FRANCOIS HOLLANDE : Les 100 jours vus d’Afrique

Elu le 6 mai dernier, le président François Hollande a passé hier, 14 août, la barre symbolique des 100 jours, au sommet de l’Etat français. Comme il est de coutume, c’est l’heure d’un premier bilan, pour celui qui avait promis de gouverner d’une façon radicalement opposée à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Du point de vue de sa politique intérieure, François Hollande est plutôt bien noté. On estime que jusqu’ici, il s’efforce d’honorer ses promesses de campagne. Même s’il ne s’agit pas des engagements les plus délicats à tenir. Mais qu’en est-il de la politique africaine du nouveau locataire de l’Elysée ? Comme tous ceux qui ont aspiré aux mêmes fonctions, le leader socialiste avait promis de "révolutionner" les rapports entre son pays et le continent africain. En particulier, il s’était engagé à subordonner les relations franco-africaines aux progrès démocratiques. Alors, à la lumière de ces 100 premiers jours, peut-on être optimiste ? Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on est dans un flou médiatique…

Certes, les partisans du président français pourraient invoquer le fait que 100 "petits" jours ne suffisent pas pour changer des pratiques vieilles de plusieurs dizaines d’année. D’autant plus que François Hollande est accusé, à tort ou à raison, de méconnaître le continent africain.
Un tel argument pourrait être irrecevable pour sa simplicité. Ce qui est clair c’est que le nouveau président français, n’aura pas mis à profit les 100 premiers jours de son magistère, pour envoyer les signes du changement qu’il a promis. Le seul véritable motif de satisfaction qu’on peut en tirer, est d’ordre symbolique : la substitution du ministère du développement à celui de la coopération.
Au-delà de cette réforme essentiellement sémantique, l’impact de l’alternance à la française, a du mal à être perçu sur le terrain africain. Certes, par rapport à la crise malienne et pendant une période brève, le président français avait semblé montrer plus de respect et d’autonomie à l’égard des institutions africaines, que sont l’UA et la CEDEAO. Mais visiblement, cette posture avait fondamentalement pour objectif de trancher avec l’attitude à la fois cavalière, orgueilleuse et condescendante de Nicolas Sarkozy, dans les crises ivoirienne et libyenne. La dernière tournée que Laurent Fabius dans les pays du Sahel est, à ce titre, illustrative d’un certain retour sur les traces sarkozystes.
Sur la même lancée, l’équivoque que le président François Hollande continue à entretenir autour de sa participation ou non au prochain sommet de la Francophonie censé se tenir à Kinshasa, est une déception pour les défenseurs de la démocratie en Afrique. Mais une preuve de la valse-hésitation qui caractérise encore son approche. une attitude qui montre bien que françois hollande cherche encore ses marques.

Boubacar Sanso Barry in GuineeConakry.info

Thu, 16 Aug 2012 15:56:00 +0200

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