Côte d’Ivoire : Trois journalistes écroués, l’un d’eux malade commence une grève de la faim

Photo : DR
Le Directeur de publication du quotidien Le Courrier Nouveau Stéphane Guédé, son Directeur de la rédaction Théophile Kouamouo, ainsi que le rédacteur en chef Saint-Claver Oula ont été inculpés de « vol de documents administratifs », selon l’avocat de la défense, Désiré Gueu. Les trois devraient être transférés de la garde à vue dans les cellules de la police criminelle à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, la capitale économique, en attendant le procès, at-il déclaré au CPJ.

L’affaire découle d’un reportage que Le Nouveau Courrier a publié mardi citant le contenu d’un dossier d’enquêtes menées par le Procureur de la République Raymond Tchimou sur des personnalités soupçonnées de malversations financières dans le commerce d’exportation du café et du cacao. Le procureur Tchimou a inculpé les journalistes dans le cadre du code pénal et non de la loi sur la presse de Côte-d’Ivoire de 2004, qui n’inclut pas les peines de prison.

La santé d’Oula, qui souffrait d’une maladie gastrique au moment de son arrestation, s’est détériorée, selon Gueu. La police a amené Oula, qui est aussi un correspondant local de la Voix de l’Amérique, dans une clinique locale le jeudi pour des soins, mais a rejeté la demande d’un médecin d’hospitaliser le journaliste. En signe de protestation, Oula a entamé une grève de la faim et a refusé ses médicaments.

«En inculpant Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo, et Saint-Claver Oula de vol, le procureur de la République ivoirienne criminalise ainsi le journalisme d’investigation », a déclaré le Coordonnateur du plaidoyer de la section Afrique du CPJ, Mohamed Keita. « Nous tenons les autorités ivoiriennes responsables du bien-être d’Oula et nous demandons à la Cour pénale de rejeter ces accusations et de libérer nos collègues immédiatement. »

En signe de solidarité aux trois journalistes, tous les journaux en Côte-d’Ivoire seront exhortés de publier ce lundi l’article du Le Nouveau Courrier, Guillaume Gbato, un porte-parole d’un collectif d’associations professionnelles de presse locale, a confié au CPJ.

Le COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ), est une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York et devouée à défendre la liberté de la presse dans le monde depuis 1981. Veuillez consulter notre site web au www.cpj.org

Sat, 17 Jul 2010 11:17:00 +0200

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