Limogeage du préfet d’Aboisso: Les populations choquées

Après le limogeage inattendu du préfet de région, préfet du département d’Aboisso, Seydou Gogoua Bernard, les populations d’Aboisso en sont à se poser deux principales questions : quelle faute a commise le gouverneur, pour qu’il soit débarqué aussi brusquement en dehors du mouvement général des préfets ? Nommé par décret présidentiel, pourquoi l’autorité administrative a-t-elle été débarquée par message radio et sommée de faire la passation des charges ? Seul le pouvoir pourra répondre à ces deux questions. Pour l’heure, à Aboisso, c’est la consternation et la surprise générale au sein de la population, qui à chaque grande cérémonie, rendait hommage au gouverneur pour la partition jouée dans la stabilité et la sécurité à Aboisso pendant la crise postélectorale. Le département d’Aboisso, en effet, est l’une des rares régions du pays où il n’y a pas d’échanges de coups de feu mortels et où les Frci ne se sont pas installées par la force. C’est qu’auparavant, le préfet a su sensibiliser ses administrés et l’ensemble des forces de l’ordre. Au moment où l’on s’attendait à une promotion pour lui, c’est plutôt une sanction qui est tombée. « Il aurait été judicieux et logique de muter ou de relever de ses fonctions le préfet pendant le vaste mouvement général, au lieu de procéder par un débarquement brusque en pleine année scolaire. Ce genre de mutation a forcément l’air d’un règlement de compte», confie une source administrative. Avant de relever : « beaucoup de localités sont sans sous-préfet actuellement. Ce sont des secrétaires généraux de préfecture qui assurent l’intérim dans ces localités. Le pouvoir se donne-t-il le temps de combler plus tard ces postes à travers des nominations ethniques ou politiques ? » Tout porte à croire que le nouveau pouvoir veut régler ses comptes avec le préfet Seydou Gogoua Bernard. Alors qu’il est actuellement souffrant, il était sommé de procéder à la passation des charges, d’abord le 20 mars prochain, puis le 17 mars. Finalement, il lui a été demandé de s’apprêter pour aujourd’hui jeudi 15 mars, pour la passation des charges avec son successeur Albert Boni Kouassi. Ce dernier a déjà servi à Aboisso comme préfet. Il est parti de la capitale du Sanwi en 2003. Il revient donc pour la seconde fois dans la même localité. Selon des sources crédibles, il serait connu pour être un militant avéré du Pdci. Le préfet Gogoua Bernard serait accusé d’avoir facilité le transit d’armes par la région d’Aboisso sous Laurent Gbagbo et d’avoir aidé des pro-Gbagbo à fuir le pays pour le Ghana. Il n’aurait pas dit toute la vérité sur des stocks d’armes dissimulées dans la région par l’ancien pouvoir. Une source proche de l’administration centrale qualifie ces informations de fausses et non fondées. « Si tel était le cas, je suis sûr que la Dst aurait entendu le préfet. Ce sont des histoires. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage, » a ajouté notre interlocuteur. Le sous-préfet de Noé, Yapi Yapo, a lui aussi, depuis longtemps été relevé de ses fonctions. Il serait accusé d’avoir empêché l’installation de la TCI à l’époque à Noé et de s’être affiché du côté de l’ancien pouvoir. A Aboisso, on continue de s’expliquer difficilement le limogeage du préfet. Les populations condamnent la manière et le moment.

Sam K.D. in Notre Voie

Thu, 15 Mar 2012 11:27:00 +0100

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