Lutte contre la cherté de la vie / Trois mois après Ahoussou : toujours pas de solutions !

Dès sa prise de pouvoir, le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio (Jak), poussé certainement par l’ardent désir de soulager les populations ivoiriennes de la vie chère a organisé « une descente », avec des membres de son équipe gouvernementale, sur des marchés. Jeudi 22 mars 2012, il s’est rendu au marché ‘’gouro’’ d’Adjamé et au grand marché de Treichville.
L’objectif était de toucher du doigt les réalités du terrain et sensibiliser les commerçants au respect de la marge des prix des denrées alimentaires et autres produits de grande consommation. Une action médiatisée à souhait. Dans le même temps, le ministre du Commerce, Dagobert Banzio multipliait des rencontres avec des acteurs clés de son secteur.
Des discussions sanctionnées parfois par des protocoles d’accord. Pour couronner « la grande offensive » contre la vie chère, un conseil des ministres s’est penché expressément sur la question, des mesures ont été arrêtées et rendues publiques. « Le Conseil des ministres tenu mercredi à Abidjan, a été l’occasion pour le gouvernement de prendre, entre autres, plusieurs mesures pour contenir l’inflation et ramener les prix des produits de grande consommation à des niveaux supportables pour les populations. A cet effet, des concertations ont eu lieu avec les principaux acteurs de la filière qui ont permis la signature d’un protocole d’accord sous l’égide du ministère du Commerce. Cet accord porte sur la fixation d’un prix maximum conseillé par kilogramme et par sac et l’obtention d’une baisse moyenne de l’ordre de 6% du prix de vente au détail (…) Le Président de la République, Alassane Ouattara, tout en saluant la signature du protocole d’accord susmentionné et après avoir rappelé que les mesures contre la vie chère concernaient également le lait, la tomate concentrée, l’huile, les produits vivriers, la viande, le savon, le gaz, a demandé l’engagement plein et entier de l’Administration et de l’ensemble des acteurs publics concernés », avait lu le porte-parole du gouvernement.
Soulignons que le Premier ministre Ahoussou s’est donné un délai de grâce de trois mois au terme duquel les Ivoiriens ressentiraient les effets positifs de la lutte. Le constat est poignant : échec sur toute la ligne. Les prix des denrées sont toujours élevés. Le riz pour lequel un accord avait même été signé reste cher. Il en va de même pour la viande, le poisson, le lait, etc. « Les Ivoiriens ne vont pas au marché avec des gyrophares et des cameras. Ce ne sont pas les actions d’éclat qui les rassasieront. Ce dont ils ont besoin, ce sont des actions concrètes », avait commenté un consommateur. Il faut le dire tout net, Jak n’a pas encore trouvé la solution. Peut être devrait-il faire un autre tour au marché.
Jonas BAIKEH in Soir info
Wed, 27 Jun 2012 01:05:00 +0200
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