Solutions ridicules


L’anecdote que m’a racontée la dernière fois un de mes amis sur le coût de la vie en Côte d’Ivoire est à tomber de rire. « De toutes les pancartes RHDP de la dernière campagne électorale, celle qui a fait long feu et qu’on ne reverra certainement plus jamais, c’est celle qui annonçait que le kilogramme de viande passerait de 2000 à 1200 f dès que Dramane Ouattara accédait au pouvoir. Ils se sont précipités pour les enlever. Ce fut d’ailleurs la première mesure gouvernementale la plus rapide et la mieux appliquée.» La situation que nous font vivre les dirigeants actuels est tellement ubuesque que ce sont les larmes qui accompagnent généralement ces courts et rares instants d’hilarité. Après un an de gouvernance, on ne compte plus le nombre de fois où Dagobert Banzio a annoncé que le coût de la vie va baisser. Pis chaque fois qu’il s’est signalé, les prix ont pris l’ascenseur sur les marchés. De guerre lasse, le revoilà ces deux derniers jours à vouloir prendre les taureaux par les cornes. Pour ce faire, il croit bon de sensibiliser les préfets et l’ensemble des administrateurs pour faire appliquer les mesures et les prix dont il n’a même pas encore dressé la nomenclature. Est-il sérieux ? Veut-il vraiment réduire le coût de la vie des Ivoiriens ? Quelqu’un a même émis la boutade que Banzio veut transformer les préfets en contrôleur de prix. Si ce n’est pas une injure à l’endroit du nec le plus ultra de notre administration, ce n’est pas une promotion non plus. Mais au-delà de cette maladresse qui montre à l’évidence que le gouvernement de Dramane Ouattara manque d’imagination et que sur cette question du coût de la vie on ne peut vraiment rien attendre de lui, on n’a pas besoin de faire HEC pour se poser la simpliste question de savoir comment on jugule les prix des produits sur un marché ? Moi qui n’ai pas fait un PHD en économie et qui ne peut s’enorgueillir d’être un ‟cerveau″ dans les rouages des finances internationales, pour le peu que je sache, les prix sur un marché donné obéissent à la loi de la demande et de l’offre. Ce n’est pas à Dramane Ouattara qu’il faut apprendre que les prix sur le marché augmentent quand la demande est plus forte que l’offre. Et pour que l’offre rattrape la demande, la supplante et que baissent les prix, il faut produire. Qu’est-ce que Dramane Ouattara et son gouvernement pléthorique font pour inciter les Ivoiriens au travail ou à quel mécanisme purement économique avait-il pensé quand il promettait monts et merveilles au peuple ivoirien ? Parce que ce n’est pas en détournant les préfets de leur fonction régalienne comme dans une ‟république familiale″ que Dramane Ouattara pourra se faire l’illusion de résoudre durablement les problèmes nés de sa gestion des affaires de l’Etat.



Joseph Marat

Fri, 06 Apr 2012 17:52:00 +0200

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