DUÉKOUÉ : Ouattara et l’ONU en mauvaise posture

La dimension politique du massacre réside dans le fait que les forces de défense désormais proches du président ivoirien, n’aient pas pu empêcher les représailles. Dans le camp des FRCI, on plaide le fait que le nombre des assaillants était au-dessus de la capacité de leur résistance. Les forces proches à Alassane Ouattara prétendent avoir été débordées. Mais l’argument n’est guère convaincant. Il n’est pas exclu qu’on ait délibérément laissé faire les assaillants, juste pour punir les victimes de leur proximité passée avec l’ex-homme fort du pays. Ce qui est inquiétant.
Pour autant, l’Etat ivoirien n’est pas le seul dont le rôle a été trouble au cours de cette nouvelle tragédie. Les forces onusiennes de l’ONUCI n’ont également pas eu une attitude responsable. En effet, le camp attaqué était formellement sous le contrôle de la mission onusienne. On se demande alors, comment se fait-il que le contingent de l’ONU, ayant justement pour mission de contribuer à la paix et la stabilité du pays, ait laissé commettre ces violences ?
L’embuscade qui avait coûté la vie à sept soldats nigériens de l’ONUCI, aurait-elle eu pour conséquence de faire peur à la mission internationale ?
Ou bien cette dernière aurait-elle décidé de rompre avec son statut de neutralité ?
Ces questions et d’autres encore devront nécessairement trouver leurs réponses, à travers une enquête transparente et crédible. Mais on peut d’ores et déjà émettre des réserves au sujet de cette éventuelle enquête, car désormais, comme on vient de s’en apercevoir, l’Etat ivoirien et la communauté internationale se trouvent quelque peu dans le box des accusés.
Boubacar Sanso Barry in GuineeConakry.info
Tue, 24 Jul 2012 14:39:00 +0200
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