Démolition d’un hôpital à la Riviéra: Des malades sous perfusion chassés

Des ordinateurs, des chaises, des lits, des matelas, des portes, tous les documents comptables et administratifs jetés violemment à l’emporte-pièce, hors de la clinique Saint-Viateur de la Riviéra à Cocody, par des individus surexcités. Pendant ce temps, Un bulldozer à l’œuvre détruit tout sur son passage, le laboratoire d’analyses médicales, les baies vitrées, le mur d’entrée. Tout cela devant de nombreux passants et des Ivoiriens médusés. Après 30 minutes de destruction intensive, cette clinique a tout l’air d’un champ de ruine. L’instigateur de cette opération musclée, insolite et inhumaine, est un certain Dongho Emmanuel, de nationalité camerounaise, directeur de société. Pour récupérer sa maison qu’il l’a fait louer à un ivoiro-camerounais, Noua Frédéric, médecin qui en a fait une clinique depuis 2005, Dongho Emmanuel se sert d’une décision de justice de la Cour d’Appel qui tranche en sa faveur. Selon cette décision de justice (arrêt civil contradictoire no 706 du 5 juin 2012 de la Cour d’Appel d’Abidjan), Noua Frédéric n’a pas le droit de faire des modifications qui changent complètement l’architecture de l’immeuble du propriétaire. Muni de la grosse de justice, il sollicite Me Akaffou Ruffin, huissier de justice, pour expulser le locataire. Celui-ci est sans pitié pour le personnel soignant et les malades de cette clinique. Présent hier dans la cour de cette clinique, Il est témoin de toutes ces démolitions, du sauve- qui- peut des malades. Couchés sur leurs lits, des malades en pleine perfusion sont priés de vider les lieux et les raccords débranchés de force. D’autres patients mal en point dans la salle d’attente, chassés sans ménagement arrivaient à peine à marcher. « Je ne sais pas quel adjectif utiliser pour qualifier cet acte. C’est inhumain et criminel. Même si on veut récupérer sa maison, ce n’est pas de cette façon. L’huissier m’a signifié la décision de justice vendredi dernier. Je n’ai pas refusé de partir. Et c’est ce lundi (hier) qu’il a mis brutalement à exécution sa décision, sans ignorer après tout qu’il s’agit d’une clinique et qu’il fallait me laisser cette semaine au moins pour quitter ses locaux. J’ai toujours été régulier dans le paiement du loyer qui est de 500 mille FCFA », a déploré M. Dongho. Ce sont 60 agents, dans le désarroi, en pleurs, qui sont au chômage depuis hier.

Charles Bédé in Notre Voie

Wed, 01 Aug 2012 00:24:00 +0200

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