Mali présidentielle IBK-Soumaïla Cissé: le 2e tour de toutes les incertitudes

Soumaïla Cissé de l'URD (à g) et Ibrahim Boubakar Kéïta du RPM (à d )sont les deux challengers pour un deuxième «round» le dimanche 11 août qui s'annonce palpitant.
Ibrahim Boubakar Kéïta alias (IBK) et Soumaïla Cissé sont les deux candidats retenus pour le deuxième tour de la présidentielle. Pourtant le 30 juillet, deux jours après le vote, les premières tendances donnaient une très large avance à IBK, au point que le ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly a laissé entendre que le candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM) pourrait passer haut la main au premier tour. Certes, depuis la proclamation des résultats par la Commission électorale, IBK avec ses 39,2%, conserve une bonne longueur d’avance sur son poursuivant immédiat Soumaïla Cissé qui a recueilli 19,4%. Mais ces deux ténors ne totalisent que 60% des suffrages, ce qui signifie que pour ce second tour du 11 août, il y a 40% de voix à conquérir. C’est le véritable enjeu de cette ultime étape de la compétition qui se jouera dans 6 jours. Rien n’est donc acquis ni perdu, aussi bien pour IBK, que pour Soumaïla Cissé. Y a t-il un faiseur de roi que les deux candidats vont tous courtiser? Bien entendu, ce sera avant tout le candidat de l’Alliance pour la Démocratie au Mali, l’Adema, la principale formation politique du pays. Alors que la veille, le parti fondé par l’ancien président Alpha Oumar Konaré a appelé ses militants à voter au second tour pour Soumaïla Cissé avec qui il est en alliance, Dramane Dembélé candidat du parti à la présidentielle du 28 juillet arrivé en troisième position avec 9,6% des suffrages, a créé la surprise en donnant des consignes de vote en faveur d’IBK. Mathématiquement, si Ibrahim Boubakar Kéïta bénéficiait de ce report des voix des militants de l’Adema, il ne lui restera que quelques petites marches à gravir, pour entrer au palais du mont Koulouba. Or, les mentalités changent depuis que les peuples d’Afrique font l’expérience des élections démocratiques. Les électeurs rompent de plus en plus avec cette tendance grégaire à obéir les yeux fermés aux desiderata de leurs leaders politiques. IBK qui est à son troisième essai a compris cela, c’est pourquoi il a continué la mobilisation, en demandant aux Maliens toutes tendances confondues, de lui accorder une majorité claire et nette qui ne souffrira d’aucune contestation. De son côté, le candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), a toutes les chances de refaire son retard, pourvu qu’il ne soit pas victime de l’abstention d’une partie de ses électeurs qui pourraient penser que la cause est entendue pour leur champion. En effet, dès le coup d’Etat du capitaine Sanogo en février 2012, il a formé une alliance avec un certain nombre de partis politiques dont l’Adema, pour fustiger cette irruption de l’armée sur la scène politique. L’ancien ministre des Finances et ex- président de la Commission de l’Uemoa qui avait été blessé et contraint à l’exil par les militaires, pourra tirer aujourd’hui les dividendes de ce courage que son adversaire IBK n’avait pas eu. Va t-on alors assister à un scénario à la guinéenne avec le retournement spectaculaire de situation opéré par Alpha Condé pourtant nettement devancé au premier tour par Cellou Dalein Diallo? Les jeux sont donc ouverts pendant ces six jours qui précèdent l’ultime vote. IBK qui crie déjà haut et fort que cette fois-ci, la victoire ne lui sera pas volée, redoute certainement le cas guinéen.

Charles d’Almeida
In L’Inter

Mon, 05 Aug 2013 22:43:00 +0200

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