Interview / Labibi De Gabia, conseiller du maire de Chicago : ‘’Nous pouvons contribuer à la certification de l’aéroport d’Abidjan’’

Photo : DR
Quel était l’objet de votre présence en terre ivoirienne ?

Apres neuf ans passés à l’extérieur de ma chère patrie, il était pour moi impératif, non seulement de venir voir mes parents, frères, sœurs, amis et connaissances, mais surtout d’apprécier la situation sociale et politique qui prévalait. J’ai trouvé ma Côte d’Ivoire debout, vivante, paisible et joviale. Au vu de tout ce que j’ai lu sur Internet, entendu sur des chaines de radios et vu à la télévision, je suis convaincu que le constat est vraiment clair et net. Ma Côte d’Ivoire reste égale à elle-même et demeure toujours particulière.

Depuis les Etats-Unis, quelle est votre appréciation de la politique ivoirienne ?

Depuis les Etats-Unis, je suis toujours resté connecté sur Internet, me permettant de suivre jour après jour toutes les activités, aussi bien politiques, sociales que sportives, à travers les journaux, surtout L’Intelligent d’Abidjan. Tous les acteurs politiques jouent leur rôle, mais seulement je déplore cette vilaine guerre que l’ennemi nous a imposée. Je profite de cette occasion pour saluer la mémoire de tous les disparus et souhaiter beaucoup de courage à tous ceux qui ont été marqués à jamais. La vérité et la réalité d’aujourd’hui nous montrent que le Président Laurent Gbagbo est le premier de sa classe, la classe politique ivoirienne bien entendu. Le forum national, dont le premier rôle était d’installer le dialogue direct et le rappel de toutes les forces vives de notre chère patrie, avait été un succès. La nomination du Premier ministre Guillaume Soro, qui a été l’une des grandes victoires du Président Laurent Gbagbo. Quand je proposais cette même solution comme sortie de crise, des amis me traitaient de vendu, de profane… Poursuivant la continuité de l’Etat de Côte d’Ivoire, le président Laurent Gbagbo a maintenu Yamoussoukro comme la capitale politique et réalise, en un temps record, l’hôtel des députés qui est d’une dimension internationale et représente la fierté des Ivoiriens. La toute dernière des opérations du président Laurent Gbagbo qui je crois est un très bon stratège, était le fait qu’il se soit déplacé pour aller à la rencontre de ses opposants afin de décrisper l’atmosphère qui a prévalu à la veille de la marche du 15 Mai 2010. J’aurais pu, une fois encore reporter mon voyage à cause de cette marche, mais avec la foi je suis arrivé dans mon pays dans la paix, la joie et la gaieté et tout c’est bien passé, par la grâce du Dieu d’Abraham qui utilise puissamment notre cher président. Le niveau politique de la Côte d’Ivoire est bon, mais il faut que nous combattions beaucoup par la prière les esprits de jalousie, d’hypocrisie et la haine, pour que la Côte d’Ivoire devienne plus prospère.

Parlez-nous de l’organisation de la communauté ivoirienne vivant à Chicago, notamment OROCI et l’Union fraternelle?

Dans le Midwest des Etats-Unis, des Etats comme le Wisconsin, le Missouri, l’Indiana n’ont pas assez de ressortissants Ivoiriens. Seul l’Illinois (Chicago) regorge un peu plus de 400 personnes. Avant mon arrivée à Chicago, il existait déjà une association nommée O.R.O.C.I. (Organisation des Ressortissants de l’Ouest de la Cote d’Ivoire). J’ai été élu président de cette organisation en 2006, mais ma vision dépassait la région de l’Ouest. C’est pour cette raison que nous nous sommes donné les moyens d’élargir cette association, non seulement aux Ivoiriens de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, mais surtout à tous les Ivoiriens vivant dans cette zone. Après notre installation dans le Wisconsin, le Missouri, nous avons eu l’opportunité d’unir tous les Ivoiriens dans le Midwest des Etats-Unis. Pour matérialiser cette union fraternelle des Ivoiriens, j’ai sélectionné les personnes qui devaient constituer sa base, à savoir :

Le représentant du F.P.I. dans le Midwest, le représentant du P.D.C.I, le représentant du R.D.R, le représentant du Nord, Le représentant du Sud, le représentant de l’Est, le représentant de l’Ouest, deux représentantes des femmes et moi-même. Un groupe que nous avons appelé le G10, a travaillé pendant deux ans pour produire des statuts et règlements intérieurs propres et adaptables. Tout n’a pas été facile, mais nous y sommes arrivés. M. Albert Bongroh Kessé a été élu président et j’ai accepté d’être son secrétaire aux affaires intérieures. Depuis le mois de juillet 2009, l’Union Fraternelle des Ivoiriens dans l’Illinois est reconnue comme une organisation légale dans l’Etat d’Illinois.

Vos rapports avec l’ex- sénateur de l’Etat de l’Illinois, Barack Obama, aujourd’hui 44ème Président des Etats-Unis…

Avec le président Obama, nous n’avons pas eu de contact direct. Mais j’ai travaillé avec Kenett Ken qui était son directeur de cabinet. Nous nous sommes rencontrés dans le cadre de l’organisation des immigrants noirs dans l’Illinois (Chicago), à trois reprises, sur instruction du sénateur Obama. Il se devait d’organiser tous les émigrants, aussi bien les Mexicains, les Asiatiques que les Européens. C’est grâce à lui que nous avons l’unité des organisations africaines, dont le président est un Sierra Léonais. Je garde de très bons rapports avec Obama et c’est pour cette raison que j’avais demandé à deux personnes dans l’entourage du Président Laurent Gbagbo de faire le déplacement à Chicago pour le rencontrer depuis Janvier 2007. Si cela avait été fait, la Côte d’Ivoire serait aujourd’hui parmi les amis de Barack Obama, parce que Ken Kenett nous le demandait. Les autres ont fait leur devoir et le résultat est là. Des pays comme le Ghana, la Sierra Leone et le Liberia sont très bien vus par le Président des Etats-Unis. J’ai été l’un des volontaires formé et envoyé sur le terrain pour la campagne du président Obama. J’étais dans le groupe du congressiste Danny Davis, nous avons fait du porte-à-porte dans l’Indiana et à Chicago.

Comment avez-vous rencontré le maire de Chicago ?

Mes relations sont très bonnes avec le maire de Chicago et tout son cabinet. Il nous attend d’ailleurs pour la signature du jumelage entre la ville de Yamoussoukro et de Chicago. Je l’ai rencontré par l’intermédiaire de son adjoint aux affaires africaines, Arnold Romeo qui, au cours d’une réunion préparatoire de la candidature de Chicago aux Jeux Olympiques, m’approché à cause de la pertinence de mes observations et m’a demandé si c’était possible de rejoindre le comité des conseillers du Maire de Chicago aux affaires africaines. C’est par la suite que j’ai rencontré le maire Daly et depuis ce temps, nous sommes restés en contact. Pour rappel, la mairie de Chicago a quatre comités dont celui chargé des affaires Africaines. Dans le mois de Février de chaque année, en dehors des 51 événements, la mairie de Chicago organise une grande réception en l’honneur de tous les Noirs et ses conseillers.

En tant que conseiller du maire de Chicago, chargé des questions africaines, quel est votre programme d’actions pour la Côte d’Ivoire, en particulier et pour l’Afrique en général ?

Avoir un programme d’actions, c’est d’abord recenser les besoins et les problèmes dans chaque localité pour les insère dans un plan directeur pour les rendre fiable. Je prends juste deux exemples en Côte d’ Ivoire : l’aéroport de Chicago est le 2ème aéroport le plus mouvementé du monde, après celui d’Atlanta (Géorgie). Pour moi, il serait plus simple pour les administrateurs de l’aéroport d’Abidjan ou pour le gouvernement ivoirien, de tisser des relations avec les autorités de Chicago ou les administrateurs d’Ohaire airport, pour bénéficier non seulement de leurs conseils, mais surtout de l’apport de leurs techniciens pour la certification. Si vous construisez une maison sans la permission du ministère de tutelle et que cette habitation ne respecte pas les normes, vous devrez apporter les modifications souhaitées par les techniciens de ce ministère avant d’avoir votre permis d’habitation. C’est le problème entre les Etats-Unis et les autres pays. Je ne dis pas que c’est le cas de la Côte d’Ivoire, puisque ces dernières années, AERIA fait et continue de faire beaucoup d’efforts pour relever le niveau de notre aéroport. Dès mon arrivée a l’aéroport d’Abidjan, j’ai observé deux faits qui ne militent pas en notre faveur. Dès votre arrivée, des personnes demandent à vous aider à faire passer vos bagages sans aucune supervision douanière et au départ, d’autres vous proposent soit de garder vos bagages en attendant votre vol ou de prendre les bagages de leurs connaissances. Pour un administrateur de la sécurité des transports Américains, ce sont là des gestes qui parlent. Chicago est aujourd’hui l’une des villes qui développent de plus en plus les routes à péages aux Etats-Unis. Nous pouvons coopérer avec cette ville pour mieux réhabiliter nos infrastructures routières.

Comment avez-vous vécu la visite du Président Laurent Gbagbo aux Etats-Unis…

Le Président de la République, SEM Laurent Gbagbo, a effectué deux grandes visites aux Etats-Unis dans le cadre des assemblées générales de l’ONU. Ces deux déplacements ont été préparés minutieusement par le couple Djédjé Alcide, ambassadeur de la République Côte d’Ivoire près de l’Organisation des Nations Unies. J’ai été doublement invité, d’une part par M. et Mme Alcide Djédjé, pour contribuer à la réussite du passage de notre cher président, en tant que chef de cuisine et d’autre part, par le représentant du FPI, en tant président d’O.R.O.C.I. Je crois bien que le Président Laurent Gbagbo se souvient des plateaux de fruits faits des mains de maître Labibi de Gabia et d’un cahier que celui-ci lui a remis. Lors de la première rencontre avec le président Laurent Gbagbo à New York, il a demandé aux Ivoiriens qui ont des compétences, chacun dans son domaine, de se mettre au service de la Côte d’Ivoire. C’est ce qui m’a encouragé à m’inscrire dans une université et finir mon diplôme de diététicien. A sa deuxième visite, le président de la République nous a dit que le pays nous attendait, mais en même temps il nous a demandé de respecter les lois des pays qui nous accueillent.

Un conseil aux Ivoiriens qui désirent se rendre au pays aux Etats Unis…

Mon conseil est biblique : d’abord chercher le Royaume des Cieux et tout vous sera donné par la suite. Ensuite, apprendre la langue des Américains et leurs lois, ce qui peut déterminer les possibilités de réussite. En dehors de ces deux facteurs, l’âge et le tuteur peuvent ou ne pas accroître votre chance de réussir

Avec le partenariat de L’Intelligent d’Abidjan / Par Réalisée par Dosso Villard

Mon, 21 Jun 2010 02:38:00 +0200

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