3 semaines après la mort des casques bleus: Des affrontements menacent encore l’Ouest Le Sous-préfet de Blolequin prévient …

Après les attaques répétées dans la sous-préfecture de Taï qui ont fait environ 64 morts et suite aux mesures de sécurité prises par le gouvernement ivoirien, la situation sécuritaire à l’ouest s’améliore. Ce qui a mis les populations en confiance. Un séjour dans les sous-préfectures de Taï, Zagné et Blolequin, le mercredi 04 juillet dernier, nous a permis de constater que les populations vaquent à leurs différentes activités, en toute sérénité.
Autochtones et allogènes se fréquentent désormais. A Zéaglo, Kéïbly, dans le département Blolequin et à Daobly dans la sous-préfecture de Taï, les populations vivent en harmonie. Toutes parlent de paix et de cohésion sociale. La présence des forces de l’ordre (FRCI, Gendarmerie) les rassure, disent-elles. Les populations réfugiées à Taï ont presque toutes, regagné leur lieu d’habitation d’origine ; surtout avec l’aide humanitaire que la première dame de Côte d’Ivoire a apportée aux 13 villages déplacés du canton Oubi.

Il faut également noter que la situation sécuritaire s’est améliorée dans l’Ouest après le déploiement des forces de sécurité à la frontière du Libéria et tout au long du fleuve Cavally. Mais ce retour à l’accalmie et à la normalité, pourrait être compromis par certains faits de nature à engendrer des conflits intercommunautaires. Il s’agit principalement des occupations jugées illicites des plantations et la vente des forêts classées, qui sont monnaies courantes dans la région. Une mesure gouvernementale s’impose à ce niveau. A Blolequin, l’occupation des forêts classées, a-t-on appris, date de juin 2011. Et malgré l’interpellation des chefs de village, de la jeunesse et des cadres de la région par M. Koffi Yao Kan Claude, sous-préfet de Blolequin, des individus en complicité avec des autochtones, continuent de s’adonner à cette pratique. Des personnes, perçues comme des envahisseurs venus de Yabayo, Soubré, San-Pedro, du Mont Péko, du département de Duekoué à la recherche de terres cultivables, sont ainsi installées dans les forêts classées. Selon des témoignages recueillis sur place, la forêt est vendue à 175.000 fcfa l’hectare.

L’on note que 35 millions fcfa auraient été perçus par des fils de la région, en vue d’installer ‘’ ces envahisseurs ‘’. Nous avons pu découvrir, pendant une visite à l’intérieur de ces différentes forêts classées, l’existence de gros campements, notamment Koudougou et N’Gattakro. Selon plusieurs habitants de ces forêts, chaque année, la somme de 25.000 fcfa est versée par occupant, à des hommes en armes qui assureraient leur sécurité. Face à cette situation, le sous-préfet de Bloléquin, M. Koffi Yao Kan, a tiré la sonnette d’alarme, invitant le gouvernement à trouver très rapidement des solutions idoines et urgentes, avant qu’il ne soit trop tard. Pour lui, si les plantations entrent en production, cela compliquera le déguerpissement des nouveaux occupants, et provoquera des affrontements intercommunautaires.

Il faut souligner que le lundi 25 juin dernier, les membres du gouvernement se sont retrouvés à Yamoussoukro pour un séminaire sur la question du foncier rural en Côte d’Ivoire. A l’issue de cette journée de réflexion, une batterie de mesures ont été arrêtées afin de juguler les récurrents conflits sur la terre. Ces mesures seront étudiées par les députés pour être transformées en lois applicables sur le terrain. En attendant, le feu couve toujours à l’Ouest.

K.K.Théodore, région du Cavally in L’inter

Fri, 06 Jul 2012 03:36:00 +0200

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