Togo: Lomé en ébullition. L’opposition exige le départ de Faure. Répression sanglante à balles réelles

L'ancien Premier ministre Vincent Agbéyomé Kodjo, fuyant la répression des gendarmes togolais.
Les forces de l’ordre togolaises ont eu la main très lourde, réprimant mercredi avec une violence extrême, la manifestation de l’opposition qui dénonçait des mesures du
gouvernement en vue des prochaines élections législatives.
Des leaders de l’opposition comme l’ancien Premier ministre Vincent Agbéyomé Kodjo, ont eu leur salut en enjambant le mur, des dizaines de militants ont reçu des balles réelles, quand d’autres ont été blessés par des gaz lacrymogènes. Les manifestants tentaient de se rassembler dans le centre-ville.
Selon Raphaël Kpandé-Adzaré, membre du collectif "Sauvons le Togo", à l’origine du rassemblement, "Les gens étaient en train de manifester pacifiquement quand les forces de l’ordre sont venues les charger aveuglément et sauvagement avec des gaz lacrymogènes. Elles ont poursuivi certains manifestants dans des quartiers".
"Plusieurs personnes sont blessées. Nous n’avons pas encore fait le point (…). Certaines sont actuellement soignées dans des centres de santé", a-t-il précisé.
En milieu de matinée, des jeunes ont dressé des barricades et brûlé des pneus dans certains quartiers, tandis que des commerces du centre ville avaient fermé.
"Sauvons le Togo" regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvement politiques de l’opposition dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre et l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo.
La manifestation était organisée en réaction à l’adoption, le 25 mai, par l’Assemblée nationale, d’une loi modifiant certaines dispositions du code électoral. Un autre texte a été adopté une semaine plus tard, portant de 81 à 91 le nombre de députés pour la prochaine législature.
Le peuple togolais exigeait également de meilleures conditions de vie lors de la manifestation mercredi à Lomé. Mais il a été sauvagement réprimé dans le sang. Plusieurs morts sont à déplorer. La Police togolaise a tiré à balles réelles sur les pauvres civiles manifestants aux mains nues.
C’est le cas d’un homme baignant dans une mare de sang après avoir reçu une balle en pleine bouche.
C’est par milliers que l’opposition a pris les rues de Lomé mercredi, du jamais vu selon plusieurs analystes, pour défier le régime de Faure Gnassimgbé.
Ils exigeaient aussi que toute la lumière soit faite sur les conditions de l’arrestation du ministre ivoirien Lida Kouassi, extradé sur Abidjan il y a quelques jours sur ordre d’Alassane Ouattara.
Le Collectif a appelé à trois jours de marche de protestation qui ont commencé mardi. Des milliers de partisans de l’opposition avaient alors sillonné Lomé puis tenu un meeting.

Correspondance particulière de Claude Millé au Togo

Thu, 14 Jun 2012 23:39:00 +0200

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