ELECTIONS IVOIRIENNES : La fatigue politique…

Environ 5,7 millions d’inscrits étaient hier appelés aux urnes en Côte d’Ivoire. Participation plutôt timide. Oscillant entre 15 et 45%. En tout cas presque un peu partout en dessous des 50%. En attendant les dépouillements officiels, l’on peut prosaïquement constater que le boycott des militants de l’ex-président Laurent Gbagbo a fonctionné. La consigne du FPI a certainement joué contre le succès de ces municipales. Ces élections qui ont souvent démarré en retard en certains endroits, ont été clôturées aux alentours de 18 heures, pour permettre objectivement de récupérer les retardataires. Si possible. Il est vrai qu’outre cet appel pressant de l’opposition version FPI à ignorer le vote, un climat de « fatigue politique » hante l’atmosphère ivoirienne. La guerre et les frustrations qu’elle a engendrées et l’insécurité toujours d’actualité sont autant de contraintes dans l’aboutissement du processus électoral en cours.

Ce dimanche 21 avril, les Ivoiriens ont voté dans le cadre des élections régionales et municipales, les premières depuis la crise post-électorale de 2011. La campagne avait connu des échauffourées, des pantalonnades verbales et autres dérives.

Cet exercice politique dont les enjeux politiques résidaient essentiellement dans la capacité du nouveau pouvoir à les organiser dans la transparence et le défi de l’opposition à les boycotter de manière citoyenne, s’achève sur des notes de satisfaction réciproque. Le pouvoir peut se réjouir d’avoir réussi, grâce à la discipline générale, à organiser dans le calme et la sérénité ces consultations. Quant à l’opposition, elle peut jubiler avec le FPI, car elle aura démontré qu’il faudra compter avec elle tôt ou tard, car elle représente une force réelle sur le terrain.

Mais avant même la proclamation des résultats, il ne faudrait aucunement occulter le sentiment fortement partagé par de nombreux Ivoiriens, de cette espèce d’essoufflement politique, car un conflit qui a fait quelque 3000 morts, ça laisse des traces, qui ne peuvent être balayées d’un « revers de vote » !

Enfin, il ne faudra point passer sous silence, que ces joutes électorales auront aussi mis face à face les alliés au pouvoir, le RDR d’Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié, le FPI de l’ex-Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, s’étant résolu à boycotter ce rendez-vous.

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Bert Koënders avait promis : "Nous aiderons à sécuriser ces élections, notre rôle sera un rôle technique et de sécurisation". Il semble avoir réussi ce pari.

© 2013 Maria de Babia pour GuineeConakry.info

Mon, 22 Apr 2013 01:24:00 +0200

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