Ministère des sports : Mel Eg Théodore inquiète énormément les présidents de fédérations…

«On ne sait pas quand le ministère des sports nous donnera la première tranche de la parafiscalité. On s’achemine vers le second trimestre sans être situé. Et pourtant l’administration est une continuité », a remarqué le week-end dernier un président de fédération de sport dit mineur. Pour ce responsable, la classification des fédérations au niveau de la direction générale reste une chimère. « Pour qu’on nous paye le premier trimestre, il faut d’abord connaître la catégorie de chaque fédération. Mais depuis, on n’a pas les niveaux. On sait que le ministre Dagobert Banzio accusait parfois un retard mais lui au moins prenait la peine de nous informer », a-t-il précisé. Nombre de présidents de fédérations interrogés n’ont pas manqué de dire leur colère devant cette situation dans la mesure où, clament-ils, c’est avec l’argent de la parafiscalité qu’ils paient leur personnel et organisent certaines compétitions nationales. « Tout est au point mort. Non seulement la parafiscalité tarde à venir mais les primes des athlètes au sortir des compétitions ne sont pas encore payées. On vit le même cauchemar éternel sous le ministre Mel Eg Théodore », a tancé un autre patron de fédération de sports dits mineurs. Ils ne croient plus donc plus au successeur de Dagobert Banzio qui avait annoncé dès sa prise de fonction en mars dernier qu’il est venu aider les sports dits mineurs et qu’il n’aime pas le football. « On veut les moyens concrets pour travailler et non des discours à faire dormir », a noté un responsable de fédération amer. Cependant au niveau de la tutelle, l’on invite ces responsables à plus de patience. « Ils doivent être patients. Quand tout sera prêt, ils seront informés », a fait savoir hier Lucien Boguinard de la Direction générale des sports, joint hier au téléphone. Un autre proche du ministre Mel Eg Théodore a tout simplement tancé les présidents de fédérations en ces termes : « Ne savent-ils pas que le pays connaît des difficultés ? Qu’ils arrêtent un peu de foutre la merde ! Le ministre ne garde pas par devers lui leur argent ». Les positions sont tranchées et la question fâche toutes les parties. Outre cette taxe parafiscale, la tutelle est vouée aux gémonies pour les questions relatives aux primes et à la préparation d’une compétition internationale. Et le premier dirigeant à monter au créneau, c’est Koné Sanga de la fédération ivoirienne de volley-ball. « On a joué récemment la coupe d’Afrique zone III à Cotonou à crédit », a-t-il revelé tout en mentionnant que la tutelle n’a pas encore soldé la prime de la délégation ivoirienne présente au Bénin. Ce problème est l’apanage des responsables des sports dits mineurs. « A la veille de la compétition, on ne savait pas si on allait y prendre part. La pression est énorme et cela perdure. Avec le ministre Mel Eg Théodore, on vit le même calvaire », a enfoncé un dirigeant de club dont l’équipe a participé à un tournoi récemment à Ouagadougou au Burkina Faso. La question de la parafiscalité fâche à tous les niveaux mais elle ne représente pas grand’chose à en croire les responsables de fédérations. « Imaginez des jeunes gens qui se sont battus à l’entraînement et à l’arrivée, on leur dit qu’ils ne voyageront pas parce qu’il n’y a pas d’argent. Quand c’est nous, les difficultés sont là mais quand c’est le football, tout baigne. Ce n’est pas normal, ce sont des Ivoiriens qui animent aussi les sports dits mineurs. Et puis nous remportons des médailles ce qui n’est pas le cas de la discipline choyée, le football », a dénoncé un responsable de club de handball. En tout cas, le ministre Mel Eg Théodore devra s’impliquer davantage pour mériter la confiance de ces responsables. Car depuis belle lurette, ils ont assisté au va-et-vient des ministres au département des sports sans que leur problème soit réglé. Il est donc impérieux qu’une loi relative à l’activité physique et sportive soit prise pour poser les bases du développement du sport dans sa globalité en Côte d’Ivoire.

Annoncia Sehoué