Tentative de sabordage du PDCI : Charles Konan Banny soupçonné

Photo : DR
Au PDCI, il se susurre en ce moment beaucoup de choses sur des velléités de déstabilisation du Président Henri Konan Bédié. Ces bruits de couloirs ont fini par être répandus sur la place publique et les affidés de Konan Bédié sont sur leurs gardes en attendant que ‘’les comploteurs’’ sortent enfin leurs têtes. ‘’Nous voyons leurs dos’’ a prévenu un proche de Bédié qui a requis l’anonymat. Mais qui sont véritablement ‘’ces militants encagoulés’’ et qui est leur mentor ? Enfin qu’est-ce qui les fait courir ? Les réponses à ces questions sont à rechercher dans le fonctionnement interne du PDCI depuis le retour à la politique d’un certain … Charles Konan Banny. L’ex-Premier ministre est en fait la véritable cible des proches de Bédié qui l’accusent à mots couverts d’avoir des ‘’visées impérialistes’’ sur le PDCI. L’évocation du nom de Laurent Gbagbo dans cette cuisine interne n’est donc qu’un écran de fumée pour ne pas avoir à tirer l’épée précocement contre les partisans de Banny. A Banny, accusé d’avoir commencé à jouer sa carte personnelle en recrutant des cadres au sein du PDCI lors de son passage à la Primature, il est reproché de jouer la carte du radicalisme et de l’Ivoirité en prônant un PDCI qui devra rompre les amarres avec le RDR Ouattara et tous les partis minuscules du RHDP. En outre, Charles Konan Banny et ses partisans seraient favorables à une opposition beaucoup plus rude face à Laurent Gbagbo. Cette nouvelle posture, l’ex-gouverneur de la Bceao l’aurait adoptée parce que l’idée d’un grand parti d’opposition unifié, sonnerait le glas de ses ambitions à la tête du PDCI qui lui-même aura été unifié. Depuis donc, c’est à un combat des chefs mais à fleurets mouchetés que Bédié et Banny se livrent par personnes interposées. Et si la presse proche du sphinx de Daoukro s’est mise en première ligne pour mener la bataille, c’est parce qu’au delà des attitudes de sérénité, des sages du PDCI ont averti que si le taureau n’est pas pris par les cornes, les partisans de Banny risquent de faire imploser le parti. Aux grands maux, les grands remèdes et le sphinx de Daoukro pourrait sortir de son silence légendaire. Mais pour Alphonse Djédjé Mady, les intentions prêtées à Charles Konan Banny sont de l’ordre des billevesées. ‘’Est-ce que ce sujet vous regarde ? Je ne vois pas s’il y a un problème pour que vous me demandiez ce que j’en pense’’ a déclaré le Secrétaire général du PDCI avant de se montrer plus acrimonieux : ‘’Si vous n’avez plus d’article, je crois qu’il vaut mieux vous arrêter’’.Terminant ses propos, Djédjé Mady fini, tout de même, par lâcher le morceau, une phrase symptomatique de l’atmosphère qui règne au sein du parti. ‘’Est-ce que vous allez appeler tous ceux qui ont des ambitions au PDCI pour leur poser la même question ?’’ a-t-il grogné. A propos de ‘’tous ceux qui ont des ambitions au PDCI’’, Tiburce Koffi un proche parmi les proches de Banny n’a pas manqué de donner des noms, tout en disculpant ‘’son patron’’ d’avoir des ambitions. Mieux il rappelle aux détracteurs de Banny que celui-ci est en réalité le précurseur d’un PDCI unifié, qui ne saurait en définitive être un frein à sa vision encore moins un boulet, s’il devait briguer la présidence du PDCI. ‘’La thèse du parti unifié est en fait une thèse de Banny. Moi je suis militant du Pdci mais je travaille avec Banny. Au cours d’une interview l’année dernière, il s’insurgeait contre le fait qu’on ait exclu des gens. Il a dit ce n’était pas le moment, il faut rassembler la famille ; il faut l’unifier. Dans une Interview à ‘’le Nouveau Réveil’’, il a demandé à Fologo de revenir à la maison du père. Donc ce n’est pas possible que Banny soit contre la thèse du parti unifié. D’ailleurs il a été le premier à défendre la thèse de la candidature unique. Et puis est-ce que Banny vous a dit qu’il part à la conquête du PDCI ? Ça c’est d’un. De deux en quoi est-ce que la thèse du parti unifié ne donne aucune chance à Banny. Ce ne sont pas des nominations. Il y aura des élections. Donc on pourrait bien avoir des gens comme Gaston Ouassénan, Constant Bombet, Marcel Zadi Kessy, Charles Konan Banny briguer des postes.’’ Même si ces poids lourds pourraient briguer des postes, cela n’émeut aucunement Niamkey Koffi le porte-parole de Bédié qui tout en faisant remarquer que ‘’chacun peut développer librement ce qu’il pense et faire les choix qu’il croit justes’’, rappelle que ‘’le candidat du PDCI est confortablement installé là où il est. Je ne vois en quoi ces petites déclarations puisent l’ébranler. Chez nous c’est un non événement’’. Cela dit pourquoi alors la question de la candidature à la présidence du PDCI fâche tout le monde dans l’establishment Bédié, au point de susciter une telle levée de boucliers ces jours-ci. Tiburce Koffi renchérit : ‘’Entre nous est-ce que Banny ne pouvait pas aller payer 20 millions pour être candidat ? Est-ce qu’au PDCI, il n’y a jamais eu de candidature libre ? En 2000, c’est bel et bien Constant Bombet qui avait été investi par convention qui a battu Bédié. M. Bédié a été candidat indépendant malgré tout. C’est lui-même qui a initié les candidatures indépendantes. Banny a toujours dit qu’en tant que membre d’un parti, il ne pouvait pas y semer la zizanie parce que ce parti a déjà choisi un candidat(…) Moi je pense personnellement que Banny a tort de ne pas briguer une candidature présidentielle. Je suis convaincu qu’il peut gagner une présidentielle, à plus forte raison une présidence de PDCI ou d’un parti unifié. Je vous dis que s’il y a un parti unifié que Banny est candidat, il passe’’. Avec ce genre de déclarations, les partisans de Bédié doivent se ternir à carreau car les hommes de Banny pourraient finir par le décider à entrer en action face à la mollesse de Bédié devant Laurent Gbagbo. ‘’Vous pensez que les militants sont contents de voir M. Bédié surseoir à une marche qu’il qualifie d’insurrectionnelle. Que lui aille le dire, c’est grave. Qu’un homme commette des erreurs grossières et que des militants s’en plaignent, c’est Banny ? Non il n’a rien à voir avec tout cela. Ce sont des leaders qui ont été défaillants. Vous trouvez qu’une opposition responsable prépare une marche durant deux mois et qu’à 48 h, on arrive à suspendre cette marche. Vous ne croyez pas que les militants soient suffisants instruits pour se fâcher. S’il y a des attaques contre Bédié, Ouattara et autres, c’est le résultat de leurs propres turpitudes, de leurs lacunes, ce n’est pas une machine de Konan Banny. Banny et Wodié sont les hommes politiques de Côte d’Ivoire, les plus propres’’ assène encore Tiburce Koffi comme pour dire aux hésitants que Banny pourrait constituer une alternative crédible face atermoiements du Rhdp.

Avec le partenarait de L’Intelligent d’Abidjan / Par Valery Foungbé, Coll D Yala et S. Débailly

Thu, 03 Jun 2010 02:05:00 +0200

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