Que la vérité sorte de la fin des brûlures de dame Mandjara !

On ne sait trop les causes profondes de son geste inflammable. A l’entrée de la présidence de la République du Dramanistan, une militante Rodoror d’une trentaine d’années, a tenté de s’immoler par le feu, mercredi, au moment où le soleil était au zénith. Mais la mort l’ayant refusée sur place, le feu a été éteint de justesse avant qu’elle ne soit conduite aux urgences du Centre des grands brûlés du Chu de Cocody. Elle s’appellerait Mandjara ou Madiara Ouattara, et serait aide-soignante de profession et responsable d’une agence de location de véhicule. Du jamais vu sous nos tropiques, quel que soit le degré du désespoir, ce que vient de tenter cette militante Rodoror. Un quotidien pro-Magellan, L’expression, croit en savoir plus. Il nous raconte que Mandjara a pris cette décision de sacrifice suprême, tout juste après avoir déposé un courrier à la présidence pour réclamer sa créance qui daterait de 2007 sous l’ancien régime. «C’est une ardoise totale de 5 millions FCfa due aux entreprises de location de véhicules que le régime des Refondateurs a laissée et que le président Ouattara s’est engagé à éponger». Le quotidien pro-Magellan soutient même que cette somme «due» à la jeune dame aurait été «bel et bien décaissée» sans qu’elle n’en reçoive un Moro. Dans sa publication du même jour, un autre journal qui jure par Magellan et ses adorateurs, Le Patriote, joue les Colombo, en publiant «le fac-similé de la lettre testamentaire» de la victime. Le quotidien évoque une lettre manuscrite que Madiara aurait adressée à son amant dont il aurait obtenu copie auprès de ses proches. «La jeune femme raconte une succession de déboires qu’elle a vécus, notamment la confiscation de sa carte de résident et de son titre de séjour norvégien par une amie à qui elle les avait prêtés pour que celle-ci les utilise pour travailler, et surtout, la fin de son histoire amoureuse avec cet élu de son coeur. Une séparation qui a manifestement brisé le cœur de Madiara Ouattara», relève-t-il de son côté, comme si la fameuse lettre était tout juste ouverte près du corps gisant de Madiara. Et l’organe de conclure : «La question de sa créance à la présidence ivoirienne qui date de 2007 à 2010, donc sous le règne de Séplou, n’intervient que subsidiairement dans cette tentative de suicide.» Car selon Le Patriote, «en fait, à la fin de la lettre, pensant perdre la vie, Madiara Ouattara informe le destinataire que les services de la présidence ont entrepris le paiement du tiers de ses «impayés», soit 25 millions Fcfa et qu’elle souhaite qu’il remette 10 millions Fcfa à sa mère et un homme qui répond aux initiales de O.B.K. Comme un testament qu’elle avait établi».
Voilà une histoire pour le moins abracadabrante qui pue la manipulation. Puisque dans chaque version des scribes pro-Magellan, il fallait que le nom de Séplou soit lié au geste inflammable de Madiara Ouattara qui n’a ni choisi La Haye où Séplou est arbitrairement détenu ni un quelconque siège du F-Pays, encore moins un lieu symbolique du parti socialiste qui dérange. Les journalistes pro-Ouattara ont choisi cet angle à la décharge du Mandela codivoirien pour faire croire aux esprits faibles, que les causes de tous les malheurs du régime Magellan sont à rechercher dans les caleçons du président Séplou et ses camarades. Ce qui ferait de tout temps de Magellan, un chef d’Etat-ange promu au paradis, souriant à la droite de Dieu. Or, Magellan et nous, on se connaît.
De toute façon, comme l’écrivent ses journaux intouchables à son image, la vie de Mandjara ou Madiara Ouattara «brûlée à 50 %, au 3ème degré n’est pas en danger». Ce qui veut dire qu’on a des chances de lui arracher des aveux après sa guérison que nous souhaitons au plus vite. Le peuple veut savoir de sa bouche, qui de Séplou ou Magellan lui a mis ce feu brûlant. Si Madiara n’est pas muselée à sa sortie d’hôpital, ça va se savoir !

Mamadou et Bineta
In In Bôl’ Kotch – Hebdomadaire satirique

Sat, 24 May 2014 14:27:00 +0200

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