Prétendu rapport secret de l’Onu: Les dessous de l’acharnement de Rfi sur les pro-Gbagbo RFI – mensonge

Les récentes allégations de Rfi sur la prétendue existence d’un rapport secret de l’Onu faisant état de la préparation d’un coup d’Etat contre le régime ivoirien viennent corroborer le rôle que cette radio françafricaine joue dans la stratégie de communication du régime ivoirien. La récente sortie médiatique de l’autoproclamée «radio mondiale» (un plagiat du slogan de la Bbc – «La première radio mondiale») ne manque pas de faire penser à la préparation psychologique de la communauté nationale et internationale avant le coup d’Etat avorté du 19 septembre 2002 contre le régime du Président Gbagbo. On se souvient, en effet, que les médias occidentaux dont Rfi en tête s’étaient retrouvés, comme par hasard, à Bouaké pour couvrir un événement sportif, la coupe Ufoa; c’était à moins de deux jours du déclenchement de la rébellion.

Avant de revenir sur ce fameux «rapport secret de l’Onu», il conviendra de rappeler à grand traits la structuration de l’information et de la communication en tant qu’outil aux mains des hommes au pouvoir, de s’arrêter sur les stratégies de communication des régimes qui se sont succédé en Côte d’Ivoire, et enfin de revenir sur la mission de Rfi en Afrique et en profiter pour lancer un appel aux Africains encore lucides…

Les grandes composantes du paradigme de l’information et de la communication

Il faut peut-être rappeler que l’information et la communication peuvent être conceptualisé selon un paradigme à composantes hiérarchisées, partant de l’information jusqu’à l’intelligence militaire. L’information est la mise en discours d’un événement réel observé que les médias rapportent pour en «mettre les citoyens au courant». L’information est verticale et la communication horizontale et à la faveur des bouleversements survenus à la suite de la chute du mur de Berlin, on est passé, même en Afrique, de l’information autoritairement verticale et absolue à la communication qui, elle, est interactive.

D’ailleurs bien avant, avec la prépondérance de la communication à visage plus démocratique et par euphémisme dans l’expression institutionnelle, les Etats modernes ne parlent plus de «Ministère de la Guerre» (interprétation traduisant l’idée d’agression), mais du «Ministère de la Défense» (on se défend parce qu’on est attaqué); toujours suivant cette pudeur communicationnelle, on va préférer l’étiquette «Ministère de la Communication» (relents plus démocratique) à la dénomination «Ministère de l’Information» (évoquant la Gestapo, le Kgb, etc.) On se souvient d’ailleurs que pendant la guerre froide, les ministères de l’Information excroissance «les services de documentation», un autre euphémisme pour désigner les services de renseignement généralement dirigés contre les opposants. En référence au «Ministère chargé de la communication», George O’well, dans son ouvrage de fiction 1984, allait jusqu’à parler du «Ministère de la vérité»!

Toujours à l’intérieur de notre paradigme et toujours à la faveur des changements socio-économiques permettant la libre concurrence, de la communication simple vont dériver des embranchements typologiques et disciplinaires sous les espèces de la communication commerciale ou «marketing»; très vite l’esprit créatif des experts en développement va en déduire d’autres sous-embranchements, comme la communication pour le changement de comportement (Ccc) qui n’est qu’un avatar du marketing social. Viennent ensuite la «propagande» exploitée à des fins de gouvernance douteuse, suivie du «Plaidoyer» aux mains des sociétés civiles et destinée à amener les décideurs publics à agir en faveur d’une cause. Le «Lobbying» occupe la plus basse marche de notre échelle paradigmatique et cette pratique de la communication vient déboucher sur le domaine obscure et intrigant de l’intelligence civile ou militaire.

Ces clarifications faites, il faut indiquer que le critère définitoire le plus fiable entre l’information et les autres composantes est que l’information, selon Olivier Reboul, profite (en principe) à qui la reçoit, alors que la mise en oeuvre des autres composantes profite aux forces (commerciales, publiques ou politiques) qui en sont les initiatrices. Elles consistent en une méta-exploitation de l’information ou pour filer la métaphore, elles sont un «détournement» de l’information à des fins de rhétoriques. Comme quoi, ce n’est pas seulement dans le domaine des finances publiques que l’on assiste à des détournements: le «détournement de sens» existe bel et bien en rhétorique…

Les divergences dans l’exploitation de l’information selon les régimes ivoiriens successifs

Face à la nécessité de communiquer ou pas, il se trouve que les régimes successifs en Côte d’Ivoire, d’Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara en passant par Konan Bédié et Laurent Gbagbo, présentent des divergences plus ou moins prononcées. On ne s’arrêtera pas sur le cas du Général Guéi, celui-ci n’étant, à nos yeux, qu’une brève parenthèse de l’histoire, encore que cette parenthèse ait eu un impact indéniable sur le cours des événements de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Houphouët-Boigny, on le sait, n’avait pas de politique de communication en tant que tel; la situation de constipation des libertés favorisée par la non survenue de la révolution cybernétique (Technologie de l’information et de la communication (Tic) lui donnait le loisir de faire tout et en toute impunité sans que personne ne soit informé en temps réel.

Dans cette période noémique, on allait jusqu’à attribuer à Houphouët, le don de se rajeunir, pour peu qu’il en ait envie ! C’était l’exploitation détournée de l’avènement de la photo couleur… De politique de communication d’Houphouët, on retiendra la malice et le leurre: on balance des rumeurs au peuple pour connaître à l’avance la réaction que ce dernier peut opposer à quelque décision impopulaire. Le «Père fondateur» avait tout simplement laissé l’intégralité du marketing politique sophistiquée, c’est-àdire, le lobbying à l’initiative des animateurs de la Françafrique, comme l’équipe de Jacques Focard.

C’est dans les laboratoires de la Françafrique que la politique de communication du père fondateur prenait forme; en application de la politique africaine d’Houphouët-Boigny (Jacques Baulin 1980) le Vieux avait réussi à défaire le révolutionnaire Président Kwame Nkrumah afin de remporter le pari historique évoqué dans une chanson patriotique de la période du dit «miracle ivoirien». Mais sous nos yeux, les avatars de cette guéguerre entre les régimes ivoiriens et ghanéens se poursuivent aujourd’hui. Il faut admettre qu’Alassane Ouattara n’a d’Houphouët que la fascination qu’exerce l’occident sur lui. En effet, lorsqu’Houphouët se gargarisait d’avoir été ministre chez ces maîtres Blancs, Alassane Ouattara se rend à Paris pour célébrer l’esclavage monétaire de l’attelage du franc Cfa sur l’Euro, là où d’autres chefs d’Etats africains ont honte de s’exhiber, puisque même les Français qui ont créé le franc français n’utilisent plus ce franc français et l’ont abandonné aux Africains!

La vendetta se poursuit sous le Président Ouattara, le chef qui symbolise la mainmise de la France sur l’Afrique et les avatars de vendetta c’est l’avènement au pouvoir au Ghana du Ndc, parti né sur les centres idéologiques du Cpp (Convention people’s party) fondé par Nkrumah… Avec le très invisible «rapport secret de l’Onu», il faut se convaincre qu’avec l’intervention historique récente du Commandant Jorge Risquet Valdes, révolutionnaire irréductible (à l’occasion des cérémonies commémoratives du 103e anniversaire de la naissance de l’Osagyefo, le Dr Kwame Nkrumah), la déclaration musclée de la délégation ghanéenne en faveur du régime de Laurent Gbagbo lors du sommet de l’Internationale Socialiste au Cape (Afrique du Sud) à la mi-septem-bre, nous assistons à une vendetta vieille de plus d’un demi-siècle.

L’avènement du «rapport secret de Rfi» doit être inscrit dans ce contexte… Mais à y regarder de plus près, s’agit-il d’un «rapport secret de l’Onu» ou d’un «rapport secret de Rfi» sorti des laboratoires de désinformation? La question mérite d’être posée quand on sait qu’aucune autre radio étrangère n’a jamais évoqué le moindre début d’existence d’un tel rapport. Continuons la comparaison des régimes en matière de communication.

En ce qui concerne Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, rien ne saurait les opposer mieux que leurs perceptions respectives de la communication. Alors que le Président Gbagbo, par «ignorance honnête» de la toute puissance de la communication et du lobbying estimait qu’il fallait «travailler et laisser les autres parler», ignorant par là-même l’implacable réalité selon laquelle «lorsqu’en politique vous ne dites pas ce que vous faites, vos adversaires se chargent de dire ce que vous n’êtes pas et ne faîtes pas». Pour avoir compris et appliqué ce principe très tard dans le règlement de la crise, il l’aura payé tout aussi cher. Quant à Alassane Ouattara, pur produit de la nébuleuse occidentale et françafricaine, il ne croit qu’en la communication au point d’en abuser sans limites.

Tenez ! Il fait raser tous les arbres du patrimoine foncier de l’Université de Cocody pour que, même de très loin, on voie les restaurations et les achèvement de bâtiments (puisqu’aucun nouvel amphi n’a été construit par lui-même); il remplace les clôtures de béton (dernier souci des autorités universitaires) par des grilles peintes en orange et visibles de très loin ; il achève un pont entre la 7e et la 8e tranche, ouvrage entrepris par Gbagbo et y fait installer des «yeux de chat» couleur bleu Samsung, jusqu’ici inconnus en Côte d’Ivoire (et pourtant répandus à Bamako depuis longtemps); il fait annoncer la rentrée universitaire à grands renforts de publicité pour ensuite laisser découvrir aux Ivoiriens ébahis, des salles de classe sans tables bancs, ce qui a pour conséquence de faire traîner la rentrée universitaire effective; il s’acharne sur la fermeture des nids de pouls à Abidjan, embellit Cocody (là où circulent les diplomates occidentaux) et abandonne le chantier de l’Autoroute du Nord trop loin des yeux des maîtres occidentaux et pourtant d’une pertinence économique indéniable.

Au total, le Président Ouattara aura adopté intégralement le comportement politique et médiatique de l’ex-Premier ministre Italien, Berlusconi, qui, assis au sommet d’un empire médiatique, exerçait un monopole entêté sur l’espace médiatique italien, accumulant chaines de télévision et titres en presse écrite. Evidemment, Berlusconi réussissait toujours à se faire élire au grand damne des italiens eux-mêmes! Mais on sait que Berlusconi a fini là où les artifices éphémères de la communication outrageuse l’ont abandonné.

Parce qu’il faut aller bien audelà du slogan de la fameuse pile Mazda du milieu des années 1960 qui disait «Ne s’use que si l’on s’en sert»; il faut l’apprendre, en même temps que les étudiants en marketing, que l’excès de communication ou la communication mensongère finit toujours par s’user et par user celui qui en abuse. Or, aujourd’hui, même les plus petits pets des gouvernants ont droit à des panneaux publicitaires géants… Pour faire court, il suffira de conclure que l’une des faiblesses du Président Gbagbo était le danger du déficit de communication et que, corrélativement, l’une des principales faiblesses du Président Ouattara, c’est la croyance presque religieuse en la communication… Pour maintenant tendre vers le fameux «rapport secret de Rfi», il nous faut rappeler le statut administratif et les missions de cette radio.

La mission de Rfi

Quelqu’un l’avait déjà écrit en 1999 et nous le rappelons encore: la différence entre Rfi et la Bbc est que la première (Rfi) est sous la tutelle administrative du ministère de la Coopération, alors que la seconde (la Bbc) dépend, comme il se doit, du ministre britannique en charge de la Communication. On se souvient que lorsque la Dame de Fer, Lady Thatcher, avait tenté de caporaliser la Bbc, un volet de bois verts unanimes l’avait ramenée à la raison toute britannique. Rfi est donc le bras armé » des entreprises de lynchage médiatique de la Françafrique, lynchage généralement dirigé contre les dirigeants africains. C’est cette même radio qui, lorsqu’il lui faut insérer un mensonge dans ses reportages mensongers sur la Syrie cite encore et toujours et à longueur de journée la même source probablement fictive «selon l’observatoire syrien des droits de l’Homme», etc. C’est donc par pure commodité que Rfi peut être considérée comme un organe d’information. Si l’on doit la ranger dans une typologie moins complaisante, il faut se résoudre à classer Rfi comme un organe de lobbying et dans la réalité, un organe de propagande au service de la diplomatie française. Et on sait que les activités de lobbying finissent par se confondre avec celles de la piscine (i.e. les services d’espionnage). On comprendra alors plus aisément le cas d’un personnage comme Jean Hélène qui utilisait le journalisme comme couverture pour mener, en vérité, des activités beaucoup moins orthodoxes… jusqu’à ce que cette couverture se transforme en linceul.

La campagne médiatique lancée par Rfi a commencé il y a quelques semaines avec une information relative à l’arrestation et l’extradition de 3 Ivoiriens dont l’un serait âgé de 19 ans et qui se préparaient à faire un coup d’Etat contre le régime de Ouattara. Pour qui connaît le faible d’Alassane Ouattara pour le sensationnel, l’on n’aura pas manqué de s’étonner que les comploteurs n’aient pas été exhibés comme des trophées de guerre, comme ce fut le cas avec le Ministre Lida Kouassi. Les noms des comploteurs n’ont même pas été révélés et tous les observateurs attentifs ont également noté qu’aucune autre radio étrangère n’a fait cas d’un tel fait. Radio Côte d’Ivoire, cet organe est déjà convaincu de son propre discrédit, n’en parle pas non plus. Puisque, de toutes les façons, quand l’information est donnée par «la radio des Blancs», ça fait plus convaincant… On aura compris : entre Radio Côte d’Ivoire et Rfi, une savante répartition des rôles. On ne passera pas sous silence le caractère plus que douteux de cette information sur les prétendus comploteurs, pour la simple raison qu’Accra n’a jamais fait cas de ces arrestations et on se demande comment des policiers ivoiriens peuvent aller arrêter, enlever des personnes sur le territoire du Ghana, en dehors de toute procédure d’extradition.

Comment une telle opération peut-elle être possible dans un pays institutionnellement établi et démocratiquement fonctionnel et donc à l’abri du cafouillage qui est de rigueur sous nos cieux. Evidemment c’est du pipo, de l’intox ! Et en lançant la nouvelle campagne du week-end dernier la «radio mondiale» rediffuse la même information, toujours sans donner de nom (puisque ces personnes n’existent point) et cela pour donner de la vraisemblance au scoop mensonger autour du fameux «rapport secret de l’Onu». La stratégie de ce type de radio consiste à donner de temps en temps des informations vraies pour cultiver et entretenir la fidélité des âmes simples et les amener psychologiquement à construire des conclusions qu’elles tiennent mordicus pour la vérité… Doit-on encore se demander à quel destin répond le lancement de cette campagne? On peut y voir trois objectifs stratégiques : livrer le Ghana à la vindicte internationale et ainsi faire pression sur cette nation pour qu’elle livre les opposants, maintenir une pression sur le même pays avec l’affaire Koné Katina et cette affaire étant pendante, amener les autorités ghanéennes exiger de Koné Katina qu’il se fasse moins entendre, ce qui a pour effet de réduire au silence le porte-parole de Gbagbo, «véritable poison pour Alassane Ouattara», au moins pendant quelque temps et, enfin tenter d’influer le cours des choses à la Cpi.

«Le rapport secret de Rfi»

Avait-on même besoin d’entendre les démentis de Damana Pickass et de Gossio Marcel pour se convaincre que les allégations de Rfi sont mensongères? Et si d’aventure ces informations étaient vraies, il faudrait alors se demander ce qu’est véritablement cette organisation appelée «Onu». L’Onu aurait-elle maintenant des services secrets? Les services secrets ne sont-ils pas l’apanage d’Etats institutionnellement constitués qui, pour défendre leur territoire et leurs intérêts éprouvent la nécessité de mettre en place des services de cette nature pour que, lorsque la raison d’Etat le commande, ils soient prêts à conduire des opérations allant jusqu’à l’assassinat d’ennemis.

D’ailleurs, la rigueur observée dans la protection des Etats se traduit par la nécessité d’effectuer des enquêtes sur les fiancé(e)s des personnels militaires devant contracter mariage: il faut éviter que la fille du chef d’Etat major n’épouse le fils aîné du chef des services secret du pays ennemi… L’Onu serait-elle donc devenue un Etat à part entière? Si c’était le cas, l’Onuci aurait-elle sa part d’assassinats dans le décompte macabre suivant la crise postélectorale? Sur les 3000 morts, le Rdr n’avait tué qu’environ 722 Ivoirien(ne)s, le Fpi était allé jusqu’à plus de 1400 «assassinats», mais avec ces chiffres de la Commission nationale le compte n’y est pas encore! En effet, qui a donc assassiné les 878 Ivoirien(ne)s restants? Doit-on les répartir entre l’Onu (i.e. l’Onuci) et la Licorne?

A propos de cette répartition bien macabre survenue, il faut surtout savoir que le chiffre 3 000 n’existe dans aucun rapport officiel international: c’est le résultat du matraquage médiatique qui a fini par cristalliser ce chiffre dans la mémoire collective. Pour revenir à la répartition macabre, on sait que les morts sont survenues non pas à la suite de simples invectives verbales entre Rhdp et Lmp, mais bien du fait d’un conflit très armé et d’une violence inouïe. Ne devrait-on pas s’attendre à ce que le vainqueur d’aujourd’hui, le Rdr, soit celui qui a tué le plus?

Si Lmp a perdu la guerre n’est-ce pas parce qu’il s’est laissé supplanter (par le Rhdp) dans le nombre d’assassinats? Et paradoxalement, sous nos yeux, la Commission nationale d’enquête est arrivée à la conclusion que c’est l’armée victorieuse qui a tué le moins d’Ivoirien(ne)s!!! Mais doit-on vraiment s’étonner de ce type de conclusion, dans un pays où tout est faux, même les certificats de décès? Si donc le «rapport secret» était bien de l’Onu, il faut désespérer davantage de cette organisation et il faut la dissoudre comme la défunte Sdn d’après la première guerre mondiale. Si au contraire l’Onu n’a jamais pondu de rapport de cette nature, l’organisation gagnerait à démentir formellement le scoop de Rfi si elle tient à sauvegarder le peu de crédibilité que certaines âmes faibles lui accordent encore.

Le Rdr, le Fpi et Ansardine

Rfi s’efforce de créer dans l’esprit de ses auditeurs un lien entre le Fpi et les mouvements pseudo islamiques qui font la loi dans le Nord du Mali. Rfi aurait été bien plus à l’aise si le Rdr avait été le Fpi et vice-versa. Parce que pour s’inscrire dans la même facilité argumentative que celle cultivée par les inconditionnels du Rdr arcboutés sur la ligne tribaliste, du Rdr et du Fpi lequel des deux formations politiques est susceptible d’avoir des liens psychologiques et historiques avec les organisations d’Ansardine ou d’Al Qaïda? Rfi n’a-t-elle pas, depuis le milieu des années 1990, amené la communauté nationale et internationale à assimiler et à identifier le Rdr aux musulmans? Et n’entend-on pas ici en Côte d’Ivoire certains militants barbus du Rdr justifier la destruction des mausolées et autres tombes de Tombouctou au motif que l’Islam n’admet pas que l’on adore des choses faites par les humains? Comme si Jésus et Mohamed n’avaient pas réellement existé en être humains, en chair et en os, avant de se voir «confier» des missions divines selon les mythologies chrétienne et musulmane!

La destruction des monuments édifiés par l’historien Gbagbo Laurent à Abidjan pour marquer cette tranche de l’histoire de la Côte d’Ivoire douleur, n’ont-ils pas été détruits par des barbus venus du Nord sous le fallacieux prétexte qu’on y avait enterré des cercueils? N’est-ce pas là le même obscurantisme nourri par la même haine adossée à une intolérance sans nuance qui se découvre dans le nord du Mali? N’est-ce pas la même ignorance et la négation de l’importance des repères culturels et historiques d’une nation? Une nation peut-elle exister sans une mémoire historique collective exprimée sous forme de monuments? Ne reconnaît-on pas la capitale du Faso par le monument représentant une caméra en souvenir du Fespaco, ne reconnaît-on pas Paris par la Tour Eiffel, la Statue de la Liberté ne symbolise-t-elle pas Etats-Unis par la? La ville de Cotonou n’est-elle immédiatement identifiable sur les écrans de télévision grâce à la géante statue des hommes et femmes en révolution? Il faut se résoudre à croire que parce qu’ils sont virtuels, certains dirigeants africains veulent rendre leurs peuples tout aussi virtuels, parce qu’ils sont des zombis, ils veulent que leur peuple le devienne en demeurant sans âme, dépourvu de tout souvenir historique. Le plus lamentable est que tout cela se fait sur fond de mensonge éhonté rivalisant avec une démagogie de bas étage. Tenez!

Si le Président Gbagbo avait enterré des cadavres sous les moments tels ceux symbolisant la Côte d’Ivoire avec les Eléphants aux abords du Palais de justice et ceux sur la voie expresse menant à l’Aéroport international Houphouët-Boigny, ne devrait-on pas en conclure qu’il a enterré des tribus (nordistes?) entières sous les fondations de l’Hôtel des Parlementaires à Yamoussoukro? Et pourquoi ne détruit-on donc pas cet hôtel? Doit-on donc en conclure qu’Alassane Ouattara fait des sacrifices humains depuis que les caïmans de Yamoussoukro se sont mis à se recouvrer de leurs instincts anthropophages au point de commencer à manger ceux qui leur apportent leur pitance?

Par opposition, pourquoi est-ce que la statue représentant un rebelle, statue dressée (de surcroit à la «Place de la Paix»!) par Kouakou Fofié n’a-t-elle pas été démolie? Les pro-Gbagbo seraient-ils donc les animistes impénitents et les pro-Ouattara les croyants d’Allah, les Ansardine ou les combattants d’Al Qaïda? Face à tout cela et face à la capacité de nuisance absolue de Rfi, les Ivoiren(ne)s d’abord puis tous les African(e)s devraient se ressaisir.

Rfi et les Africains

Ceux des Africains qui ne sont pas encore intégralement acculturés, ceux qui gardent encore la tête froide en résistant à la fascination excessive que l’Occident exerce sur eux gagneraient à s’asseoir pour bien réfléchir sur le cas Rfi. En 1999, alors que la France soutenait encore Bédié, on a surpris Rfi, couvrant les manifestations du défunt Front Républicain (réunissant le Rdr et le Fpi contre le Pdci) traiter des militants de jeunes désoeuvrés, de vandales ou encore de jeunes enfants poussés dans la rue ; Bédié était alors traité d’ivoiritaire. A l’accession au pouvoir d’Etat de Laurent Gbagbo c’est au tour de ce dernier d’être traité d’ivoiritaire, comme si le député de Ouragahio ne s’était pas opposé au projet de carte de séjour initié par Alassane Ouattara et au caractère xénophobe du code électoral ivoirien initié par le Pdci.

Ivoiriens, Ivoiriennes, Africains, Africaines, il nous faut faire attention! On est en droit de croire que bientôt ce sera immanquablement le tour d’Alassane Ouattara lorsque les mêmes Français se seront convaincus qu’il n’est pas à la hauteur de leurs attentes. On a déjà entendu cette même radio couvrant les événements relatifs aux attaques à Yopougon d’il y a quelques mois, laisser entendre que les exactions menées par les supplétifs dozo de l’armée des Frci n’étaient dirigées que contre les personnes aux patronymes à consonance des ethnies de l’Ouest de là Côte d’Ivoire; alors même que tout le monde sait qu’un dozo ne sait ni lire ni écrire, qu’il ne sait que sévir ou arnaquer, quand il veut montrer un peu d’humanisme!

Les Ivoirien(ne)s et les Africain(e)s doivent se ressaisir et faire attention à Rfi qui est la forme la plus achevée de la permanence de la Françafrique au quotidien. Les hommes de gauche en Afrique, singulièrement ceux de la Côte d’Ivoire, doivent ouvrir les yeux et savoir que la Françafrique est consubstantielle de l’exercice du pouvoir politique en France et cela quel que soit le régime. Et lorsque cette Françafrique n’aura plus la patience nécessaire face à l’incapacité d’Alassane Ouattara, elle s’en prendra à lui et lui trouvera un remplaçant. Déjà, on entend murmurer certains noms et des plus inquiétants. En effet, la Françafrique caresserait l’idée de faire monter Ahmed Bakayoko au créneau, ou à défaut, Soro Guillaume. Le dernier nommé serait d’ailleurs plus facile à manipuler et ce, en raison d’un casier judiciaire aussi long que le Coran ou la Bible, c’est selon ! Le jeune Soro est continuellement hanté, entre autre, par l’assassinat des 87 gendarmes de Bouaké en octobre 2002 et par la mort par étouffement de 97 pro-Ib enfermés dans un container et exposés au soleil à Korhogo en juin 2004. L’Onu et certaines organisations avaient d’ailleurs remué ce charnier peu de temps avant le sommet d’Accra III, histoire d’attendrir le jeune homme. Mais finalement, les forces supérieures négatives l’avaient emporté.

Mais voyez-vous, l’Onu et Rfi ont déjà oublié ce rapport qui lui, n’a rien de fictif, puisque les parents des victimes existent bel et bien et sont parfaitement identifiables dans les quartiers Koko et Dem de Korhogo.

Coulibaly Lahadjo Adama,

Université de Cocody

ladjocool_ad@yahoo.com

Mon, 15 Oct 2012 16:21:00 +0200

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