Après sa première rencontre avec Banny / Affi N’Guessan : ‘‘La réconciliation nationale est une lourde responsabilité’’
Les premiers mots de Banny après sa reconduction
« J’attends d’ailleurs très bientôt m’adresser aux Ivoiriens pour leur dire ce que c’est une ordonnance. Ce n’est pas un décret. C’est une ordonnance qui détermine ce qui reste à faire. Il est bon quand même que nous expliquions à nos concitoyens comment le faire parce que nous avons besoin de la participation de tous. C’est un processus participatif. Lorsque nous avons remis notre rapport au chef de l’Etat, nous n’avons pas manqué de lui faire le point de ce que nous avons réalisé conformément au plan d’action et de lui dire que nous n’avons pas pu achever les tâches que nous avions programmées. En particulier il nous reste à terminer ce que nous avons appelé la phase de recherche de la vérité. En d’autres termes qui a fait quoi et comment nous allons identifier les auteurs ? Comment nous allons entendre les victimes, et quelle politique, quelle réparation nous allons proposer. Pour cela il faut tout une procédure. Il faut ouvrir les centres d’écoute des victimes, les entendre. Je vous signale que d’ores et déjà nous avons un fichier de plus de 50 000 victimes. Plus précisément 60 000 victimes. Et il y en a encore dans le background. C’est sur ceux là que nous allons travailler. Nous allons ouvrir les centres d’écoute sur toute l’étendue du territoire. Cet après midi j’aurai une séance de travail avec mes collaborateurs pour arrêter le mode opératoire. Nous allons nous engager dans le processus de recherche de la vérité pour aboutir à la partie qui nous intéresse le plus. La partie de la justice transitionnelle. Pas de justice pénale. Que les auteurs aient le courage de reconnaitre les actes qu’ils ont commis et que nous ayons la compassion vis-à-vis des victimes reconnues comme telles et que les victimes acceptent de pardonner dès lors que réparation leur sera proposée et qu’ensemble nous obtenions le pardon pour tous pour que plus jamais cela ne se répète. D’ici le mois de juillet nous aurons avancé. C’est en ce moment là que rendrons notre rapport final
Est-ce qu’un an ça suffit ? On va sortir de cela. S’il y a un piège, on va dépasser le piège. On va considérer ce que j’ai dit depuis le départ. La réconciliation est un impératif pour tous les Ivoiriens. Est-ce que le temps prescrit permettra de terminer ? Je pense que l’ordonnance est claire. Il indique les tâches qui restent à accomplir. Je pense que c’est possible. Je pense qu’il faudra le faire. Il faut se mettre au travail. Nous avons déjà le schéma. Il faut être maintenant sur le terrain.
. Les hommes sont là et le chef de l’Etat s’est engagé à mettre les moyens à notre disposition, il n’y a donc pas de raison qu’on ne termine pas le travail qui a déjà commencé il y a longtemps. J’ai entendu sur une des radio que la commission n’a pas de résultats, qu’il n’y a pas de réconciliation. Moi j’observe avec vous que dans les quartiers et villes du pays, les ivoiriens ne se découpent pas à la machette, c’est vrai que tous les problèmes ne sont pas résolus mais les ivoiriens réapprennent à vivre ensemble et cela est la conjonction d’une série de facteurs, de décisions et d’actions entrepris par le gouvernement et par la commission et par les ivoiriens, les ONG et autres. C’est calme, je ne dis pas que c’est la paix totale quand je compare ce qu’il se fait ailleurs et ici, je pense qu’il y a un grand écart. Cela permet à chacun de vaquer à ses préoccupations et c’est cela aussi la réconciliation »
Abdoulaye Touré
In Notre Voie
Fri, 07 Feb 2014 03:38:00 +0100
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