ADRESSE DE LA COORDINATION FPI EN EXIL AU CAMARADE AFFI N’GUESSAN, PRÉSIDENT DU FPI

Cher Camarade Président,
Grand fût notre étonnement lorsque nous avions appris qu’un conseil des ministres extraordinaire s’est tenu sous la présidence effective de M. Alassane Ouattara avec comme préoccupation centrale, la criminalisation d’un droit constitutionnel : le boycott pacifique d’une activité gouvernementale en l’occurrence, ici, le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH).
Si nous étions dans une monarchie absolue ou sous le règne d’un parti unique, une telle réaction serait probablement compréhensible car consubstantielle à la nature même de ces régimes ; mais dans une République dotée d’une Constitution démocratique qui consacre les droits et libertés des citoyens et des partis d’opposition, accuser un parti d’opposition de s’opposer pacifiquement au gouvernement, surtout lorsque cette accusation est faite à l’instigation de celui supposé être le garant du respect de cette Constitution, est tout simplement surréaliste.
Cette réaction du gouvernement met en évidence, le recul de la Côte d’Ivoire, notre pays, sur le chemin de la démocratie et atteste de la nature dictatoriale et fascisante du régime Ouattara.
Ton interpellation et celle des camarades Marie Odette Lorignon, Kodjo Richard, Akoun Laurent, avec l’arrestation de 20 camarades exerçant leur droit constitutionnel, est la preuve manifeste que la mission du FPI, le parti promoteur de la démocratie en Côte d’Ivoire, est encore grande. Il s’agit d’enseigner aux héritiers du parti unique qui nous gouvernent depuis le 11 avril 2011, les b-a-ba de la démocratie : le droit de s’opposer au gouvernement sans perdre la vie, sans être soumis à des tortures, sans perdre ses biens, sans être arbitrairement détenu et sans être contraint à l’exil.
Signalons au passage qu’en 2008, cette opération n’a pu se faire parce que l’opposition politique a demandé que le Gouvernement puisse y surseoir à cause du contexte qui prévalait. Suite à un sondage a Abidjan, après avoir constaté que deux (2) millions de citoyens vivant dans la moitié nord du pays avaient perdu leur maison et se sont retrouvés dans le sud, le Président Gbagbo a conclu qu’il était impossible de faire un recensement de l’habitat et de la population avec des citoyens ayant perdu leur habitat. Le Président GBAGBO a ainsi fait droit à la requête de l’opposition. Aujourd’hui ce contexte s’est aggravé avec des prisonniers et des exilés.
Ainsi, camarade Président, l’appel au boycott pacifique du recensement n’est donc pas synonyme de trouble de l’ordre public mais une interpellation du pouvoir pour créer les conditions d’un recensement qui servira de référence pendant dix (10) ans.
Nous tenons à te féliciter pour le succès de ce mot d’ordre et aussi la réussite de la fête de la liberté organisée à Bongouanou. Ces résultats sont sans aucun doute, lié à l’impulsion que tu as insufflée au parti depuis ta sortie de prison ; nous tenons aussi à te féliciter pour ce souffle revivifiant.
Conscients des lourdes responsabilités qui pèsent sur tes épaules, sur celles des membres de la direction du Parti et de tous les militants du FPI, nous vous adressons notre soutien militant et notre solidarité sans faille pour les lourds sacrifices que toi et tous les autres camarades sont obligés de consentir pour réinstaller les libertés démocratiques les plus élémentaires en Côte d’Ivoire.
Salutations militantes

Pour la Coordination FPI en Exil, le Coordonnateur et porte-parole
Dr ASSOA ADOU
Photo de Douayoua Lia Bi.

Tue, 13 May 2014 03:59:00 +0200

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