Corruption: le Premier ministre slovène évoque une possible démission

Le Premier ministre slovène Janez Jansa a évoqué une possible démission de la tête de son parti de centre-droit, voire de son poste de chef de gouvernement, après avoir été, selon lui injustement, mis en cause mardi par la Commission de lutte contre la corruption.

"Je vais proposer ma démission à la tête du SDS (parti démocratique slovène, ndlr) au comité du parti mercredi. Si mes arguments ne les satisfont pas, cela signifiera aussi ma démission en tant que Premier ministre", a déclaré M. Jansa à la télévision publique tard dans la soirée de mardi.

"S’ils sont satisfaits de mes explications, je ne démissionnerai pas", a-t-il ajouté.

La Commission slovène de lutte contre la corruption a révélé mardi dans un rapport avoir décelé des irrégularités dans les actifs et les comptes en banque du chef du gouvernement et du maire de centre-gauche de la capitale Ljubljana, Zoran Jankovic, grand rival politique de M. Jansa.

Concernant ce dernier, elle fait état de "multiples violations" dans la déclaration de ses biens. "(…) Nous avons découvert que ses biens avaient augmenté de façon inexplicable et disproportionnée de 210.000 euros" entre 2004 et 2012, avait déclaré le président de cette commission, Goran Klemencic.

M. Jansa conteste le rapport, jugeant que certains faits ont été "manipulés". Il a admis seulement avoir été "en retard dans la déclaration de certains biens".

Le président du Parlement, chef de file de la Liste citoyenne (centre droit), Gregor Virant, avait invité mardi M. Jansa et Zoran Jankovic à abandonner leur mandat.

Une démission du Premier ministre, ou du maire de Ljubljana, paraît improbable, soulignent plusieurs journaux mercredi. "Cela ne se fera pas", estime le quotidien régional Primorske novice. Ils vont se contenter "tous les deux de dénigrer le gendarme de la corruption (…) Bienvenu en Slovenistan", écrit-il.

La Slovénie, petit pays de la zone euro en pleine récession, pourrait de nouveau être entraînée dans "la spirale d’une crise politique" susceptible de conduire à l’éclatement de la fragile coalition actuellement au pouvoir, redoute toutefois le journal Vecer.

"Il n’est pas sûr que Gregor Virant va rester dans la coalition", formée de cinq partis, souligne-t-il.

Le journal Finance s’offusque mercredi de l’"hypocrisie" des deux grandes figures de la politique slovène.

M. Jankovic, qui se présente "comme un grand homme de gauche avec une sensibilité sociale" a caché des biens d’une valeur de 2,4 millions d’euros au fisc, souligne le journal.

Et Janez Jansa, qui tente de convaincre la population que sans réforme d’austérité, l’indépendance de la Slovénie pourrait être mise en danger, est celui qui, avec Jankovic, cause le plus de tort au pays, s’emporte Finance.

Ces nouvelles révélations risquent aussi d’attiser la colère des Slovènes, descendus déjà par milliers dans la rue à la fin 2012 pour protester contre l’austérité et la corruption des élites du pays. Une grève générale, accompagnée de manifestations, à l’appel de plusieurs syndicats est prévue pour le 23 janvier.

AFP

Sun, 13 Jan 2013 05:06:00 +0100

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