Affaire Kieffer – Maître Dadjé (avocat de Mme Simone Gbagbo) : “La piste française se précise de jours en jours”

La nullité des témoins clés de la justice française ;
Le rôle partial des juges d’instruction français ;
La piste française se précise de jours en jours
Les non dits sur ce dossier kieffer.
I – La nullité des témoins clés de la justice française
L’affaire Guy André Kieffer n’a cessé de défrayer la chronique internationale depuis quelques années. Elle a été rendue d’autant plus célèbre depuis le jour où sont apparus dans la presse, les noms de Madame Simone GBAGBO et de Monsieur Paul Antoine Bouhoun BOUABRE.
Au ce jour, la justice française et la famille de Guy André Kieffer croient fermement en l’implication des autorités ivoiriennes sur la base du témoignage de Berthe Seydou qui aurait été conforté de façon complémentaire par le témoignage du Prétendu Alain Gosse.
Les arguments ci-après finiront de vous convaincre de la nullité des témoins clés de la justice française impliquant à tort sinon à dessein, les autorités ivoiriennes.
A – Les discordances graves et apparentes des deux témoignages clés de la justice
française
Berthe Seydou déclare que Guy André Kieffer a fait l’objet d’une exécution sommaire. A cet effet il précise que la ferme aux volailles recevait habituellement des personnes à exécuter.
Il déclare que le Chef de l’équipe d’exécution que serait Tonny OULAI aurait donné le coup d’envoi par un tir de pistolet et que ses hommes auraient mitraillés Guy André Kieffer.
Cela suppose que Guy André Kieffer a été criblé de balles. Ainsi pour Berthe Seydou, il s’agit d’une exécution sommaire et organisée.
Le prétendu Alain Gosse déclare que Guy André Kieffer aurait été tué au cours de son interrogatoire, par un tir de pistolet parti par erreur. La personne qui l’interrogeait aurait sorti son pistolet pour l’intimider et un coup mortel serait parti de façon accidentelle. Ainsi pour le prétendu Alain Gosse, il s’agit d’une mort accidentelle d’une seule balle de pistolet.
B – La personne des témoins et les circonstances de leur témoignage
Il est bon de relever que ces deux témoins clés de la justice française ont été révélés au monde entier par le journaliste Joseph Tual de France 3.
Toutes les fois que ce journaliste présente dans ses reportages, un témoin clé, celui- ci est par la suite toujours entendu par la justice française.
Jamais, ce Journaliste que nous pensions professionnel n’a souhaité vérifier les informations données par ces témoins clés et requérir la contradiction de la partie incriminée avant de publier ces reportages.
Berthe Seydou présenté par Joseph Tual dans ses reportages comme étant le témoin oculaire de l’enlèvement et de l’assassinat de Guy André Kieffer, n’a jamais en réalité été un témoin oculaire. Il a reconnu formellement au cours de ses nombreux interrogatoires tant devant les juges français que les juges ivoiriens.
Il a déclaré sous serment qu’il se serait contenté de raconté une scène qui lui été lui-même raconté par une tierce personne. Cette tierce personne elle ne semble rien connaître de cette affaire Kieffer et a déclaré que Berthe Seydou affabulait.
Depuis Octobre 2008, un mandat d’arrêt international a été lancé contre Berthe Seydou par la justice ivoirienne pour faux témoignage et diffamation, et adressé aux autorités françaises compétentes pour son exécution. Jusqu’à ce jour, soit bientôt 16 mois après, ce mandat est resté sans réponse de la justice française tandis que Berthe Seydou vit paisiblement en France à la charge du contribuable français.
Au cours de l’audition de la Première Dame à Abidjan par les juges d’instruction français, s’étant rendu compte des mensonges grossiers de Berthé Seydou, il n’y a pas eu une seule question sur les accusations contenues dans son témoignage de Berthe Seydou, qui ont pourtant servi de raisons pour prétendre l’impliquer dans cette affaire encore très curieuse.
Le prétendu Alain Gosse, n’a jamais en réalité été Alain Gosse. Il s’agit de Zinssoni Nobila Paul, de nationalité burkinabé.
Pour être militaire dans l’armée ivoirienne comme il l’a prétendu à Joseph Tual au cours de son reportage témoignage, il faut obligatoirement être de nationalité ivoirienne.
Il a au cours de ce reportage produit un matricule militaire qui serait le sien au cours de sa brillante carrière qui l’aurait conduit à son poste à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, et donc un témoin de l’enlèvement et de l’assassinat de Guy André Kieffer. Ce matricule est uniquement composé de chiffres.
Il est bon de noter dans l’armée ivoirienne, tous les matricules sont alphanumériques et que sa simple lecture permet de savoir dans quelle ville vous avez été enrôlé la première fois, l’année de ce enrôlement et votre rang que vous occupiez ce jour là, dans ladite file.
Par ailleurs, il a déclaré avoir le grade de « Major » ce grade n’existe pas dans l’armée ivoirienne. Toutefois ce grade existerait dans l’armée Burkinabé, peut être a-t-il confondu les armées.
II – Le rôle partial des juges d’instruction français
Les juges d’instruction français en charge de cette enquête en France, ont cru bon de se focaliser sur la piste ivoirienne, qui selon eux est la seule piste plausible pour retrouver les personnes qui auraient fait disparaître et tuer Kieffer.
Dans le principe, tout juge d’instruction instruit à charge et à décharge. Dans le cas du dossier Guy André Kieffer, les juges d’instruction français instruisent à charge, et ce, uniquement contre les autorités ivoiriennes dont ils sont convaincus du meurtre de Guy André Kieffer.
On croirait qu’ils ont reçu une feuille de route de laquelle ils ne peuvent se défaire et qui consisterait uniquement à prouver comment Guy André Kieffer aurait été tué par les autorités ivoiriennes.
Pour un juge d’instruction rationnel et objectif, la bonne tâche consiste à rechercher Guy André Kieffer, s’il retrouvait son corps, il essaierait de savoir s’il s’agit d’une mort criminelle. S’il s’agit d’une mort criminelle, en ce moment là, il rechercherait les auteurs du meurtre.
Dans notre cas d’espèce, on ne sait pas si Kieffer est en vie ou s’il est mort. Les juges d’instruction français eux, cherchent à savoir comment les autorités ivoiriennes l’ont tué alors que paradoxalement, ils n’ont dans leur dossier, aucun élément prouvant qu’il serait mort, encore moins enlevé.
Il est bon de noter que la longue disparition d’une personne n’est pas forcément synonyme de sa mort. Pour mémoire, une jeune Américaine disparue à l’âge de 11 ans, a été retrouvée vivante, courant Août 2009 après 18 ans de disparition.
Le juge d’instruction français Patrick Ramaël a refusé d’exécuter la Commission rogatoire des magistrats ivoiriens prétextant partir en congé. La Commission rogatoire a donc été exécutée par le Vice-Doyen des juges d’instruction qui a fait preuve d’une excellente collaboration avec les magistrats ivoiriens.
Paradoxalement, aux dires de la presse, Ramaël, dans la même période où il était censé être en congé, et donc dans l’impossibilité de recevoir les magistrats ivoiriens, effectuait un voyage au Benin pour entendre le prétendu témoin Alain Gossé, le nouveau témoin venant accabler l’entourage de la Première Dame.
A cette allure, je me demande si les juges d’instruction français ne collaborent pas à la fabrication des faux témoins, dans le seul but de nuire aux autorités ivoiriennes.
III – La piste française se précise de jours en jours
Il est fort curieux que personnes ne sachent que Guy André Kieffer entretenait de très mauvaises relations avec la communauté française vivant à Abidjan.
Il entretenait aussi de mauvaises relations avec ces employeurs français à Abidjan.
Il a été déjà menacé une fois à son bureau par un de ses employeurs avec une arme à feu et il a eu la vie sauve grâce à l’intervention des ses collègues.
Par ailleurs, Guy André Kieffer a également été menacé de mort par un ressortissant français, qui l’a même giflé à l’Hôtel Ivoire d’Abidjan, en présence de témoin. Kieffer a fait perdre à cette personne une commission importante dans un marché. Il est bon de noter que ce ressortissant français est un ancien mercenaire bien connu.
Par ailleurs, il est aussi bien curieux que le jour de la disparition de Guy André Kieffer, Nathalie De la Palme et Bruno Joubert (anciens membres de la Cellule Diplomatique Africaine de l’Elysée au moment des faits), aient tenu une réunion à l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire sur son enlèvement, dans l’heure qui a suivi. Comment avait t’il été informé de cet enlèvement et qui en avait été le témoin.
A ce sujet, il est bon de noter que la justice ivoirienne a lancé le 10 Mai 2010, une commission rogatoire complémentaire pour demander l’audition afin de contribuer à la manifestation de la vérité.
IV – Les non dits sur ce dossier kieffer
1 – Osange Kieffer n’était pas la dernière épouse de Guy André Kieffer
Osange Kieffer, prétend être la dernière épouse de Guy André Kieffer avec qui il aurait vécu jusqu’au jour de son départ en côte d’Ivoire.
Cela parait bien curieux car s’il est vrai que Kieffer s’est marié en 1982 avec Osange Kieffer, il ne demeure pas moins qu’en 1996, il s’est remarié à ATTA AFUA.
En 1996, ATTA AFUA disposait d’une carte de séjour régulière délivré par les autorités françaises sur laquelle elle était déjà appelé « KIEFFER ATTA AFUA », et ce clairement dans l’ordre donné, dans un pays disposant d’un état civil organisé et centralisé, où il ne pouvait subsister de bigamie.
La carte de séjour indiquait l’adresse d’un domicile conjugal à Paris où Kieffer ATTA AFUA vivait avec son époux Guy André Kieffer. Pour mémoire, même la servante de Kieffer était aussi originaire du Ghana comme ATTA AFUA qui l’a recrutée.
Il est bon de noter qu’en France, la bigamie est une cause légale de refus ou de retrait de la carte de séjour.
Conclusion, la dernière épouse de Kieffer avec qui il a vécu en France et en Afrique, s’appelait KIEFFER ATTA AFUA et non Osange Kieffer.
Sur cette base, je comprends mieux le fait qu’Osange ait prétendu avoir reçu dans la nuit du 16 Avril 2004, un coup de fil anonyme l’informant de ce que Guy André Kieffer aurait disparu et qu’elle se soit rendormi comme si de rien n’était. Selon Osange ce n’est que le lendemain, qu’elle a pris soins d’appeler Guy André Kieffer sur son téléphone portable qui était éteint.
2 – Guy André Kieffer n’a jamais exercé en Côte d’Ivoire comme journaliste
Guy André Kieffer depuis son arrivée en Côte d’Ivoire n’a pas une seule fois exercé la profession de journaliste comme tente de le faire croire certaines personnes dont Reporter sans Frontière. Il n’avait pas de carte française de journaliste en 2003.
Pendant son séjour en côte d’Ivoire, il était pigiste pour la Lettre du Contient dirigée par Antoine Glazer. Ainsi, il se contentait de donner des informations à Antoine Glazer et celui-ci après avoir procédé à des vérifications, les publiait sous sa propre plume et sous son entière responsabilité. En réalité Guy André Kieffer n’écrivait jamais lui-même les articles qui paraissait et ne les signait donc pas. Ainsi, on ne pouvait savoir que les informations traitées dans lesdits articles provenaient de lui.
Aux dires d’Antoine Glazer, il n’y avait aucun secret sur la filière café-cacao dont pouvait disposer Guy André kieffer et qui était susceptible de mettre sa vie en danger en Côte d’Ivoire.
3 – Guy André Kieffer disparaissait bien souvent
Guy André Kieffer disparaissait souvent de la Côte d’Ivoire sans donner de ses nouvelles. Il disait communément qu’il allait se mettre au vert.
En effet, comme l’ont confirmé Eric MONIER et KIEFFER ATTA AFUA son épouse, Guy André Kieffer quant il se sentait stressé, partait au Ghana se mettre au vert et ce, sans en informer préalablement son entourage. Arrivé au Ghana, Guy André Kieffer désactivait son numéro de cellulaire d’Abidjan et ne le réactivait que lorsqu’il revenait sur le territoire ivoirien.
4 – Le silence du Canada sur la prétendue disparition de Guy André Kieffer
Pour mémoire avant son mariage avec Osange en 1982, Guy André Kieffer s’était marié à deux canadiennes et avait de ce fait acquis la nationalité canadienne.
Depuis la prétendue disparition de Guy André Kieffer en 2004, la Diplomatie canadienne n’a pas vraiment marqué son intérêt pour cette affaire bien curieuse.
Pour mémoire, une canadienne a été tuée à Yamoussoukro. La diplomatie canadienne a dépêché une équipe jusqu’à Yamoussoukro pour suivre directement cette enquête qui s’est soldé par l’arrestation du tueur.
Je vous remercie.
Maître Rodrigue DADJE
Mon, 24 May 2010 14:35:00 +0200
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