On me disait qu’après la sortie de leur album, Pat Sako était dans l’œil du cyclone rhdpéen. Rien n’étant ex nihilo, je me demandais pourquoi, et je trouvai la raison en écoutant leur titre « Ça balance ». C’est tout simplement une critique, non ad hominem pour ne pas se mettre ADO à dos, mais c’est tout comme !
D’abord, il y a la beauté du texte, avec une subtilité langagière qui permet de ne nommer personne. Non ad hominem donc, comme je le disais plus haut. Mais on reconnaît bien que c’est une critique au vitriol du pouvoir liberticide ivoirien. Dès l’entrée, on est frappé par un oxymore sanglant : « Nous avançons dans notre façon de reculer. » Et vlan ! Dans leurs gueules !
Morceaux choisis pour vous :
« Si on tue pour un boubou, que ferons-nous pour un pantalon ? » Balle perdue pour Soro et son ex-rébellion.
« Rien de nouveau sous nos cieux, à part qu’on est très, très avancé dans notre façon de reculer.
Coupeur de tête n’aime pas qu’on passe derrière lui avec machette.
On parle de réconciliation, tu ne fais même pas attention.
À la place du pardon, c’est toi qui lèves le ton.
C’est la PRISON comme à la MAISON, parce que c’est toi le Patron.
Mets un peu d’eau dans ton vin, parce qu’on ne connaît pas le lendemain.
La vie, ça balance, c’est comme testicule de mouton : ça va… ça vient.
Le 6 est devenu 9. »
Oui, Espoir 2000, vous n’avez fait que décrire une situation avec raison.
Valéry, le binôme, s’en est allé ad patres avant la sortie de ce bel album. Nonobstant, de là-haut, il peut être fier : ici-bas, son binôme Pat Sako assure la promotion sans compromission.
Achetons cet album pour soutenir ce groupe désormais orphelin et, par la même occasion, aider indirectement la famille du regretté binôme Valéry Dougbo Tea.
Ephrem Kobri Boda
