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    La Liberté d'Informer

    Côte d’Ivoire : Corsairmara vous vole mieux que Air Ivoire

    ByLa Dépêche d'Abidjan

    Mai 21, 2025

    Ivoiriennes, Ivoiriens, Chers Amis !

    Je dois avouer qu’au départ, lorsqu’il a été évoqué un accord entre le Sénat de Côte d’Ivoire et un transporteur aérien français, j’ai pensé à un super gros montage appelé à devenir << Corsairmara >> avant de me replonger dans le flot tempétueux des réseaux sociaux de notre région.

    Il n’était pas excessif de se dire que la semillante et trop médiatisée présidente du Sénat Ivoirien, qui venait d’ajouter à son palmarès le trophée de Présidente de l’Union des Sénats d’Afrique, devait compter des adversaires politiques, ou , surtout, de très proches collaborateurs, du cercle très fermé du pré-carré de l’Empereur Alassane Ouattara, qui lui auraient concocté une peau de banane si lisse qu’elle ne pouvait que l’emporter corps et biens du paysage politique Ivoirien. 

    Mais que nenni ! Le sujet n’était ni faux, ni “forgé”, et les médias officiels de l’état de Côte d’Ivoire, presse écrite comme audiovisuelle, devaient reprendre le relais de cet accord historique tant exceptionnel entre la haute chambre du Parlement et Corsair, un transporteur aérien qui est un démembrement du grand multimondial Air France, étendard volant de la grande République Française.

    Et, cerise sur le gâteau, le point de chute se trouvait être l’Hôpital Américain de Neuilly, l’un des pôles les plus élevés de prise en charge médicale en Europe, et, où, l’État français est maître des lieux et des logis.
    Depuis pratiquement une année que l’ensemble de la cour de l’Empereur Ouattara est à la tâche et ne ménage ni temps ni moyens de l’État pour remporter dès le premier tour le prochain scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, il n’est humainement pas possible que l’on ait pu avoir le temps de répertorier et étudier tous les chapitres et articles du droit constitutionnel et du droit administratif en vigueur en Côte d’Ivoire avant qu’un tel accord, après moult débats, puisse seulement se concevoir.

    Une convention de tourisme médical, impliquant un transporteur aérien, un ensemble médical et hospitalier multiservices et divers autres prestataires, et qui vient faire son marketing normal auprès du Sénat Ivoirien, institution qui regroupe des élus, des désignés et un important personnel administratif, mais tous citoyens au regard de la loi, soumis aux mêmes règles, devoirs et avantages, n’avait pas statut à conclure par signature avec la Présidente du Sénat.

    Et la Présidente de cette haute institution n’aurait jamais dû paraître ni être évoquée, sa direction des services généraux et financiers gérant les lignes de droit avec les ministères de la santé, des finances, des transports, l’inspection Générale d’État et bien d’autres officines de la forêt étatique.
    Des agences spécialisées dans le tourisme médical proposent leurs services en Côte d’Ivoire depuis des années, et leurs prix peuvent varier de 5 à 10 selon le rang social et la capacité financière du client qui les contacte. Et le client s’engage toujours en toute liberté et pour lui seul. 

    Un Sénateur Ivoirien a d’autres voies et choix, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, et ne doit pas être lié par cet accord << Corsairmara >>.
    La très grande Présidente des Sénats africain elle-même, qui fait de nombreuses escales en Turquie, doit y avoir rallié des filières au plus haut niveau mondial en qualité. Ce n’est pas sur qu’elle même y accourre, sauf peut-être pour la partie en surnombre de la famille africaine !

    Il peut être considéré comme acquis que si les tests préliminaires de cette convention suivent le long et inextriçable parcours de combattant des textes officiels, la Présidente du Sénat d’Afrique aurait entendu de multiples voix charitable lui susurrer que par rapport à l’environnement socio-politique en Côte d’Ivoire, et par ailleurs compte tenu du fait que devant Dieu et les hommes, dame Kandia Camara est Maire d’Abobo, la commune la plus peuplée du pays, donc abritant un fier pourcentage de nécessiteux, il aurait été hautement souhaitable pour l’ordre public et la paix sociale, d’éviter d’afficher cette scène de signature qui ne sera pas celle des plus belles pages du parcours de la Présidente de l’union des Sénats Africains.

    Notre mot de la fin sera cet éternel appel aux Ivoiriens. Ivoiriens et autres africains francophones, à bien observer comment la France actuelle est très loin de tous les dogmes et préjugés hérités des siècles de colonisation.

    Jusque dans les années 1990, et sous toutes les Républiques et Gouvernements, jamais il n’avait été concevable que la coordination des dossiers et analyses des ministères de la coopération, de finances, affaires étrangères, de défense, et le Secrétariat Général de l’Élysée, fassent passer en boucle en toutes les rédactions du monde le spectacle de la signature d’un accord par la Présidente des Sénats d’Afrique et un Directeur d’Air France, lequel accord va reverser de l’huile sur le feu de la rancœur des africains de la jeune génération contre la France, qui s’est capitalisée dans la création de l’AES.

    Au moindre faux-pas engagé par de jeunes ultras, les bureaux de Corsair seront attaqués, vandalisés et incendiés dans de nombreux pays d’Afrique. Les avions corsairs ne seront pas épargnés, et devront annuler beaucoup de leurs vols.

    Voici un peu présenté ce qu’il est advenu, au niveau de ceux qui gouvernent, de la France qui était mère des arts, des armes et des lois. Les pays d’Afrique Noire doivent ils continuer à y situer le pôle de leur épanouissement, économique et humain?

    Si les majors de nos universités et grandes écoles technologiques s’y retrouvent presque tous encore majors, à telle enseigne que plus de la moitié parmi eux ne revient plus intégrer nos organismes et cabinets de stratégie, pourquoi demeurer aveuglé à ne voir le jour poindre que de Paris ?

    Il ne s’agit pas d’être anti français, mais tout simplement de nous toucher et palper, pour réaliser que nous aussi, avons changé et évolué, en grand et en bon.

    Touchons nous, palpons nous, et réalisons que nous nous sommes reconstruit en un fort potentiel auquel nous devons désormais fait confiance.
    Vive cette Côte d’Ivoire à venir, hardie et délivrée !

    Fait à Abidjan, le 21 mai 2025

    Le Ministre KOBENA I. ANAKY
    Président du MFA

    Retrouvez La Chronique du Président KOBENA I. ANAKY tous les mercredis sur www.ladepechedabidjan.info

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