Les partisans de Laurent Gbagbo ont chanté : Devant, c’est maïs ! Comme pour dire que l’ex chef d’Etat ivoirien, embastillé aujourd’hui à La Haye, vient toujours à bout de l’adversité (en tout cas quand elle est loyale). Pour faire comme, Alassane Ouattara, lui, a vite fait de brandir une boite à sardine, pardon Ançar Dine. Un argument de poids. Cette fois, les exilés ivoiriens au Ghana, dont il jure d’avoir la tête par tous les moyens, ne pourront pas crier : c’est maïs ! Parce qu’il s’agit bel et bien d’une boite à moudjahidines prêts à se faire exploser et dont il faut se débarrasser. C’est donc une pression supplémentaire qu’Abidjan met sur Accra. L’objectif reste le même : la livraison des exilés. Mais toute cette histoire d’Ançar Dine avec qui traiteraient les anciens collaborateurs de Gbagbo pue la manigance à mille lieues et ça n’étonnerait personne d’apprendre dans les jours à venir un nouveau rebondissement dans les mandats d’arrêt contre ceux-ci. En effet, c’est assez bizarre que la Côte d’Ivoire ferme unilatéralement les frontières terrestres, maritimes et aériennes avec son voisin du levant. Suite à l’attaque des positions des Frci à Noé, ville frontalière avec le Ghana. L’entregent aurait voulu que celles-ci soient fermées après concertation des deux pays. Mais non, Abidjan a donné dans l’émotion. Quelques 72 heures après, les dirigeants ivoiriens décident de la réouverture de la frontière aérienne. Les jours qui suivent, Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo, échappe à un enlèvement en règle et à une extradition accélérée. Samedi 6 octobre, l’Onuci, la mission de l’Onu en Côte d’Ivoire, pond et fait ventiler via Radio France internationale un rapport accusant les exilés d’avoir une connexion avec les terroristes qui occupent le nord Mali. Autrement, ils sont devenus plus dangereux qu’ils ne l’étaient. Paradoxalement, c’est à ce moment-là que le régime rouvre la frontière terrestre hier lundi 8 octobre. Alors qu’Abidjan avait prétexté d’une insécurité pour la fermer. Le régime est malin, il a plus d’un tour dans son sac. On n’est pas loin d’un autre accrochage Côte d’Ivoire-Ghana. Vigilance donc.
Pascal Bellasset in Aujourd’hui
Tue, 09 Oct 2012 20:27:00 +0200
Je recommande ceci