
« À des concentrations équivalentes à celles retrouvées dans le plasma en cas de prise de ces molécules, chacune d’elles perturbe la production d’hormones stéroïdiennes et d’autres facteurs nécessaires à la masculinisation et la fertilité », explique Bernard Jégou, biologiste de l’Inserm qui a participé à la recherche, avant de rappeler que le paracétamol et l’aspirine sont « des médicaments parmi les plus utilisés dans le monde. La conduite de ces travaux est donc un enjeu de santé publique ».
Aspirine et fertilité : faut-il s’inquiéter ?
Le chercheur appelle donc à la vigilance quant aux résultats de son étude, publiés dans la revue scientifique Human Reproduction. « Certains athlètes de haut niveau en usent et en abusent, notamment à des fins préventives. Outre les risques potentiels sur la fertilité ou sur la santé en général, ces produits qui provoquent une baisse de production de testostérone pourraient donc être contre-productifs en terme de performances » explique Bernard Jégou.
Pour le Dr Christian Jamin, endocrinologue, il n’y a, malgré ces résultats, aucune raison de paniquer. « La biologie est faite pour expliquer des résultats, et non pas pour les remplacer. Tout le problème des perturbateurs endocriniens est qu’on a énormément de mal à avoir des données fiables. Ce travail de recherche de l’Inserm a été mené en laboratoire, et ne signifie en aucune façon que cela a le moindre effet sur l’homme. » explique-t-il avant de rappeler qu’en matière de médicaments, l’important est de soupeser le rapport bénéfices/risques : « Ce type de travaux ne remet pas en question ces traitements, qui ont été mis sur le marché après des observations approfondies. »
Le Dr Christian Jamin conclue, au sujet des effets de l’aspirine et du paracétamol : « La recommandation est très claire : ne prenez de médicament que quand cela est nécessaire. »
aufeminin.com
Sun, 09 Jun 2013 22:37:00 +0200