Concours d’entrée à l’école de police / commissaires, sous-officiers : 39 fraudeurs démasqués

En dépit de toutes les campagnes de sensibilisation en vue de redonner au concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Police son lustre d’antan, des individus font la sourde oreille et s’échinent à frauder. Une quarantaine de ‘’faux policiers’’ vient d’être démasquée. Parmi ces fraudeurs d’un autre genre, l’on dénombre pour le moment 30 sous-officiers formellement identifiés puisque 4 ou 5 autres ont pu justifier de la qualité de leurs diplômes. A côté des cas de ces sous-officiers, il y a les cas pas très élogieux de 9 officiers de police, qui font l’objet de conversation entre les agents de la police nationale aujourd’hui. Le comble a été constaté au niveau du concours professionnel pour le grade de commissaire. 6 Commissaires admis se sont révélés être des fraudeurs patentés. La cerise sur le gâteau est qu’il se trouve que le major des admis serait sur la liste des présumés fraudeurs. Par ailleurs nos informations révèlent que la plus part des fraudeurs sont des lieutenants de police. Cette affaire qui dérange beaucoup l’establishment policier ivoirien ne serait jamais rendu publique si les fraudeurs eux-mêmes n’avaient pas essayé de faire de la surenchère. Car dans la discrétion ‘’on était en train de gérer le dossier’’ explique une source. C’est qu’après avoir fait la bamboula et claironné partout leur nouveau statut, ces policiers ne se doutaient pas qu’une enquête minutieuse était en cours pour découvrir la fiabilité des diplômes. Ainsi à la fin de l’enquête, il a été demandé aux admis fraudeurs de présenter leurs vrais diplômes puisque la Police avait déjà la preuve que les dossiers qu’ils avaient déposés étaient truffés de faux diplômes. C’est le ministre Désiré Tagro en personne qui leur aurait demandé de s’exécuter. Se voyant découvert, les ‘’officiers’’ portent plainte contre le ministre, l’accussant de vouloir les radier des effectifs de façon abusive.La réplique, selon les mêmes sources, du ministre Désiré Tagro, ne s’est pas fait attendre. Une plainte contre ces fraudeurs est aussi déposée par le ministre de l’intérieur. Pris dans leur propre piège, certains officiers ont choisi pour le moment de s’éloigner des commissariats, quand d’autres ont opté pour une médiation. Joint hier le Commissaire Tébily en charge des concours n’a pas voulu faire de commentaire. ‘’ Je ne suis pas le ministre Tagro pour répondre à sa place. Si des gens disent que le ministre veut les retirer de la liste des admis, allez interroger le ministre. Si c’est pour faire un article, écrivez l’information que vous avez. Moi ça me va, je n’ai pas de commentaires à faire’’ nous a-t-il répondu. Selon notre interlocuteur, le sort de ces officiers fraudeurs est déjà scellé.
Avec le partenariat de L’Intelligent d’Abidjan / par Huberson Digbeu
Encadré : Qui va occuper les places restées vacantes?
Cette affaire qui secoue la Police ivoirienne n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets en ce sens que les faux admis jurent de faire tomber de grosses têtes passées maîtresses dans l’art d’organiser les réseaux d’achat de concours. Comme des naufragés, ils entendent donc s’agripper à tout. Elle remet au goût du jour une autre pratique tout aussi ténébreuse que les faux diplômes. Les candidats malheureux et autres se demandent comment le vide laissé par les fraudeurs sera comblé. Si des fraudeurs sont rétirés comment comble-t-on leurs places ? D’aucuns affirment qu’il faut être dans le réseau pour penser pouvoir être rappelé. En 2008, le défunt Procureur Sioblo avait démasqué des fraudeurs mais ce qu’il en est advenu de leur remplacement est un véritable mythe. Les plus pessimistes, eux, estiment que ce débat revient à disserter sur le sexe des anges.
Daniel Carlos
Tue, 11 May 2010 01:24:00 +0200
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