Monsieur Pascal Affi N’guessan
Président du Front Populaire Ivoirien
Nous avons bien reçu votre invitation pour participer à la Fête de la liberté du FPI le 2 mai prochain.
Nous vous remercions pour votre invitation mais au vu des délais très courts et de notre emploi du temps nous regrettons de ne pas pouvoir donner suite à celle-ci. Nous tenons cependant à vous livrer le présent message.
La Côte d’Ivoire connaît une situation grave tant du point de vue économique et social que du point de vue des libertés et de la sécurité : des centaines de prisonniers d’opinion en détention, une justice des vainqueurs à tous les étages y compris au niveau international, des procédures judiciaires dilatoires et aux ordres du pouvoir, une répression du mouvement syndical et des organisation de la société civile, une politique tribaliste symbolisée notamment par la mise en place annoncée par Ouattara de « rattrapage ethnique » et l’introduction de critères ethniques dans le recensement de la population en cours, une censure des journaux, un niveau de vie en baisse pour l’immense majorité de la population, une insécurité préoccupante couplée à une pérennisation de milices toujours armées, une économie chaque jour davantage pillée par les multinationales et les clans au pouvoir, une situation sanitaire catastrophique…
Le pouvoir Ouattara mis en place par les troupes françaises n’a fait qu’aggraver la crise ivoirienne. De ce fait le processus de réconciliation nationale est en panne, la
justice est sélective et aux ordres, les inégalités et la pauvreté ainsi que les violences se développent.
La Côte d’Ivoire et son peuple ont besoin d’une toute autre politique loin des affres chauvines, ethnicistes et libérales. Elle a besoin d’un autre partenariat avec la France loin des marchés de gré à gré en pleine expansion dans ce pays et de la reconduction des traités militaires signés par Sarkozy et Ouattara dès son arrivée au pouvoir puis adoptés en catimini par le parlement en décembre dernier.
Chaque jour davantage, des acteurs politiques, syndicaux et de la société civile s’élèvent pour dire stop à cette politique délétère. Le PCF espère que la Fête de la liberté, qui se déroule dans un contexte de concertation et d’unification de l’opposition de gauche et démocratique au pouvoir Ouattara, permettra d’aller dans le sens de l’élaboration d’une politique alternative faite de progrès sociaux et
démocratiques si nécessaires à votre pays et à votre peuple et vous souhaite, dans ce sens, plein succès à votre initiative.
Pierre Laurent
Secrétariat du Secteur international du PCF
Paris, le 30 avril 2014
Thu, 08 May 2014 15:34:00 +0200
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