“Tant qu’il y aura des armes en Côte d’Ivoire, nous ne voterons pas”

Le directeur de campagne adjoint du candidat Laurent Gbagbo chargé des Ivoiriens de l’étranger a fait une sortie remarquée le samedi dernier à Paris. Gnamien Yao a déclaré sans sourciller qu’il n’y aurait pas d’élections en Côte-d’Ivoire sans le désarmement préalable des Forces Nouvelles.
C’était à l’occasion d’une marche de soutien au président Laurent Gbagbo organisée par l’union des mouvements et associations de la diaspora pour Laurent Gbagbo et l’association Rocher d’Eburnie. C’est à la place du Trocadéro que la marche a débuté pour ensuite s’ébranler dans l’avenue Raymond Poincaré afin de rejoindre la place Victor Hugo pour la lecture des motions de soutien. De source policière, il y avait environ 150 participants à cette manifestation. Au chapitre des lectures de motion de soutien à Laurent Gbagbo, cinq représentants d’association ont précédé Brigitte Kuyo et Gnamien Yao. Pour la patronne du FPI en France, et responsable de la campagne de Gbagbo dans l’hexagone, les Ivoiriens de France devraient garder leur sérénité. « Soyez sereins, je reviens du pays, et la Côte d’Ivoire est gérée »a déclaré Brigitte Kuyo. Elle est également revenue sur la composition de la commission électorale indépendante (CEI). Pour elle, la répartition des postes au sein de cette commission désavantageait son parti et ne garantissait point l’impartialité des actes de cette structure. Brigitte Kuyo a alors demandé à ses partisans de se préparer à battre le pavé parisien afin de demander une répartition équitable des postes au sein de la CEI A sa suite, Gnamien Yao est passé à la tribune pour faire une adresse singulière aux partisans de Laurent Gbagbo rassemblés à la place Victor Hugo cet après midi là. Dans un propos assez trempé et sans équivoque, le directeur de campagne adjoint de Gbagbo, chargé des Ivoiriens de l’étranger, a clairement soutenu que le désarment était la préalable condition pour la tenue d’élections en Côte d’Ivoire. Sur la question, Gnamien Yao s’est dit porteur d’un message de Laurent Gbagbo : « le président nous demande de nous dresser contre la conquête du pouvoir par les armes » a-t-il soutenu. Sur sa lancée, l’invité spécial de la manifestation du jour s’en prend visiblement au premier ministre de Laurent Gbagbo et son organisation armée qui occupe une bonne partie de la Côte d’Ivoire. Poursuivant, Gnamien Yao a demandé également l’appui de la communauté internationale pour exiger le désarmement des Forces Nouvelles. « Il faut que la communauté internationale se mobilise pour dire à ceux qui sont venus prendre le pouvoir par les armes et qui n’ont pas réussi à le faire de regagner les pays et les espaces d’où ils sont venus avec ces armes là. Et quand nous n’aurons plus d’armes en Côte d’Ivoire, nous pourrons voter (…) Tant qu’il y aura des armes en Côte d’Ivoire, nous ne voterons pas » a-t-il martelé. C’est au terme de l’intervention de Gnamien Yao que la foule de 150 personnes environ s’est engouffrée dans les différentes bouches de métro de la place Victor Hugo. Il était alors 17h 45, et la manifestation aura duré deux heures.

Charles Assadé

Fri, 26 Mar 2010 14:31:00 +0100

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy