Côte d’Ivoire: Ouattara et l’équation du foncier
Un projet de loi y relatif est déjà sur la table du président de l’Assemblée nationale. Et toute la Côte d’Ivoire mais aussi et surtout les ressortissants ouest-africains attendent l’ouverture des débats.
Vu du Burkina Faso, il s’agit-là d’un des plus importants dossiers qui concentre l’attention de l’importante diaspora burkinabè installée en Eburnie. Forte de plus de trois millions selon les estimations officielles, la communauté burkinabè est en première ligne de la question du foncier parce que la grande majorité de ses membres est impliquée dans la production agricole et l’exploitation forestière.
La loi sur le foncier adoptée par l’Assemblée nationale en 1998 qui stipulait que seuls les Ivoiriens pouvaient être propriétaires terriens n’a pas moins exclu cette communauté qui a fait et fait toujours les beaux jours de l’essor agricole ivoirien. Elle attend légitimement que le nouveau projet de loi contribue à corriger l’exclusion, mais aussi l’injustice faite à ces Burkinabè qui mettent la terre ivoirienne en valeur et n’en pouvaient jamais en être propriétaires.
On le sait, la loi de 1998avait été amendée en 2004, en pleine guerre civile, mais elle n’a pas pu être appliquée. La Côte d’Ivoire qui continue de panser ses plaies et peine sur la route de la réconciliation est-elle prête à aller vers une loi du foncier capable de surpasser les rancœurs du passé? Le pari est énorme. Sur le foncier, Ouattara n’a pas droit à l’erreur. Il doit faire mieux pour ne pas réveiller un brasier qui a toujours du mal à s’éteindre.
fasozine.com
Mon, 06 May 2013 21:32:00 +0200
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