PIsam : L’évacuation en France de Michel Gbagbo se complique – Ses avocats empêchés de le voir

Dr Michel Gbagbo, victime d'un délit de patronyme
L’évacuation sanitaire de Michel Gbagbo semble de plus en plus compromise. Selon l’un des avocats du fils aîné de l’ex-président ivoirien, que nous avons joint hier mardi 21 mars depuis Paris, les autorités ivoiriennes ne sont pas encore disposées à accepter le transfert de Michel Gbagbo en France, pour y subir des soins. Le conseil juridique français du pensionnaire de la prison civile de Bouna, a expliqué que les dirigeants ivoiriens ont opposé une fin de non-recevoir à leur requête d’ordre humanitaire. Raison invoquée par les autorités ivoiriennes : Michel Gbagbo est inculpé et en détention préventive. Son dossier est donc en instruction et il ne peut sortir du territoire ivoirien avant un procès, sauf s’il bénéficie d’une mise en liberté provisoire. Ce qui n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour, puisque les demandes formulées en ce sens ont toutes été rejetées jusqu’à présent, a fait savoir l’avocat. Hospitalisé depuis une dizaine de jours à la Polyclinique Sainte Anne-Marie (PISAM) de Cocody, suite à une grave dégradation de son état de santé, le prisonnier de Bouna « va beaucoup mieux », indique son avocat parisien. Le conseil juridique du fils de l’ancien chef de l’Etat ivoirien a néanmoins révélé que les autorités françaises sont activement saisies de son dossier. « Les autorités françaises suivent de près le cas Michel Gbagbo puisqu’il est Français. Ici même à Paris, elles ont rassuré sa famille française (sa mère notamment, ndlr) de l’évolution positive et de la stabilisation de son état de santé. Et les autorités françaises nous ont fait savoir qu’elles sont constamment en contact avec leurs homologues ivoiriens sur la question », a expliqué l’avocat. Le juriste a toutefois dénoncé le « laxisme et la complicité des autorités françaises » qui, selon lui, ne font rien pour amener les dirigeants ivoiriens à autoriser l’évacuation sanitaire du fils de l’ex-président ivoirien en Europe. « Ce n’est pas la première fois que Michel Gbagbo est interné pour raison médicale. Il a déjà séjourné deux fois au CHR de Bondoukou, et maintenant à la PISAM à Abidjan. A quoi sert-il de le soigner et de le ramener en prison à Bouna, alors qu’on sait très bien qu’il a une santé fragile ? Et puis, rien n’empêche les autorités ivoiriennes de lui accorder l’autorisation de sortir du pays et de continuer la procédure judiciaire, puisque de toutes les façons il n’est pas un fugitif et on sait où le trouver », s’est offusqué le conseil juridique. Au niveau national, les avocats ivoiriens qui assurent la défense de la famille Gbagbo depuis la chute du régime de la Refondation, le 11 avril 2011, n’ont pas encore pu rendre visite à leur client malade et interné à la PISAM. Ils font des pieds et des mains depuis plus d’une semaine pour aller s’enquérir de visu de l’état de santé de Michel Gbagbo, mais ils n’ont pas encore eu gain de cause. Hier après-midi, nous avons joint l’un d’entre eux au téléphone, qui nous a indiqué que les avocats nationaux ont reçu l’assurance ferme des autorités ivoiriennes, de pouvoir rendre visite au malade ce jeudi matin, sur son lit d’hôpital. Mais l’avocat a précisé que ce n’est pas la première fois que leur espoir a été déçu après avoir obtenu l’accord des autorités pour rendre visite à leur client. Aussi nous ont-ils demandé de patienter jusqu’à demain soir, avant de nous en dire un peu plus sur l’état de santé du fils aîné de l’ex-président. Arrêté le 11 avril 2011 en même temps que son père, l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo et l’ex-Première Dame Simone Gbagbo, Michel Gbagbo a été séparé de ses parents et transféré à la prison civile de Bouna, au nord de la Côte d’Ivoire. Où il est incarcéré depuis plus de 11 mois.

ANASSE ANASSE in L’Inter

Thu, 22 Mar 2012 02:03:00 +0100

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