Pour la présidentielle de 2015: Les faits qui disqualifient Ouattara

Alassane Ouattara annonce sa candidature pour 2015, alors que sa gouvernance le disqualifie totalement aux yeux des Ivoiriens.
La réalité aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est que l’actuel chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, qui n’arrive toujours pas à concrétiser ses promesses, est dans les cordes. Et ayant une aversion pour la contradiction, il règne par la force. Trois meetings du principal parti de l’opposition, le Fpi, parti créé par le Président Laurent Gbagbo, ont tous été réprimés dans le sang. Il y a même eu mort d’homme. Pourtant ces manifestations étaient autorisées. Le premier meeting du Fpi, organisé à la place Ficgayo de Yopougon, le samedi 21 janvier 2012, a été l’objet d’une barbarie sans nom des hommes d’Alassane Ouattara. Les milices de M. Ouattara ont aussi fait vivre l’enfer aux militants du Fpi lors du deuxième meeting, cette fois-ci à Koumassi, en octobre 2011. La reporter-photographe de Notre Voie, Esther Lohoré, a été grièvement blessée alors qu’elle essayait d’immortaliser cette scène de violence inouïe des hommes d’Alassane Ouattara. Et le dernier meeting est une initiative de la JFpi. Justin Koua et ses camarades n’auront pas eu plus de chance que leurs aînés. Le rendez-vous à la place Cp1 de Yopougon n’a pu avoir lieu le samedi 16 février 2012. A la place de la Jeunesse du Fpi et des sympathisants de Laurent Gbagbo, ce sont des centaines de policiers armés jusqu’aux dents et des détachements de Frci qui les y attendaient depuis la veille. Ces quelques exemples démontrent aisément que l’expression plurielle n’existe pas sous le régime Ouattara. En plus de cela, il y a la Justice des vainqueurs, la Justice instrumentalisée sous Ouattara. Plus de 500 partisans de Gbagbo ou supposés tels croupissent dans les geôles du pays sans jugement. Les violations des droits humains sont légion sous Ouattara. Ils sont, par ailleurs, au-delà d 80.000 Ivoiriens qui ont été contraints à l’exil par le régime Ouattara. La cerise sur le gâteau de la dictature de Ouattara, c’est quand il a demandé et obtenu par le Parlement monocolore de gouverner par ordonnance. Alors que rien de justifie cela. Son régime n’est nullement menacé par une quelconque rébellion armée comme cela a été le cas pendant toute la durée du mandat du président Laurent Gbagbo.

Des chiffres qui ne reflètent pas la réalité

Au plan économique, c’est la valse aux mensonges. Si au plan macroéconomique, Alassane Ouattara annonce une croissance de 9,8%, au plan microéconomique, c’est la pauvreté des populations. Les entreprises tirent le diable par la queue. Selon l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci), ce sont environ 80.000 emplois qui ont été perdus depuis l’installation au pouvoir de Ouattara. Pour le président de la Confédération générale des entreprises ivoiriennes, Jean Kacou Diagou, ce sont plus de 400 Pme qui ont mis les clefs sous le paillasson. Le patronat ivoirien estime à près de 1.000 milliards de Fcfa, les pertes subies par les Pme depuis le 11 avril 2011. Quant à l’Agepe, (Agence de gestion et de promotion de l’emploi), la Côte d’Ivoire compte quelque 5 millions de chômeurs. La vie est devenue difficile à vivre dans le pays. Il n’est plus possible à l’Ivoirien moyen de s’offrir deux repas au quotidien. C’est désormais « 1 coup K.O » (un repas pour toute la journée, Ndlr) dans les familles nombreuses. Si l’huile de table, la viande, le lait et le sucre sont désormais définitivement sortis du panier de la ménagère, le riz qui reste aujourd’hui l’aliment de base est en train d’échapper à l’Ivoirien moyens. Le prix du sac de 50 kg a flambé. Il se vend aujourd’hui à 22.000 fcfa. La corruption et les détournements de fonds sont devenus la règle dans l’administration ivoirienne. Les régies financières traditionnelles n’arrivent plus à faire des recettes. Un séminaire organisé par les services des Impôts, le 11 avril 2013, sur le bilan du premier trimestre 2013, révèle un net recul des recettes fiscales. Au dire des agents, eux-mêmes, ils n’arrivent plus à collecter les droits et taxes diverses pour une raison simple. L’informel s’est installé et accru sous le régime Ouattara. Les recettes douanières sont également en baisse. En 2012, seulement 600.000 tonnes, la moitié de la production traditionnelle moyenne annuelle du cacao, ont franchi les portes des ports ivoiriens. L’autre moitié a pris, par la voie de la fraude, les directions des pays limitrophes. Le Burkina Faso en l’occurrence. Le directeur général des douanes a autorisé la sortie frauduleuse de 40.000 tonnes de noix de cajou du territoire ivoirien vers le Burkina Faso. Sa lettre n° 47/MEF/DGD du 10 janvier 2013 l’atteste. Malgré les pertes que cela cause au niveau des recettes de l’Etat, il n’a nullement été inquiété. Ni par sa hiérarchie encore moins par Alassane Ouattara.
La Côte d’Ivoire se trouve dans une insécurité sans nom. Selon les chiffres de la Police nationale, pour le mois de mars 2013, il y a eu 94 agressions à mains armées dans la ville d’Abidjan. Il y a deux semaines, un braquage à la roquette a fait deux morts à Yopougon. Aujourd’hui, les populations ne s’aventurent plus dehors la nuit pendant longtemps. Abidjan est devenue une ville dangereuse. Ceux qui ont les armes en Côte d’Ivoire, les Frci, les dozos et autres milices pro-Ouattara jouissent d’une totale impunité. La Côte d’Ivoire s’éloigne chaque jour de la réconciliation nationale. La Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) est une coquille vide. Toutes les initiatives de son président, Charles Konan Banny, sont frappées du sceau de suspicion par le clan Ouattara. Pendant ce temps, la fracture sociale s’approfondit davantage à cause de la politique discriminatoire du « rattrapage ethnique » institué par Alassane Ouattara.

La liberté de presse constamment menacée

La relative accalmie observée ne doit faire oublier que les journalistes ivoiriens ne sont plus libres d’écrire ce qu’ils pensent être de l’information. Plusieurs journalistes en ont déjà fait l’amère expérience. Ainsi trois journalistes de Notre Voie (César Etou, Didier Depry et Boga Sivori) ont-ils séjourné à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan pour leurs écrits. Le journaliste Hermann Aboa de la télévision Première chaîne a également connu la prison pour avoir animé pendant la crise postélectorale une émission d’opinion. L’ex-directeur de la publication de L’œil du peuple, Norbert Gnahoua Zibrabi, vient juste de recouvrer la liberté. Il était en prison pour avoir été le conseiller technique du président Laurent Gbagbo chargé de la Communication. Le 12 septembre 2012, six journaux de l’opposition ont été suspendus pour une durée de plus d’une semaine. Aujourd’hui encore, le patron du groupe de presse Cyclone, Ousmane Sy Savané, croupit en prison sans jugement. Le Cnp est devenu l’instrument de répression de la presse au profit du régime Ouattara. La situation des droits humains est catastrophique. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire se retrouve dans une situation pire que sous le parti unique de Félix Houphouët-Boigny des années 1960 à 1970. Références au complot du chat noir en 1963 et au génocide des Guébié en 1970. Avec une Justice à sa solde, c’est l’impunité la plus totale pour le camp Ouattara.

Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
In Notre Voie

Mon, 29 Apr 2013 21:10:00 +0200

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