Lettre ouverte, à Mme Silvia Fernandez de Gurmendi, juge présidente de la chambre préliminaire I de la Cour Pénale Internationale.

Très chère madame la Présidente,

Vous allez bientôt devoir décider si les charges dont on accuse Laurent Gbagbo sont conformes à des réalités ou à des faits imaginaires et si ces charges retournent de sa responsabilité en tant que chef d’Etat en exercice depuis le 4 décembre 2010, ou d’une autre responsabilité, à savoir de celle d’une force coalisée qui a, dans un déni total des institutions démocratiques ivoiriennes déclaré une guerre insidieuse à une Côte d’Ivoire, dont le chef d’Etat, chef des armées en était M. Laurent Gbagbo.
Vous allez devoir apprécier si les charges avancées par l’accusation seront ou pas de pures inventions, des vues de l’esprit construites à dessein. Vous allez devoir trier le bon grain de l’ivraie dans toutes les pièces qui vous seront soumises par le bureau du procureur, pièces au demeurant susceptibles de vous orienter et de vous faire intentionnellement vous poser des questions, tellement il est facile de mettre le doute dans l’esprit de son prochain.
Vous allez être confrontée à raisonner correctement en articulant de probables faux jugements avec lesquels la rhétorique accusatoire tentera de vous piéger
Vous allez être confrontée au diallèle qui va postuler que Laurent Gbagbo avait perdu les élections, ce qui, au vu de toutes les pièces qui sont aujourd’hui disponibles dans le domaine public, est totalement faux, et que de fait il est responsable des exactions qui ont suivi.
Ce qui est aujourd’hui d’une gravité extrême c’est que même si d’aucuns vous apportaient la preuve formelle et irréfutable que M. Laurent Gbagbo à gagné les élections, vous ne pourriez, en votre âme et conscience considérer cet état de fait dans vos raisonnements car vous vous devez d’instruire une procédure qu’on a porté à votre jugement.
L’accusation fort de ce postulat va énoncer sa vérité en s’efforçant d’emporter votre adhésion, elle ne va pas chercher à vous convaincre à tout prix car le postulat en tant que tel se suffit à lui-même, mais à vous persuader. Il va falloir passer d’un discours typiquement inquisitoire à une procédure accusatoire pour en arriver à une procédure contradictoire où les chausse-trapes et coups tordus ne manqueront pas, suite aux oukases promulgués par une collusion d’exécutifs étrangers, représentés à la CPI par un organe particulièrement délateur.
Quelle lourde responsabilité vous avez là Madame la Présidente ! Nul doute que vous saurez faire le tri dans ce que le bureau du procureur bras armé d’une conjuration AbidjElyséenne vous soumettra à l’évidence avec emphase et sérieux et gravité, car on n’imagine pas le diable stupide et sans méthode coercitive ! Il vous faudra faire la part des choses entre le mal commis par une coalisation de rebelles, que l’on s’efforce d’attribuer à Laurent Gbagbo et le mal subi, entre autre par ce dernier, alors chef d’Etat en exercice qui ne faisait que défendre la souveraineté et la constitution de son pays la Côte d’Ivoire.
Chère Madame la juge présidente, je fais ici appel à votre entendement, non pas tant en qualité de juriste qualifiée et reconnue que vous êtes mais comme citoyenne du monde qui sait prendre de la distance par rapport à une grille opératoire parfaitement et diaboliquement ordonnée par un parquet de la CPI qui aura probablement travaillé sur ordre !
Madame la Présidente, chassez ces armées des ombres, ces pseudos républiques népotiques qui au travers de basses manœuvres ont amené Laurent Gbagbo, cet humaniste que vous allez découvrir, ce démocrate, en vos geôles à des fins d’extermination.
En proclamant une fin de non recevoir au parjure, à la traitrise et à la cruauté mentale, en invalidant les assertions mensongères et le cynisme accusatoire d’une caste de parvenus, en accordant la relaxe à Laurent Gbagbo vous saurez affirmer haut et fort que la violence ne peut en aucun cas avoir valeur de droit et ainsi rehausser le prestige de votre respectable institution.
A compter du 13 Août prochain, ce que vous allez devoir apprécier lors de cette audience de confirmation des charges sera plus de savoir si le machiavélisme qui a été déployé par l’accusation pour inculper Laurent Gbagbo n’est pas plutôt une apologie de l’immoralité qu’un mode opératoire judiciaire. Si par malheur des charges contre Laurent Gbagbo étaient retenues, nous ne serions alors plus dans l’erreur intellectuelle qui relève du fait que l’homme est par nature imparfait, mais bien dans l’erreur morale qui relève d’un choix que l’on érige en loi universelle.
Dans le domaine moral l’erreur est une faute lourde! Et une faute qui punirait Laurent Gbagbo pour des faits qu’il n’aurait pas commis serait une faute criminelle. Voilà ce que souhaite l’accusation pour l’audience qui se profile, et qui pardonne au crime en devient complice ! disait Voltaire.
Si la morale est un indice de civilisation, vous devrez alors au vu des pièces travesties qui vous seront communiquées accuser l’accusation de crimes contre « l’hominité », car il y a perversité quand on prend un sinistre plaisir à imaginer le mal qu’on pourrait faire, et à y regarder d’un peu plus près on s’aperçoit que tant du côté de l’exécutif en Côte d’Ivoire que du côté de l’accusation au sein de la CPI, il se pourrait que nous soyons dans ce cas de figure !
Le projet de ceux qui ont amené Laurent Gbagbo dans les geôles de la CPI n’est ni plus ni moins que d’avilir un homme, de jeter l’opprobre sur sa famille, et de museler un peuple déjà terriblement souffrant. Est-ce cela qu’une justice internationale qui se doit d’avoir le respect de la noblesse humaine est prête à cautionner ? Je ne veux pas le croire
Chère madame la Présidente, le mal, surtout le mal inventé à besoin d’être justifié alors que le bien non.
Chère madame la Présidente l’accusation perverse n’en finit jamais de répéter le meurtre de l’autre, car elle finit par y croire. Je suis convaincu que vous saurez débusquer l’imposture de là où elle se trouve, et que la dignité sera rendue à monsieur Laurent Gbagbo.
Je vous souhaite, très sincèrement bon courage dans cette lourde tache qui vous est confiée, car aujourd’hui au-delà d’un peuple ivoirien, c’est l’Afrique toute entière qui retient son souffle dans l’attente du jugement qui sera rendu par votre autorité.
En espérant que toute la lumière soit faite sur des accusations concoctées et manœuvrées clandestinement pour que le temps de la souffrance ne soit plus pour Laurent Gbagbo et sa famille un temps sans espérance, je vous prie d’agréer chère madame la juge présidente l’expression de ma haute considération.

Le 9 juillet 2012.
Alain CAPPEAU
Conseiller et ami du Président Laurent Gbagbo.

Sun, 15 Jul 2012 10:20:00 +0200

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