Déchets toxiques / Ouattara ne veut plus du procès après avoir longtemps accusé Gbagbo

Les ONG Amnesty International et Greenpeace ont demandé, dans un rapport publié récemment sur le scandale des déchets toxiques à Abidjan, l’ouverture d’une enquête pénale au Royaume-Uni, et de remettre en cause la légalité de l’accord conclu en 2007 avec Trafigura. Mais « L’Etat ivoirien ne fera pas de démarches dans ce sens-là », sauf, si de nouveaux éléments indiquent qu’il y a lieu de poursuivre Trafigura, a indiqué Koné Bruno, hier sur RFI. Qu’a-t-il pu bien se passer, entre temps, pour ce pouvoir qui avait accusé le régime Gbagbo d’avoir tué les Ivoiriens en organisant le déversement des déchets toxiques à Abidjan refuse un procès qui permettrait l’éclatement de la vérité ! En réalité, ce gouvernement a peur, puisque dans ce scandale des déchets, des personnalités du régime, notamment, Ahoussou Jeannot, l’actuel premier ministre, Adama Bictogo, Diby Charles, ministre de l’Economie et des finances… avaient été nommément cité par des organisations des représentants des victimes. Et aujourd’hui, Koffi Charles Hanon, président du réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-Ci) croupit en prison. Il a écopé de 6 mois d’emprisonnement ferme pour officiellement, trouble à l’ordre public et dénonciation calomnieuse à l’endroit du Premier ministre, Ahoussou kouadio Jeannot. Mais les raisons profondes seraient que le pouvoir le trouve trop bavard et gênant. Même si, après son limogeage, la justice ivoirienne a blanchi Adama Bictogo, réouvrir un tel procès, en Europe, serait probablement préjudiciable aux tenants actuels du pouvoir. Dans les rangs desquels, plusieurs sont soupçonnés d’avoir détourné une importante partie des indemnités qui auraient dû être payées aux victimes de la pollution causée par le déversement de déchets toxiques à Abidjan, en août 2006. Aboubacar Marvin Ouattara qui préside l’une des organisations de défense des victimes ne croit pas si bien dire quand il déclarait sur RFI: « nous suspectons la mainmise de l’Etat sur ce dossier qui, par son attitude, s’est désisté de toute action juridique… », Et pourtant sur cette même radio, d’autres responsables qui défendent ce dossier tel que Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International réclament à cor et à cri la tenue d’un tel procès pour que le pollueur paie : « il n’est pas trop tard pour que justice soit rendue, pour que des informations exhaustives sur la nature exacte des déchets déversés soient communiquées aux habitants d’Abidjan, et pour que Trafigura paie pour ses crimes. Ce n’est qu’alors que nous pourrons espérer que ce type de désastre ne se reproduira plus », a déclaré Kumi Naidoo, mais le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Pour rapel, le déversement des résidus toxiques du cargo Probo Koala à Abidjan, en août 2006, avait causé la mort de 17 personnes et plus de 100 000 intoxications.

MELANIE COULIBALY in Aujourd’hui

Thu, 27 Sep 2012 01:30:00 +0200

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