Lu sur facebook – Cameroun: Le procès de deux femmes, poursuivies pour homosexualité, renvoyé au 29 mars

Le procès de deux femmes, poursuivies pour homosexualité, qui avait lieu aujourd’hui, a été renvoyé au 29 mars afin de statuer sur la demande d’annulation de la procédure déposée par leurs avocats. Dans l’acte d’accusation, Esther, 29 ans, et Martine, 26 ans, de nationalité camerounaise, sont notamment soupçonnées "d’avoir entretenu des rapports sexuels avec une personne de même sexe". Les pratiques homosexuelles sont interdites au Cameroun, la législation prévoyant une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison. Leurs avocats ont demandé au tribunal "d’annuler purement et simplement la procédure" parce que "leurs droits ont été bafoués" lors de "l’enquête préliminaire" à la gendarmerie. "Aucun droit des prévenues n’a été violé", a réagi le procureur. Entre 250 et 300 personnes ont assisté au procès. La salle d’audience était pleine et de nombreuses personnes ont suivi les débats de l’extérieur. L’enquête visant Esther et Martine a été ouverte à la suite d’une plainte d’une femme mariée reprochant à une des prévenues de l’avoir accusé d’être "lesbienne". Les deux accusées ont été placées en garde à vue pendant 4 jours, avant d’être remises en liberté. A l’issue des investigations, les enquêteurs ont soupçonné que les deux femmes étaient homosexuelles. "Depuis que cette affaire a commencé, nous sommes la risée de tout le monde dans la ville. On nous traite de +sorcières+", a affirmé Esther à sa sortie du tribunal, encadrée par des gendarmes. Plusieurs conducteurs de mototaxis ont suspendu leur activité pour suivre le procès. "Je suis venu les voir (les deux filles). Depuis qu’on parle d’elles dans la ville, je n’avais pas encore vu leurs visages. Je vois pas ce qu’elles ont fait de mal pour mériter ce sort", a affirmé un spectateur. "Ce n’est pas normal que deux femmes couchent ensemble. Il faut les condamner pour ce que cela serve d’exemple notamment à leurs enfants", a jugé une habitante de la ville. Trois Camerounais ont été condamnés à Yaoundé en novembre à cinq ans de prison pour homosexualité.

Par Serge Bilé II

Fri, 16 Mar 2012 01:51:00 +0100

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