
En 2OO1, une convention avait été signée entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la Société Ivoirienne de Télécommunication, l’opérateur technique qui devrait être chargé d’effectuer les passeports biométrie, les nouveaux permis de conduire et l’identification de la population. L’accord avait été conclu pour une durée de 12 ans. Mais avec le déclenchement de la crise du 19 septembre 2OO2, le déroulement normal des opérations d’enrôlement sera fortement perturbé. Plus grave, la table ronde de Linas-Marcoussis tenue du 15 au 24 janvier 2003 allait recommander la suspension de ce projet. Lequel marquera un arrêt en janvier 2OO4 pour reprendre un mois plus tard. La SITEL qui s’est engagée à respecter la convention qu’elle a signée avec l’Etat de Côte d’Ivoire a pu honorer ses engagements malgré la crise. Malheureusement, aux dires des responsables de la SITEL, tous les efforts consentis resteront sans contrepartie. Ce qui a entraîné du coup une accumulation d’arriérés de salaires de 14 mois, selon le Président de la Coordination des agents de la SITEL (CA-SITEL). La situation devient alors intenable pour l’opérateur technique qui essuya le courroux de ses travailleurs. Des mouvements de protestation ont été déclenchés. Ce qui allait obliger l’Etat à faire sa part de sacrifice pour permettre à la SITEL d’épurer certaines de ses dettes vis-à-vis de ces fournisseurs et employés. Par l’entremise du ministre d’Etat, ministre de l’Administration du territoire d’alors, Issa Diakité, qui a promis un appui financier de 5 milliards. Dans un courrier daté du 19 août 2005, réf.778/MEMAT/CAB/DAFM, qu’il a adressé à son collègue de l’Economie et des Finances. Cet apport financier sur lequel les dirigeants et travailleurs de la SITEL avaient fondé beaucoup d’espoir n’est jamais venu. Et voilà qu’à la faveur des accords de Ouaga du 4 mars 2007, un nouvel opérateur technique, en l’occurrence SAGEM-Sécurité, a été désigné pour conduire les opérations d’identification de la population, excluant de fait la SITEL. Ahuri de cette rupture de la convention faite de façon unilatérale, François Bakou, Patron de la SITEL, rentre en pourparlers avec le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de l’Intérieur et même le Président de la République pour que sa société soit indemnisée. Courant 2008, des sources dignes de foi affirment l’information selon laquelle qu’un protocole d’accord venait d’être conclu entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la SITEL. Un échéancier a même été établi entre la SITEL et le ministère de l’Economie et des Finances pour le paiement de l’indemnisation d’un montant de 32 milliards de F CFA. Le paiement devrait normalement être effectué en trois mensualités : 2009, un décaissement de 12 milliards, 2010, 10 milliards et 2O11, 10 milliards. Toujours aux dires des responsables de la SITEL, le ministre de l’Economie et des Finances n’attend que le ministre Tagro signe le protocole d’accord pour que les décaissements se fassent. «Du côté du ministère de l’Intérieur, Désiré Tagro ne semble pas entendre la chose de la même oreille et oppose un refus», explique le président du CA-SITEL et d’ajouter : «le problème est que la SITEL a été choisie au moment où feu Boga Doudou était ministre de l’Intérieur et Désiré Tagro son Directeur de cabinet. C’est un règlement de compte qu’il veut faire à François Bakou, notre patron». Quelle sera donc la réaction du Président Laurent Gbagbo qui avait ordonné, en son temps, l’indemnisation de la SITEL ? Face à ce blocage qui pourrait être à l’origine d’un autre soulèvement populaire quand on sait que la SITEL a employé plus de 721 agents qui attendent le paiement de plus de 3 milliards d’arriérés de leurs salaires « Nous ne comprenons pas que le Président de la République donne des instructions et que le ministre de l’Intérieur décide autre chose» ont martelé les responsables de SITEL qui crient à la trahison et accusent : « Notre malheur, c’est Tagro. Il nous a tout arraché dès sa nomination. L’identification de la population, la confection des passeports biométriques et des nouveaux permis de conduire»,ont-ils martelé. » L’affaire Désiré Tagro-François Bakou est donc à suivre de très près
K.C
Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan
Fri, 24 Sep 2010 10:14:00 +0200