Affaire Tagro / Enquête du Procureur Tchimou : Des menaces de mort contre Koulibaly

Photo : DR
Mardi dernier, une manifestation anti-Koulibaly et pro-Tagro a eu lieu en face de l’Assemblée nationale. Encore marqué et blessé par les rumeurs et allégations au sujet de sa vie privée, de sa famille et des questions de mœurs qui avaient à l’époque fait la une des journaux, après avoir alimenté les conversations dans tous les salons, Mamadou Koulibaly a très peu apprécié l’allusion faite aux siens : " Si tu es courageux, pourquoi ta famille est au Ghana’’. Cela signifie-t-il que les manifestants envisagent de s’en prendre à sa famille ? En quoi sa famille constitue-t-elle un problème ? Ce sont là, autant de questions que se posent, selon nos sources, l’entourage du président de l’Assemblée nationale, qui par contre ne trouve rien à dire au sujet des autres pancartes et banderoles de protestation. En plus des messages des manifestants, l’entourage du Président Mamadou Koulibaly a été informé que le staff adverse a tenu une réunion, au cours de laquelle il a été décidé de s’en prendre physiquement à tous les adversaires de Désiré Tagro. Tout en refusant de céder à la panique, des proches du Président de l’Assemblée nationale ont néanmoins pris le soin d’avertir Miaka Ouretto Sylvain. Informés, des pro-Tagro sont tombés des nues : « Mais qu’avons-nous à gagner en attaquant Atteby William, Diabaté Bêh et d’autres proches du président de l’Assemblée nationale ? Est-ce une attaque mortelle contre eux qui va empêcher le procureur Tchimou Raymond de faire son travail ? Nous savons qu’ils disent qu’on a peur et qu’ils pensent qu’on n’est plus serein. Pour cette raison, ils pensent que nous sommes capables du pire, c’est-a-dire les attaquer physiquement. Ils pensent toujours que la police est une milice au service du ministre. En vérité, toute cette rumeur n’est que de l’intox, qui traduit la peur », explique un militant du Fpi qui revendique son soutien au ministre de l’Intérieur. N’empêche, l’entourage du président Mamadou Koulibaly déplore la tentative d’instrumentalisation des jeunes et d’intimidation avec cette manifestation devant le Parlement ivoirien, mardi dernier. Et de mettre en garde : « Ils ont essayé avec les parlements et agoras, mais ça n’a pas marché. On est au courant de tout. On ne se laissera pas faire ». Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale avait déjà annoncé les couleurs, lors du secrétariat exécutif du FPI du jeudi 10 juin 2010 : « Le Président de la République m’a dit Mamadou, en politique, on reçoit des coups et on en donne. Ton problème à toi, c’est que tu ne veux pas en donner. Or, je les vois t’en donner. Alors si tu veux rester en politique, il faut en donner. Moi, on m’en a donné, j’en ai pleuré. Et puis, j’ai appris à en donner et j’en donne. Désormais je suis la leçon du Président de la République. L’enfant de cœur est mort maintenant, j’ai changé ». No comment

Encadré
Tagro n’a pas encore dit son dernier mot
Tout le monde s’est-il emballé trop tôt et trop vite ? Les députés ont-ils eu raison de suspecter une diversion ? Une relecture du communiqué du porte-parole du chef de l’Etat permet de savoir qu’il apparaît difficile de réunir des preuves au sujet des délits prêtés au Ministre de l’Intérieur. Par tribu,le chef de l’Etat parle des ressortissants de Saioua. Il sera difficile de trouver une admission massive des ressortissants de cette tribu. Ensuite l’on parle du détournement des cent milliards de FCFA de Trafigura. L’argent est-il allé au Trésor , ou bien, a-t-il été géré par le Ministre de l’Intérieur ? Concernant le Hadj, les musulmans avaient demandé une enquête. Mais au-delà du coup de gueule et de l’interpellation adressée au chef de l’Etat, le COSIM détient-t-il des preuves de détournement ? Le COSIM avait demandé un audit, mais l‘enquête du Parquet peut-il établir un détournement par le ministre de l’Intérieur ? Sur la question des dix milliards de FCFA, de Sagem,la difficulté peut résider dans la traçabilité des sommes qui auraient été perçues. Sera-t-il possible en un mois de réunir les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité ? Chacun retient son souffle, mais au niveau du Tagroland, l’accusation est trouvée si lourde que la sérénité qui avait failli foutre le camp,est de retour. « Si on s’en tient à l’énoncé de ce que Gervais Coulibaly a dit,et s’il n’y a pas d’amalgame, nous ne voyons pas en quoi le ministre va être inquiet. Il peut être victime d’une décision politique, mais sur le plan strictement judiciaire,on ne peut pas trouver de forfaiture au magistrat hors hiérarchie qui n’est pas né de la dernière pluie », explique un interlocuteur qui constate que ceux qui ont lu en détail et compris le communiqué du chef de l’Etat ne sont pas très nombreux. Pour eux, Tagro n’est pas encore tombé, il n’a surtout pas dit son dernier mot…

Convoqué par Tchimou : Mamadou Koulibaly entendu demain
De sources proches du Parquet, Mamadou Koulibaly sera entendu demain Vendredi. Hier il a été convoqué par le Procureur de la République. Comme il n’entend pas faire entrave à la manifestation de la vérité, le Président de l’Assemblée nationale aurait choisi de laisser tomber les questions de forme et de procédure. Alors qu’il pouvait mettre en avant les questions de vice de procédure et faire ressortir sa qualité de député, de président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly a plutôt choisi de donner l’exemple. Hier le procureur de la République avait prévenu que tout le monde sera entendu. Le président de l’Assemblée nationale va donc ouvrir le bal….

Assemblée Nationale
Pourquoi Koulibaly convoque la conférence des présidents
Un communiqué de presse lu à la télévision hier, annonce pour Mardi prochain la conférence des Présidents. L’on apprend que suite à la déclaration des députés RHDP, le groupe parlementaire a écrit au Président de l’Assemblée nationale, pour demander la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire au sujet de l’affaire Tagro. Les députés RHDP veulent recentrer les choses et circonscrir les débats. Outre le RHDP, le groupe Solidarité aurait également écrit pour demander une enquête parlementaire. C’est pour examiner la question, conformément au règlement du parlement et à la Constitution que Mamadou Koulibaly a convoqué les Présidents. Rien ne dit que les députés vont adopter en plénière une résolution de création d’une commission d’enquête. Mme Gbagbo, présidente du groupe parlementaire FPI devrait être absente car elle est en déplacement CK

Constitution : Commission d’enquête parlementaire
Article 100
1. La création d’une Commission d’enquête par l’Assemblée Nationale résulte du vote d’une proposition de résolution déposée par au moins vingt-cinq Députés ou par un groupe parlementaire, renvoyée à la Commission permanente compétente, examinée et discutée dans les conditions fixées par le présent Règlement. Cette proposition doit déterminer avec précision, soit les faits qui donnent lieu à enquête, soit les entreprises ou services publics dont la Commission doit examiner la gestion.
2. Le Président de la République peut initier la création d’une commission d’enquête parlementaire.
3. Les Commissions d’enquête ne peuvent comprendre plus de vingt Députés. Leur composition doit refléter la configuration politique de l’Assemblée Nationale.
4. La durée des travaux d’une commission d’enquête doit être précisée par la résolution portant création de ladite commission d’enquête.
5. Toute prorogation de la durée des travaux d’une commission d’enquête doit être soumise à l’approbation de l’Assemblée Nationale.
Article 101
1. Le Bureau des commissions d’enquête comprend :
o Un président
o Un vice-président
o Un secrétaire
o Un rapporteur général
o Un rapporteur adjoint.
2. La fonction de Président ou de rapporteur revient de plein droit à un membre du groupe de Députés ou du groupe parlementaire initiateur de la proposition de résolution ou, en cas de pluralité de propositions, de la première déposée, sauf si ce groupe fait connaître au Président de l’Assemblée Nationale sa décision de ne pas revendiquer cette fonction.
3. Les membres du Bureau de la commission d’enquête sont désignés sur proposition de la Conférence des Présidents dans les conditions prévues à l’article 47 du Présent Règlement.
Article 102
1. La Commission permanente saisie d’une proposition de résolution tendant à la création d’une Commission d’enquête doit déposer son rapport dans un délai de quinze jours à compter de la saisine.
2. Ne peuvent être membres d’une Commission d’enquête, les Députés ayant fait l’objet d’une sanction pénale ou disciplinaire pour manquement à l’obligation du secret à l’occasion des travaux à huis clos au cours de la même législature.
Article 103
1. Le dépôt d’une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête est notifié par le Président de l’Assemblée Nationale au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.
2. Si le Garde des Sceaux fait connaître que des poursuites judiciaires sont en cours sur les faits ayant motivé le dépôt de la proposition, celle-ci ne peut être mise en discussion. Si la discussion est déjà commencée, elle est immédiatement interrompue.
3. Lorsqu’une information judiciaire est ouverte après la création de la commission, le Président de l’Assemblée Nationale, saisi par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, en informe le président de la commission. Celle-ci met immédiatement fin à ses travaux.
Article 104
Toute proposition de résolution tendant à la création d’une Commission d’enquête ayant le même objet qu’une mission d’information ou une Commission d’enquête antérieure est déclarée irrecevable par le Président de l’Assemblée Nationale, si celle-ci intervient avant l’expiration d’un délai de douze mois à compter du terme des travaux de la Commission antérieure ou de la mission
 
Avec le partenariat de L’Intelligent d’Abidjan / Par Charles Kouassi

Thu, 24 Jun 2010 02:08:00 +0200

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