Visite controversée d’Ali Bongo en France

Elu le 30 août 2009, Ali Bongo est le fils du défunt Omar Bongo qui dirigea le Gabon pendant quarante et un ans jusqu'à sa mort et connut tous les précédents présidents français de la Ve République. | AFP
Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a entamé, mercredi soir 4 juillet, une brève visite en France où il doit être reçu jeudi par le président François Hollande, au grand dam d’opposants gabonais à Paris et d’associations qui réclament la fin de la "Françafrique".
Le chef d’Etat africain est arrivé vers 21 heures à l’aéroport du Bourget, selon un de ses conseillers en communication. D’après ce dernier, "plusieurs centaines de Gabonais" étaient rassemblés pour accueillir le président à sa descente d’avion. Il "visitera l’Institut Pasteur dans la matinée puis sera reçu à l’Elysée à 15 heures, avant de rencontrer le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius et le ministre de l’économie, Pierre Moscovici", a précisé le conseiller.

Elu le 30 août 2009, Ali Bongo est le fils du défunt Omar Bongo qui dirigea le Gabon pendant quarante et un ans jusqu’à sa mort et connut tous les précédents présidents français de la Ve République. Ali Bongo rencontrera pour la première fois François Hollande, avait souligné un porte-parole de la présidence gabonaise.

"La France est encore le principal partenaire économique" du Gabon, où les groupes Total, Eramet, Bolloré et Rougier, notamment, sont très présents, avait souligné la semaine dernière un porte-parole du président gabonais, Alain Claude Bilié Bi Nzé. Le pouvoir gabonais dit cependant souhaiter lui-même "la mort de la Françafrique" – réseaux d’influences mêlant politique, affaires et affairisme entre Paris et ses anciennes colonies – et évoque "la nécessité d’établir des relations qui soient dénuées de tout soupçon".

"PRÉSIDENT DICTATEUR MAL ÉLU"

Mercredi, des Gabonais et des Français se sont indignés que François Hollande ait "pris l’initiative de recevoir Ali Bongo" qu’ils ont qualifié de "président dictateur mal élu", au cours d’une conférence de presse à Paris. "François Hollande avait dit [en avril, à un meeting électoral] que son élection serait ‘une terrible nouvelle pour les dictateurs’. Or je ne vois pas d’autre terme pour décrire le régime gabonais que ‘dictature’", a affirmé le Gabonais Bruno Ondo Minsta, représentant en France du Mouvement "ça suffit comme ça !" "Ali Bongo s’est approprié tous les attributs du pouvoir, l’Assemblée nationale est monocolore [avec 114 députés pro-Bongo sur 120, NDLR] et le rôle du gouvernement a disparu puisque des agences directement rattachées à la présidence gèrent tous les grands dossiers", a déclaré l’opposant.

Le Français David Chinaud, du Parti de gauche, a décrit le Gabon comme "le noyau dur de la Françafrique, avec son pétrole et ses mines d’uranium qui intéressent tant la France pour son indépendance énergétique". Il a souhaité "une annonce forte de François Hollande pour un changement de politique". François Hollande devait recevoir successivement trois présidents africains dans la même semaine. Après le Guinéen Alpha Condé lundi, il rencontrera vendredi après-midi le Sénégalais Macky Sall.

Lemonde.fr

Fri, 06 Jul 2012 03:38:00 +0200

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