Ouattara, un chef d’Etat “hors série”

Nous avions pris ses fautes répétées pour des lapsus. Mais avec la récente interview fleuve qu’il a accordée aux médias d’Etat, Rti-télévision et Fraternité Matin notamment, Alassane Dramane Ouattara a fini par convaincre plus d’un ivoirien sur le niveau très moyen de sa culture générale. En tout cas, c’est peu dire que d’affirmer que le nouveau chef de l’Etat a de véritables lacunes en matière de connaissance ordinaire. Devant nos confrères Agnès Kraidy et Brou Aka Pascal, il en a donné des preuves ahurissantes. La première, c’est lorsque, voulant faire les éloges de sa ministre déléguée à la Justice, Mme Mato Lomah Cissé, il a parlé de «magistrat hors série». Oui, vous avez bien entendu. Tous les magistrats qui ont suivi cette interview et tous ceux qui s’intéressent à la magistrature ont dû se demander si M. Ouattara venait d’inventer une nouvelle catégorie de magistrats. Renseignement pris, il n’en était rien. Le chef de l’Etat voulait tout simplement dire que Mme Mato est une magistrate de haut rang. Or, jusqu’à preuve du contraire, pour les magistrats de haut niveau par le grade, on parle de magistrats hors hiérarchie. Question : est-ce un lapsus où une méconnaissance pure et simple ? Les téléspectateurs n’auront pas eu le temps de réfléchir qu’ils ont obtenu la réponse à leur interrogation dans la suite de l’interview. En effet, lancé dans une autocélébration à nulle autre pareille, Ouattara, qui voulait, sans doute, faire chic, cite Martin Luther King et son célèbre «I have a dream» (j’ai fait un rêve). Pour justifier son optimisme supposé en l’avenir de la Côte d’Ivoire. Mais tout d’un coup, c’est la stupéfaction. Sans sourciller, le nouveau chef de l’Etat ivoirien attribue les propos du célèbre pasteur noir américain à l’ex-Président américain, John F. Kennedy. Les journalistes, devant lui, n’en croient pas leurs oreilles. Mais Ouattara n’en a cure. Il répète la même bourde. Les téléspectateurs finissent par se faire une idée claire de la situation. Le chef de l’Etat a un véritable problème de culture générale. En février dernier, recevant les Eléphants-footballeurs après leur défaite en finale de la Coupe d’Afrique des nations à Libreville (Gabon), il avait affirmé, sans se gêner, que l’équipe nationale avait perdu «aux tirs au sort». Pour parler de tirs au but. Avec les erreurs de sa récente interview, les Ivoiriens savent désormais qu’ils ont un chef d’Etat «hors série» à la tête de leur pays. Et c’est très inquiétant.

Guillaume T. Gbato in Notre Voie
gtgbato@yahoo.fr

Tue, 03 Apr 2012 20:07:00 +0200

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