Amateurisme politique

« Pourtant Gbagbo nous avait prévenus », titrions nous dans notre édition du mardi 31 juillet dernier. Cher lecteur, nous ne vous demandons pas d’aimer Laurent Gbagbo encore moins d’épouser sa vision de la politique. Mais nous disons que quand il dit ou fait quelque chose de correct, l’honnêteté recommande qu’on le reconnaisse. Allons droit au but : Laurent Gbagbo avait dit que la politique est un métier, un art. Elle s’apprend comme un forgeron apprend à forger. Elle se manie comme une potière manie l’argile pour la sublimer en objet d’art. Elle se pratique avec humanisme comme un chirurgien, armé de bistouri, ciseaux, pinces et consorts, s’occupe de son patient sur un plateau d’opération. Il avait raison. Et le temps lui donnera toujours raison. Alassane Ouattara qui a voué aux gémonies ce génie hors pair et crié sur tous les toits qu’il a la science infuse donne malheureusement chaque jour dans l’improvisation, l’amateurisme. Excusez du peu ! Sa dernière prouesse, la suspension des frais d’inscription qu’il a lui-même approuvés et fait ventiler par ses griots que sont Cissé Bacongo et Koné Nabagnin Bruno. Ce dernier justifie d’ailleurs cette reculade qui frise le ridicule : « Intervenant sur ce point, le président de la république a souligné que cette décision n’était pas conforme à son programme de gouvernement qui propose la modulation des frais d’inscription… » et patati et patata. Sous Alassane Ouattara, on aura tout vu et tout entendu. Comment un ministre de l’Etat peut-il publier des informations aussi importantes s’il n’en avait pas eu l’aval en conseil des ministres ? Sans l’approbation du chef de l’Etat ? Rassurez l’encore président du Rdr que les Ivoiriens ont parfaitement compris le manège. S’il veut se faire adopter d’eux dans leur ensemble, ce n’est pas en s’adonnant à ces jeux de bas étages. L’Ivoirien d’Aujourd’hui n’est pas celui d’hier qu’on pouvait manipuler à sa guise. Cette énième preuve d’amateurisme politique devrait amener ceux qui croient encore bonnement en Ouattara à revoir leur opinion sur ce monsieur. Souvenez-vous, pour justifier pourquoi il n’avait pas déclaré ses biens juste après sa prise de pouvoir tel que recommandé par la constitution, le bravetchê a avancé par la bouche de Koné Bruno – toujours lui – « les conditions dans lesquelles il a pris le pouvoir ». Comme si c’était après la prise du pouvoir qu’on se mettait à faire l’inventaire de ses biens. Comprenez ceci : il n’avait rien préparé, c’est parvenu dans le fauteuil présidentiel qu’il va réfléchir sur ce qu’il va faire. Vous avez dit amateurisme politique ?

In Aujourd’hui

Thu, 02 Aug 2012 22:20:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy