Violation des droits humains : Le pouvoir interdit les visites à Sangaré Abou Drahamane

Les conditions de détention de Sangaré Abou Drahamane, n°2 du Fpi, prisonnier politique détenu à la Maca sont devenues difficiles. La preuve, hier après-midi, la direction du groupe Notre Voie s’est vue refuser le droit à la visite au détenu politique par la cellule spéciale d’enquête de la justice ivoirienne. Que s’est-il passé ? La direction de Notre Voie a pris langue avec le parquet du tribunal de 1ère instance d’Abidjan-Plateau pour l’obtention du permis de communiquer avec Sangaré Abou Drahamane ce samedi à la Maca. Des sources nous orientent vers la cellule spéciale d’enquête dont le siège est à Angré 7ème tranche car « c’est un gros dossier lié à la crise postélectorale qui doit être traité d’abord à ce niveau ». Arrivé en ces lieux aux environs de 15h, l’occupant du bureau N°11, au 1er étage de l’institution dit à votre serviteur que le dossier du détenu politique a été transmis au 8ème cabinet d’instruction du parquet du Plateau. Mais une fois au bureau du Doyen des juges d’instruction, Coulibaly Ousmane, présent d’ailleurs à son poste et patron du 8ème cabinet d’instruction, le greffier de service tombe des nues. « La procédure contre M. Sangaré Abou Drahamane n’a pas été encore transmise ici. D’où vient-il que la cellule spéciale d’enquête dise que le dossier se trouve chez nous. C’est lorsqu’ils finissent de traiter un dossier qui nous concerne que cela descend ici. Le dossier est encore à leur niveau et donc nous ne pouvons donner de permis de communiquer pour un dossier qui n’existe pas ici », a précisé le greffier en question. Renseignements pris au Palais de justice d’Abidjan, cette attitude des responsables de la cellule spéciale d’enquête sur le cas des visiteurs du n°2 du Fpi est monnaie courante. « De nombreux visiteurs de Sangaré Abou Drahamane sont tournés en dérision lorsqu’ils veulent un permis de communiquer pour le voir à la Maca. A force de faire de nombreux va et vient entre la cellule d’enquête et le tribunal, ces derniers retournent finalement chez eux sans le ticket de communiquer, c’est malheureux », a déploré un usager sous le couvert de l’anonymat. Par ailleurs selon des sources pénitentiaires, un garde de la Maca a été l’objet d’un interrogatoire serré le lundi 29 Avril dernier par le chef du détachement des Frci basé à la Maca, le sergent Cissé Fofana, pour avoir échangé avec Sangaré Abou Drahamane. La présence du détenu politique à la Maca a amené les Frci à épier tous les faits et gestes des gardes pénitentiaires. D’où un climat de suspicion généralisée dans la plus grande prison du pays. A en croire des sources au sein de la prison, une liste de 25 agents accusés à tort d’être des pro-Gbagbo a été dressée, communiquée à des autorités du pouvoir pour être affectés dans les tout prochains jours dans les maisons d’arrêt à l’intérieur du pays.
Didier Kéi in Notre Voie
Mon, 13 May 2013 14:28:00 +0200
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