Miaka Ouretto (President du Fpi) : “Le Fpi salue la victoire de Hollande”

Cette victoire de François Hollande que je salue était attendue parce que déjà, lors du premier tour, tous les sondages le donnaient vainqueur au deuxième tour avec un écart assez confortable. Au nom du Fpi, je félicite François Hollande pour sa brillante victoire qui n’a pas été facile. Sarkozy a sorti tous ses triples. Il a montré tous ce dont il est capable. Mais le peuple français qui est resté lucide a décidé qu’il fallait faire une nouvelle expérience avec Hollande. Nous saluons cette victoire pour deux raisons. La première c’est que Hollande est le candidat du Parti socialiste. Laurent Gbagbo a dû faire des erreurs, mais il faut mettre cela au compte du dilettantisme. Nous avons pu faire des erreurs, mais fondamentalement, nous sommes de la gauche. Nous partageons les valeurs d’humanisme et de solidarité qui caractérisent la Gauche. De ce point de vue, tous les Ivoiriens peuvent le témoigner. Sous Laurent Gbagbo, les libertés étaient garanties. Quel que soit ce qui s’est passé, nous sommes de la grande famille de gauche et de l’international socialiste. La deuxième raison est que l’Afrique a souffert de la politique de Sarkozy. Ça a été une politique françafricaine virulente qui a usé de beaucoup de violence. La preuve, nous Ivoiriens, nous nous interrogeons jusque-là : « Comment et pourquoi un chef d’Etat, fut-il d’un pays puissant, peut donner un ordre pour destituer un chef d’Etat d’un pays souverain avec une violence extrême telle qu’on l’a vue avec Laurent Gbagbo?» Evidemment, on dira que Laurent Gbagbo a refusé de se conformer aux règles de la démocratie. Un argument récusable dans la mesure où Laurent Gbagbo qui était sûr de sa victoire a demandé le recomptage des voix et que cela lui a été refusé. Avec le départ de Sarkozy, sans que cela nous donne à gloser, parce que les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts, nous pouvons pousser un ouf de soulagement. Parce que la philosophie de gauche et celle de droite sont différentes. Nous pouvons nous convaincre qu’avec Hollande, les rapports entre la France et la Côte d’Ivoire seront gérés autrement. En tout cas, nous l’espérons vivement. Hollande a plus d’une fois affirmé qu’il est profondément humaniste et attaché à la liberté. Nous pouvons donc rêver. Et au moment où nous saluons sa victoire, nous ne pouvons pas ne pas penser à la situation d’injustice dont le président Gbagbo a été victime avec sa déportation à la Cpi. Parce que jusque-là, ce qui est indiscutable, c’est que la crise en Côte d’Ivoire n’a pas commencé en mars 2011. Elle a commencé en septembre 2002. De 2002 en 2011, il y a eu des morts, des mutineries. Et ceux qui sont à la base de ces crimes sont en liberté parce que protégés. C’est cette justice à deux vitesses que nous dénonçons. Il y a donc à espérer qu’avec le changement de régime en France, le dossier du président Gbagbo sera géré autrement avec la nécessité de prendre en compte le retour d’une paix durable et définitive en Côte d’Ivoire. Le Fpi exprime sa joie et espère en des lendemains meilleurs.

Propos recueillis par Jean Khalil Sella in Notre Voie

Mon, 07 May 2012 22:29:00 +0200

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