juin 1, 2023

Tournée de l’ex-chef de la rébellion en Europe: Soro botte en touche et raconte sa vie

Je ne peux faire cette allocution sans avoir en mémoire tous nos morts depuis 2002. Oui Messieurs, plus de 10 000 Wê ont déjà perdu la vie dans cette crise qu’ils n’ont jamais voulue ni demandée. L’ouest souffre le martyre depuis l’éclatement de la crise et cela au vu et au su de tous. Des villages entiers ont été détruits et pour ceux qui ne le sont pas, ce sont des étrangers (Burkinabè, Maliens, Guinéens…) et des dozos qui y font la loi en devenant les chefs de villages. Oui Monsieur, désormais à l’ouest des Burkinabè sont chefs de village et donc, chefs de nos vies et de nos terres. Les Wê sont désormais réfugiés sur la terre de leurs ancêtres. Le peuple Wê, noble, épris de paix, voudrait que ses droits fondamentaux soient respectés et que la vie des Ivoiriens en général et celle de ses enfants en particulier soient considérées sacrées. «Plus jamais d’effusion de sang à l’ouest». Les Wê de Belgique voudraient par ma voix : -dénoncer le génocide des Wê et demander que justice soit rendue. -dénoncer le braquage et l’appropriation illicite des terres à l’ouest. -demander la restitution des parcs et forêts classées exploités et occupés illégalement. Avec toutes la fermeté possible ; nous affirmons et mettons tous en garde : «La terre n’a jamais été vendue. La terre ne se vend pas et la terre ne sera jamais vendue. Les Wê demeurent les propriétaires du 1er m2 au dernier M2 de leurs terres.» Et je répète : La terre de nos ancêtres, donc l’héritage de nos petits enfants, n’a jamais été l’objet de commerce, ne l’est pas maintenant et ne le sera jamais dans le futur. Illusoire donc d’y penser et de poser des actions de nature à contraindre le peuple. Solidaire, le peuple We peut louer une parcelle de terre aux immigrés mais ces derniers ne peuvent prétendre être les propriétaires de ces terres louées et vouloir les céder en héritage. Vous Soro, ancien syndicaliste, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale, ne pouvez accepter cette injustice. Nous vous prions d’intercéder auprès du gouvernement pour assumer ses responsabilités en dédommageant toutes les victimes directes ou indirectes et en assurant la protection et la sécurité de nos parents. Ex-Premier ministre, vous aviez pris part à l’acquisition du PPTE, mais à travers vous,permettez que je salue : -Le président Laurent Gbagbo pour sa vision -Son épouse Simone Ehivet pour son soutien -Le président Affi N’Guessan -Paix à son âme le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré -Le président Mamadou Koulibaly, président et fondateur de Lider -Et les dirigeants actuels avec à leur tête le chef de l’Etat Ouattara. Unis, comme l’exige notre hymne national, nous sommes capables du meilleur pour notre pays et notre peuple, raison pour laquelle nous vous suggérons, pour la réconciliation nationale, le remède espagnol appelé «Pacte de Moncloa». L’Espagne a vécu trois années de guerre civile et plus de 30 ans de dictature sous le général Franco Bahamonte. Grâce à ce pacte, ce pays est aujourd’hui stable sur tous les plans, donc, digne d’être adapté au contexte ivoirien.

Soro botte en touche et raconte sa vie

Face aux différentes questions soulevées par le représentant de la diaspora Wê, l’actuel président du parlement ivoirien n’a pas laissé transparaître un début de solution pour les populations de l’ouest. Sur un ton de suffisance et de dérision, Soro estime que le processus de colonie de peuplement qui se développe à grande échelle à l’ouest paraît normal. «Les Burkinabè sont des êtres humains. Vous vous êtes assis ici, vous n’êtes pas Belges. Les Burkinabè sont des êtres humains. Mais d’où vient cette fierté injustifiée, condescendante de traiter des êtres humains comme des bêtes. C’est inacceptable ! Laissons les ressentiments (…) Vous pensez que c’est en étant haut dans le verbe que le problème sera réglé en Côte d’Ivoire ? On se trompe. C’est en adoptant le profil bas, en contribuant à l’apaisement qu’on y trouve son compte», a déclaré Guillaume Soro, qui estime qu’il y a trop de morts en Côte d’Ivoire en réponse au porte-parole de la diaspora Wê qui insistait sur le processus d’expropriation et les tueries qui continuaient d’être perpétrées à l’ouest. Comme pour dire que le peuple Wê est condamné à accepter ses hôtes qui leur sont imposés par certains pouvoirs qui y ont intérêt, Soro glisse sur l’exemple de son mariage mixte. Lequel mariage contracté avec une femme d’ethnie bété (une ethnie de l’ouest de la Côte d’Ivoire). «Mes enfants sont moitiés Senoufo-Bété. Dans ma maison, ils parlent Bété. Moi-même je connais deux ou trois mots Bété parce qu’ils me disent ça tous les jours. C’est ça la Côte d’Ivoire. Peut-être que j’aurais dû avoir une femme Wê, je n’en sais rien, et ce serait un bon canal d’information. La Côte d’Ivoire est si mixée qu’on ne peut pas trier les uns et les autres. Il faut faire un effort pour avoir un minimum d’entente», révèle le président de l’Assemblée nationale qui vient de lever le voile, par ce discours, sur la complicité au sommet de l’Etat face aux colonies de peuplement et au processus d’expropriation des terres du peuple Wê à l’ouest.

Gilles Naismon in Le Nouveau Courrier

Mon, 16 Jul 2012 17:56:00 +0200

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