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    La Liberté d'Informer

    Côte d’Ivoire : Le pays où Trop devient Trop !

    ByLa Dépêche d'Abidjan

    Juin 11, 2025

    Ivoiriennes, Ivoiriens et chers Amis !

    La liste électorale provisoire, pour l’élection présidentielle de octobre 2025, vient d’être publiée ; la grande bombe, dont le détonateur se trouve au creux des mains du Président Alassane Ouattara, explosera inévitablement dans toutes les consciences et tous les esprits des Ivoiriennes et Ivoiriens, lorsque ce long parchemin aura bientôt valeur officielle.

    Dans toutes les sociétés humaines et depuis toujours, créer des lois en donnant force d’autorité à des pratiques, us et coutumes, a toujours régulé les rapports humains au plus près.
    Le souci était d’éviter ou limiter les conflits directs, au prix même de côtes souvent très mal taillées imposées par les réalités du terrain.

    Cette disposition des esprits, comprise et acceptée de tous depuis des millénaires, a généré tous les systèmes de droit connus ou en vigueur de nos jours.
    L’histoire a cependant prouvé que le droit n’est jamais infaillible parce que les hommes qui le créent, le soumettent à tous et le votent ne sont eux-mêmes que des humains, << trop humains >>, l’erreur étant leur lot commun.

    C’est ainsi que les humains se sont tous rangés à l’évidence primaire que lorsqu’une règle de droit, dans son application stricte dans un contexte donné, peut induire menace à la sécurité, et la paix et à l’ordre public que l’autorité d’état a pour mission première d’assurer, il faut marquer un arrêt et interroger le bon sens, qui est le bien le mieux partagé de tous.

    Le monde entier va légitimement se demander, après le congrès du RHDP du 22 juin 2025, quelle espèce rare de pays ou de république est cette Côte d’Ivoire où, en 2025, dans ce début de IIIe millénaire, il peut se concevoir et s’imposer qu’un candidat à l’élection au plus haut niveau, fasse le tri parmi ses rivaux, et mette hors jeu ceux qui pourraient, de par leur audience et la représentativité de leur formation politique sur le terrain, constituer un obstacle à la victoire de son camp.

    Nous sommes bien là en face d’un scénario de politique fiction de niveau standard, digne de réalisateurs en formation ayant eu à plancher sur le thème d’une brusque résurgence des régimes autoritaires dictatoriaux pour faire face à des menaces apocalyptiques.

    Notre faible et modeste voix murmurera que dans la réalité, nous arrivons au terme d’une entreprise de conquête pour faire de la Côte d’Ivoire une nouvelle et grande monarchie impériale, avatar d’un empire de Kong qui aurait connu son apogée au XVIIIe siècle.

    Avec le recul, il ne fait aucun doute que ce n’est qu’un tel rêve qui a dû habiter et animer un enfant qui évolua de Dimbokro à Sindou puis Bobo Dioulasso et Ouagadougou, sera admis dans le cercle fermé des décideurs de notre monde qu’est le système de l’ONU aux USA, et est revenu vers l’Afrique en volonté et mental de conquérant.

    Comment ne pas se sentir évoluer sur un tapis volant lorsque l’on est déposé numéro 2 aux côtés de Félix Houphouet Boigny, référence des références en Afrique, pour diriger seul la Côte d’Ivoire ? Et que l’on demeure son premier et unique Premier Ministre ?

    Et si, dans la foulée, par une communication hors pair, l’on a réussi à amener une grande partie du Nord Ivoirien, et les frères Ouest africains, à s’identifier à soi et à son destin, en exploitant la filière de l’Islam, pourquoi douter que notre destin est porté par les cieux ?

    Les foules compactes qui ont cuit pendant des heures, au soleil, juste pour voir le “waritche” passer, c’est une émotion et un orgasme uniques dans la vie !
    L’homme était déjà “Empereur” dans l’âme, et le malheur de la Côte d’Ivoire vint de ce que personne ne releva ce côté de sa nouvelle personnalité, bien sûr, au départ, bien voilée.
    Il s’installa au Palais en 2011, et, dès 2012, les signes étaient là. Tout le monde convint de ne voir que les travers d’un leader exigeant en rigueur au travail et à l’efficacité, donc peu enclin à la discussion, à l’échange et à la contradiction, alors que c’est ce qui habite l’esprit de tout fondateur d’empire.

    Écraser, écraser, encore écraser, rien ne doit se redresser sous ses souliers. En quel pays de l’immense vallée de l’ombre de la mort où se contiennent les 8 milliards d’humains peut il se commettre et concevoir que, six ou sept mille ans après les premières pyramides et l’érection des premiers grands empires, un individu puisse faire main basse sur un pays, ses moyens et ses peuples, pour se créer à lui seul une des constructions les plus complexes de l’histoire de l’humanité ?

    S’il excelle en l’art de mobiliser les moyens, a t il pensé à en avoir le personnel humain pour l’exécution, l’acquisition de l’adhésion totale et sans partage des peuples qui devront s’y reconnaître et identifier, et, d’abord et surtout, la philosophie et l’idéologie qui cimenteront cette grande ambition ?
    Mais, comme toujours, ce genre de dérive paranoïaque ferme et bouche les yeux et l’ouïe à l’alentour, et l’on ne voit pas les choses évoluer et le regard des hommes changer.

    Mais, pour l’heure, la candidature pour un 4ème mandat n’étant pas encore sortie des lèvres ou écrits du Grand Empereur, mettons balle à terre, ne nous faisons pas de peurs inutiles !
    Et, relaxons nous ! Imaginons nous à la campagne, au bord de l’un de nos fleuves, à rêver et voir les animaux passer. Tous vont se mouvoir d’abord d’un pas lent, très lent, puis marcheront, puis passeront au trot, et enfin au galop…
    C’est beau, c’est dynamique et harmonieux, les enchaînements nous ravissent.

    Imaginez que le 22 juin, le grand pachyderme dont la forme se dessine, à l’horizon, apprend que celui qui a confectionné un caparacon spécial couvert de dorures dont on doit l’habiller n’est pas de son sérail.
    Lorsqu’on voudra qu’il se mette à genoux pour que ce maître d’ailleurs s’installe, dominateur, sur son dos, il ne se perdra pas en considérations de rhétorique ou de casuistique; il lèvera sa trompe, et barrira: << ahyaa ! Vraiment, trop c’est trop ! >>

    Il passera du pas au trot puis au galop ! Progressivement. Et quand il aura atteint sa vitesse de galop de charge, il prouvera que piétiner et écraser sont de sa nature…

    Oui, trop c’est trop !                                                                                                                                                              Leaders politiques, autorités traditionnelles, Chefs religieux, société civile, femmes, jeunes, troupes en uniforme, trop c’est trop…
    Le 22 juin, alea jacta est, et confions notre pays et nous tous au Tout Haut !

    Fait à Abidjan, le 11 juin 2025

    Le Ministre Kobena I. ANAKY
    Président du MFA

    Retrouvez La Chronique du Président Kobena I. ANAKY tous les mercredis sur www.ladepechedabidjan.info

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