Elle a été en permanence exploitée pour ou contre des candidats de relief jusqu’au vendredi 13 avril, dernier jour de la campagne électorale. Si bruyamment que Mabri Toikeusse, Président de l’UDPCI, parti membre du RHDP, s’est senti obligé de rassurer, lors de son dernier meeting de campagne à Man, les partisans de Ouattara qui le soupçonnent de compter parmi les candidats prématurés à la succession du Chef de l’État. « Laissons le président de la République travailler », a-t-il plaidé avant d’ajouter qu’il n’est nullement concerné par ces rumeurs. Il sait que le Chef de l’État avec qui il entretient des relations de bonne complicité n’en doute pas lui-même. Preuve de leur sympathie mutuelle : « le Président m’a dit, affirme-t-il, que le premier conseil des ministres qui se tiendra hors des capitales économique et politique du pays, aura lieu à Man le 02 mai prochain ». À cette occasion, Alassane Ouattara se rendra dans les localités qu’il n’avait pu visiter lors de sa tournée d’Etat dans cette région de l’ouest. Mabri a rassuré ses propres partisans ainsi que ceux d’Alassane Ouattara que ses adversaires à Man feront illusion si l’arme qu’ils utilisent contre lui consiste uniquement à l’opposer au Chef de l’Etat. Le premier visé est Siki Blon Blaise, le transfuge de l’UDPCI, qui pendant un moment a tenu la sacoche de Laurent Gbagbo pour la reconstruction de l’ouest de la Côte d’Ivoire, défiguré par la guerre, avant de faire allégeance à Alassane Ouattara, au lendemain du 11 avril 2011. Il se présente aujourd’hui comme le candidat préféré de M. Ouattara aux élections régionales de Man. Et les partisans de Mabri pensent qu’il ne serait pas étranger aux rumeurs distillées sur le compte de leur candidat. Pour y mettre définitivement fin, les lieutenants du Président de l’UDPCI ont dû solliciter, en dernier recours, les services d’Amadou Soumahoro, le bouillant secrétaire général intérimaire du RDR, qui, dans une intervention téléphonique, a affirmé le soutien de son parti à Mabri Toikeusse qu’il présente, par ailleurs, comme le candidat désigné du RHDP. Reste maintenant à attendre les résultats des urnes de ce dimanche pour savoir si les électeurs ont été vraiment émus par tous ces témoignages. Néanmoins, si certains fronts électoraux ont suscité autant de réactions d’urgence de la part des premiers dirigeants du RDR c’est qu’effectivement les piliers qui soutiennent le RHDP montrent de plus en plus des signes de craquement. Les multiples candidatures indépendantes aussi bien aux régionales qu’aux municipales de ce jour en sont la véritable explication : du PDCI ou du RDR, les prétendants ont refusé de se plier à la discipline commune. De plus, depuis l’appel du FPI au PDCI, le 12 avril, pour la création d’un front nationaliste, la vigilance du parti de Ouattara s’est accrue. Surtout qu’officiellement « l’élu du FPI », à défaut de répondre favorablement à l’appel ne l’a pas non plus rejeté.
Bamba Naciré
(La Dépêche D’Abidjan – Bureau d’Abidjan)
Encadré
Régionales et Municipales dans la Région Tonkpi :
Les électeurs ne se sont pas mobilisés
Les élections régionales et municipales se sont déroulées dans la
région du Tonkpi dans le calme et la sérénité. jusqu’à la mi-journée le taux d’affluence était très faible. La majorité des bureaux de vote qui ont ouvert recevait à contre goute les électeurs. Dans la commune de Man, ce sont au total 46 391 électeurs repartis sur 142 bureaux de vote de 52 lieux de vote qui doivent choisir leurs représentants régionaux et municipaux. Si pour les régionales dans le Tonkpi, deux grosses têtes, Siki Blon Blaise candidat indépendant et Albert Mabri Toikeuse RHDP s’affrontent, les municipales, elles, mettent aux prises le candidat RDR, Konaté Sidiki, ex-ministre du gouvernement Ouattara, Dr Tia André, candidat indépendant proche du RDR, Dr Flindé Albert, candidat UDPCI et Diabaté Vassiriki, candidat indépendant militant du PDCI. Dans la commune de Logoualé, la golden girl de l’UDPCI Mme Badouel Doua Ouli
. Après leur vote tous les candidats ont plaidé pour des élections apaisées. Ils ont invité leurs électeurs à observer le calme jusqu’à la proclamation des résultats. Car selon eux, notre pays vient de très loin et qu’au-delà de la confrontation du jour tous les candidats restent des frères et des sœurs soucieux du devenir de la nation. Il faut cependant souligner que le manque d’affluence dans les bureaux de vote est apparu comme une préoccupation partagée par les États-majors des différents candidats.
Bamba N (La Dépêche D’Abidjan – Bureau d’Abidjan)