POINT DE VUE.
Pour Moussa Mara, auteur de l’essai manifeste « Cultivons nos Afriques » aux éditions Débats Publics, premier ministre du Mali d’avril 2014 à janvier 2015, « nous devons nous emparer de la question de la culture africaine. La croissance de notre continent, dans son immensité et sa diversité, ne peut passer que par un simple développement économique ou géopolitique. »
« Alors que nombre d’observateurs estiment que la croissance de l’Afrique dans les équilibres globaux sera un processus inéluctable au XXIe siècle, nous devons nous emparer de la question de la culture africaine. Il me paraît réducteur de considérer que la croissance de notre continent, dans son immensité et sa diversité, ne puisse passer que par un simple développement économique ou géopolitique. Ou plutôt, il serait absurde de croire que ces deux phénomènes puissent être distincts d’une culture florissante qui aurait toute sa centralité dans nos sociétés.
Une renaissance culturelle du continent africain
Le continent africain est riche d’un patrimoine culturel varié dont l’influence sur la culture mondiale n’est plus à démontrer. Les musiques africaines, par une circulation des traumatismes terribles que nous avons subis durant notre histoire, ont inspiré presque tous les styles musicaux qui s’épanouissent sur la planète. Les arts africains ont eu une influence décisive dans la révolution esthétique qui, au début du XXe siècle, a vu émerger l’art moderne en Europe et aux États-Unis. Enfin, notre continent est riche de lieux et de monuments qui, à l’image de Tombouctou, ont été — et demeurent — de véritables phares pour l’humanité. Nous devons retrouver la fierté de ce passé : en le mettant en valeur par une vraie politique de conservation du patrimoine et en continuant d’œuvrer pour le retour des œuvres qui ont été arrachées au continent africain pendant la période coloniale.
Ce retour vers le patrimoine est nécessaire. C’est la fondation d’une renaissance culturelle du continent africain qui doit nous faire œuvrer pour le présent et pour l’avenir. Le futur de l’Afrique s’incarne dans notre jeunesse qui, partout sur le continent, est la première de nos richesses. Incroyablement créative, cette jeunesse s’incarne dans tous les domaines. Musiciens, danseurs, peintres ou créateurs de mode : il n’est pas un art dans lequel ne s’expriment pas des talents africains.
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