Eric Mendi pense que la littérature française, et notamment le roman français est sujet, subit et peut-être semble se complaire à l’influence des auteurs et même du cinéma américains. Le risque, bien évidemment, c’est qu’à long ou moyen terme, « la French touch en littérature, les bonnes petites histoires tranquilles, à la sauce française », cèdent de plus en plus le pas devant la montée en flèche de « l’américanisation », et finissent définitivement dans la bibliothèque du grenier.
Il semble révolu, le temps où des auteurs anglo-saxons sans le sou, comme Henry Miller ou encore George Orwell, étaient prêts à tout pour venir se payer un petit « pèlerinage » à Paris, afin de s’imprégner de la magie littéraire française, respirer le même air que Camus, Sartre ou le mystérieux Émile Ajar. La tendance semble s’être inversée. On dirait qu’aujourd’hui, la littérature et notamment le roman français s’est inscrit à l’école de l’Amérique.
La chronique d’Eric Mendi paraît à ce sujet intéressante à juste titre. En voici un petit extrait assez explicite, en attendant de pouvoir découvrir le texte dans son intégralité : « il y a de plus en plus comme une américanisation de la littérature française. […] On a l’impression (n’est-ce pas ?) en lisant certains romans français de notre époque, qu’on est en train de lire une traduction américaine, ou alors un roman-film que l’auteur aurait écrit avec l’espoir, le rêve de le voir adapté à Hollywood. […] C’est de ces romans qu’on dirait en partie thriller, dans le rayon de John Grisham, avec des airs de Déjà-vu, façon Tony Scott, et parfois un zeste d’Halloween, du sang, de la boucherie pour ravir quelques clients au King stéphanois. »
Eric Mendi a peut-être trouvé le mot juste, ce doit être beaucoup plus une affaire de « clients ». Le roman américain est plus vendeur, plus rentable, en somme. N’en déplaise aux puristes, les éditeurs sont partants, il faut bien faire tourner la maison. Il se pourrait que nous soyons là à la croisée des chemins : pourquoi continuer à faire du cousu main quand on peut produire et vendre en quantité industrielle ? L’image, le jargon financier parait ici on ne peut plus idoine. Alors on dira que c’est une option raisonnable et réaliste, de se faire de l’argent en servant aux « clients » ce qu’ils demandent (et redemandent). Chacun trouve son compte. Les sacro-saints prix littéraires n’auront pas d’autre choix que de s’arrimer à la tendance. C’est le cas de le dire.
La version intégrale de l’article d’Eric Mendi est disponible sur Internet, sous le titre : « Prix Goncourt ça m’intéresse : Hé ! Le Tellier, regarde mon Anomalie-challenge ».
Correspondance : Palabre Intellectuelle
Tue, 09 Feb 2021 16:43:00 +0100
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