Déstabilisation de l’Ouest: La menace prise très au sérieux par les autorités Pourquoi la Côte d’Ivoire veut des drones

L’Ouest a essuyé ces dernières semaines plusieurs attaques.
Ces dernières semaines ont été particulièrement foisonnantes en attaques et autres incursions de bandes armées à la frontière Ouest. La dernière attaque en date est celle de Petit Guiglo, près de Bloléquin et qui s’est soldée par six tués dont deux civils.

L’offensive semblait plutôt bien coordonnée : d’après des casques bleus, ceux qui ont lancé l’assaut étaient armés de mortiers, et ils ont résisté aux Forces républicaines de Côte d’ivoire, les Frci, après avoir brûlé une vingtaine de maisons. Le gouvernement ivoirien a dû renforcer la sécurité dans la zone frontalière à travers le déploiement de soldats supplémentaires.

En visite, début avril 2013, à Bloléquin, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko, a annoncé un plan d’urgence sécuritaire pour l’ouest et l’ouverture d’un commissariat de police, en vue de sécuriser cette région en proie à des attaques répétées.

Les autorités ont beau mobiliser des ressources additionnelles, elles réalisent que pour contenir les assauts des bandes armées qui infestent la zone, il faudra davantage d’initiative et des moyens conséquents. Ce n’est pas donc un hasard si l’Ambassadeur ivoirien près les Nations unies, Bamba Youssoufou, a demandé, le mardi 16 avril 2013, l’acquisition par l’Etat de Côte d’Ivoire de drones en compensation d’une plus que probable réduction de l’effectif des casques bleus sur le sol éburnéen. Pourquoi des drones ? Ce sont de petits avions télécommandés, d’une extraordinaire efficacité en matière de renseignement.

De façon générale, ces appareils sont destinés à des missions de surveillance, de renseignement, de combat ou de transport. Les drones sont moins chers et plus simples à mettre en œuvre que les avions ordinaires- ici, la présence d’un pilote impose une dimension à un appareil habité, et leur dispositif d’éjection représente une masse particulièrement importante.

Les drones sont plus discrets et leur perte est moins grave que celle d’un appareil et de son pilote. Ils représentent une alternative intéressante pour les pays au budget limité grâce notamment à leur faible coût de fabrication et d’utilisation. autorités ivoiriennes espèrent réaliser une bonne opération dans l’achat de ce type d’appareil. Abidjan mise sur un déploiement accru mais raisonné de soldats dans la zone frontalière (Côte d’Ivoire-Libéria) ainsi qu’une adaptation d’engins ultramodernes dans les renseignements et la surveillance. La question de la sécurité dans la partie occidentale du pays reste un véritable casse-tête pour les gouvernants et la volonté exprimée de l’Onu de retirer par vagues successives ses troupes amène à être imaginatif.

Face à la presse, le jeudi 4 avril dernier, le premier ministre Daniel Kablan Duncan, avait réaffirmé l’option d’apporter des réponses efficaces aux menaces d’attaques à l’Ouest et l’occupation anarchique des forêts classées dans la région. « Instruction a été donnée aux forces de l’ordre de nettoyer les forêts classées. Que ce soit x ou y (…) », avait signifié Duncan en réponse à une interrogation sur la présence d’Amadé Ouérémi et ses hommes dans la forêt du Mont Peko. Il est une évidence, à ce jour, que les autorités ont pris la mesure de l’extrême volatilité de la situation à l’Ouest. Et les drones leur seront manifestement d’un apport capital dans les efforts de sécurisation de la zone frontalière, en particulier, de l’Ouest forestier, en général.

Kisselminan COULIBALY in Soir Info

Thu, 18 Apr 2013 10:10:00 +0200

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