Bel exemple d’honneur et de dignité

Il est des choses qui ne se vendent ni se s’achètent au marché. C’est bien le cas des valeurs et des vertus. Et la magistrale intervention du général Dogbo Blé Bruno, ex-commandant de la Garde républicaine, dans le procès de l’assassinat du colonel Dosso Adama, lors de sa très attendue comparution, est une subliminale leçon pour tout le corps social ivoirien, l’Armée en tête. Quelle torture n’a pas subi ce génie militaire imbibé de conscience professionnelle ? A quel supplice des marmitons n’ont-ils pas soumis ce brillant officier depuis son arrestation le 15 avril 2011 ? Qui peut imaginer les humiliations auxquelles a fait face cet expert en droit international pendant plus d’un an entre les serres du pouvoir ? Tout y est passé selon un confrère qui racontait dans son édition du week-end dernier comment les yeux bandés, pieds et mains et liés, ses tortionnaires l’avaient emmené dans une forêt de Korhogo pour le « cuisiner ». Mais l’homme est resté intègre et digne. Dans ce cadre de ce procès où « il risque la prison à vie » selon Kessy Kouame, le procureur militaire, Dogbo Blé est resté lui-même : un soldat loyal, foncièrement attaché à la défense des institutions étatiques et ceux qui les incarnent et enfin un homme digne dans l’adversité et la souffrance. Un vrai soldat, en somme. Combien sont-ils les soldats ivoiriens qui peuvent en dire autant ? N’indiquez surtout pas ceux qui là en ce moment ! Ils ont choisi le minable jeu dans lequel ils excellent : la prodada des médiocres. C’est pour cela qu’en lieu et place d’un témoin digne de ce nom (si tant est que le général y était pour quelque chose dans l’assassinat du colonel Dosso Adama), ils ont opté pour le choix d’un bété (donc de la même langue que Dogbo Blé), ce qui, à leurs yeux, apporterait de la crédibilité aux accusations. N’importe quoi ! En plus, ils sont absolument incapable d’apporter la plus insignifiante pièce à conviction pour confondre le vénéré commandant de la Garde républicaine sous Laurent Gbagbo. En fin de compte, c’est encore à un ridicule semblant de procès que le monde entier assiste. L’allégeance, ça n’existe pas dans le jargon militaire. Il faut savoir être un soldat. Les Kassaraté, Mangou, Allah Kouakou, Gueu Michel, Détho Létho… peuvent-ils en dire autant ?

Pascal Bellasset in Aujourd’hui

Tue, 09 Oct 2012 21:54:00 +0200

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