Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis !
Nous nous devons de payer également notre tribut à la période estivale, ce qui nous autorise, ce jour, à ranger notre plume en vous souhaitant d’agréables et bonnes vacances !
Mais un tel propos, formulé dans un pays à niveau de développement normal, et, où, tous les foyers et tous les citoyens intègrent le terme << vacances >> dans leur plan de vie annuel, avec le budget assuré, resonnerait fort mal en notre chère Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.
Certes, de belles vacances à l’Empereur, désormais plus présent sur ses terres edeniques de la Côte d’Azur Méditerranéenne, qu’aux bords de la lagune Ebrié ! Il y goûte paix et sérénité puisqu’une stricte distribution des rôles et des tâches lui assure que chaque semaine verra se tenir une grande cérémonie en son hommage et à sa gloire, animée par les ténors de sa bergerie, chauffés à blanc !
Mais quelles vacances pour le peuple Ivoirien, qui voit son ordinaire prendre l’eau depuis près de deux décennies ?
Mais quelles vacances ce peuple Ivoirien démuni peut il proposer à sa jeunesse, sa force vive, qui, à près de 70%, est en inactivité professionnelle ?
Nos jeunes, ” vacanciers institutionnels ” devant l’Eternel, mènent une vie d’hibernation en attente et espoir d’une rupture, d’un saut hors des abysses de chômage généralisé qui leur tiennent de cimetière à ciel ouvert !
Et, comme si là haut, au grand firmament, le cri des Ivoiriens était entendu, voici bien deux mois qu’un climat d’automne s’est abattu et installé sur notre pays, les sanglots longs de notre désespérance se noyant dans ce grand océan de monotonie !
Pour positiver, reconnaissons que la jonction de la grande saison des pluies avec la petite, ces 3 ou 4 dernières années, nous force à reconnaître que nous sommes peut-être abonnés à vivre ce phénomène sur encore de longues années, sous le contrôle du dérèglement climatique et de EL NINO.
Sans en être une voix experte, nous savons que ce genre de phénomènes ne paraissent pas le matin pour disparaître le soir comme les plus belles roses, mais s’installent pour des décennies sinon des siècles.
Commençons donc à adopter l’idée que nous aurons désormais deux saisons, la sèche et l’humide, et qu’elles évolueront vers un partage quasi équitable des jours et mois de l’année. Certaines régions de l’Asie du Sud Est et d’Amérique du sud connaissent de très longue date ; mais elles-mêmes verront de nouveaux traits se profiler.
Vous aurez deviné que nous ne parlons pas pour pleurer ou nous résigner, mais au contraire pour battre le rappel de nos énergies et intelligences pour penser et construire, dès maintenant, notre stratégie de réaction, car c’est le domaine du tourisme qui est impacté et en jeu.
La Côte d’Ivoire a décidé depuis plus de quatre décennies de s’investir pleinement dans cette activité qui devrait générer, à moyen terme, plus de revenus et richesses que le cacao.
Le concept de << sublime Côte d’Ivoire >> commence à se remarquer en événementiel, à l’étranger, et cela nous réjouit tous.
A partir de cela, que ceux qui ont en charge l’avenir du tourisme en Côte d’Ivoire, et sa promotion à l’égard des énormes et multiples potentialités de notre terroir en ce domaine, commencent déjà à intégrer que le grand public clientèle des pays du Nord, mobile de juillet, août à début septembre, ne pourra plus nous désigner comme destination, si tant est que ce phénomène, comme il est à craindre, persiste.
Le gouvernement de Côte d’Ivoire et les professionnels et financiers de l’hôtellerie et des loisirs portent sur notre firmament le même regard que nous tous, et cette fraîcheur, qui est ce que fuient les vacanciers du Nord en débarquant à Port Bouet, est ressentie de tous.
Trouvons les voies et moyens pour que ce phénomène puisse être retourné à l’avantage de notre pays et de son industrie touristique et hôtelière, tant nous partageons la conviction que ce pan de l’activité économique, dûment géré et développé, prendra la première place dans notre PIB.
Nous terminerons par cette autre préoccupation qui vient nous déranger parce que nous la croyions vouée à s’etioler et mourir de son propre poison, alors qu’elle semble tenir en place, sinon même gagner en altitude.
Il s’agit du principe de la mutualisation des partis politiques et organisations de la société civile de l’opposition, afin d’arracher, pour 2025, un concept d’élections réellement libres, autonomes et indépendantes du Chef de l’Etat et du gouvernement.
Il nous parvient qu’il y aurait des luttes souterraines, sinon même ouvertes, pour le leadership de toute l’opposition réunie.
Appelons les uns et les autres au calme, à la modestie, et au discernement froid et sain de toutes les péripéties et turpitudes vécues par les acteurs politiques de notre pays depuis trois décennies.
De grâce pas de rivalités et de compétition des égos, avant même le départ de cette action, surtout pas !
Puisque l’objectif de changement total de l’économie du cycle électoral est agréé de tous, que tous se mobilisent sur cet objectif autant majeur que premier !
L’impératif d’union, pour seulement faire accepter le principe de l’échange sur ce sujet, avec le pouvoir RHDP/RDR en place, est évident et quasi palpable !
En rangs dispersés, le pouvoir pourra développer toutes les voies d’atermoiement possibles, pour ne rien engager jusqu’aux élections. Il le démontre déjà en communiquant à grand cris sur la révision de la liste électorale, mais en ignorant la demande sans cesse émise par l’opposition, que la date limite des inscriptions soit reportée, en raison du grand nombre de citoyens non encore inscrits, la majorité n’étant pas encore déclarée à l’état civil !
A ce stade, s’inquiéter de leadership, donc risquer de freiner l’élan collectif, ne profitera qu’au pouvoir RHDP/RDR.
Que cela soit dit et entendu.
Que la Côte d’Ivoire soit déjà bénie pour une année politique 2025 exemplaire et historique !
Abidjan, le 28 août 2024
LE MINISTRE KOBENA I. ANAKY
PRÉSIDENT DU MFA
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