Situation explosive à Agboville, hier: Des FRCI cherchent des armes dans un corbillard Les parents du défunt en colère 200 soldats en renfort dans la capitale de l’Agnéby-Tiassa

Les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) en faction à ce barrage, ont exigé du chauffeur du corbillard, la fouille de son véhicule mortuaire ainsi que du cercueil dans lequel se trouvait un corps. Les soldats voulaient passer au peigne fin le corbillard, afin de s’assurer qu’il ne contenait pas des armes qui pourraient être dissimulées dans des endroits ou par des moyens insoupçonnés. Scandalisés par l’attitude des FRCI, la famille du défunt et le conducteur refusent d’obtempérer à l’injonction des militaires. Les occupants du convoi mortuaire descendent tous de leurs véhicules (une vingtaine de minicars de transport en commun et de voitures de particuliers), et élèvent une vive protestation.

Les FRCI répliquent qu’ils ont reçu l’ordre de fouiller tous les véhicules, quels qu’ils soient, qui passent par ce corridor. On se souvient en effet que dans la nuit du 7 au 8 août dernier, des assaillants avaient attaqué le poste d’observation des FRCI basé à l’entrée de ce village, faisant au moins deux blessés parmi les soldats, dont un cas jugé critique. Donc deux précautions valent mieux qu’une. Mais les occupants du convoi mortuaire ne l’entendent pas de cette oreille. S’ensuivent de vifs échanges et des éclats de voix entre les FRCI et les populations frappées par le deuil. Très en colère, le chauffeur du corbillard demande à tout le monde de remonter dans les voitures, s’en prend aux soldats en leur lançant des invectives. « Je ne vous permettrai pas de fouiller mon corbillard et profaner le cercueil que je transporte. Nous n’avons jamais vu ça chez nous ici, donc faites ce que vous voulez. Si vous voulez, tirez ! Mais je n’ouvrirai pas le cercueil », a-t-il tempêté.

Sur ce, le conducteur de la voiture mortuaire reprend sa place dans sa cabine, et démarre son véhicule en trombe, suivi du reste du convoi, sous l’œil médusé des FRCI. Cette situation explosive a duré environ un quart d’heure, et on a craint à un moment donné, le pire. Mais les soldats restés sans réaction, ont certainement évité un drame. Faut-il le signaler, suite à la récente attaque à Agboville, la tension est perceptible dans la ville. Plus de 200 éléments des FRCI ont été envoyés en renfort dans la localité, et viennent grossir les rangs des 241 militaires déjà stationnés dans la capitale de la région de l’Agnéby-Tiassa ; soit au total près de 450 FRCI dans le seul département d’Agboville. Ce même vendredi 17 août, ces 200 nouveaux arrivants ont paradé dans les artères de la ville, armes aux poings; une présence qui ne manque pas d’inquiéter les populations.

A.A. (Infos J-Y B.) in L’inter

Sat, 18 Aug 2012 11:43:00 +0200

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