La majorité présidentielle : Après les déclarations vides, place au 2ème tour

un passage au premier tour lors de la campagne de La Majorité pré- sidentielle. Les déclarations ne manquaient pas dans ce sens. ‘’Un coup ou rien’’, était le slogan des partisans de Laurent Gbagbo. Oubliant qu’entre les nombreuses déclarations et le but visé, il y avait la détermination, l’engouement et l’acte à poser. C’est ce qui a d’ailleurs fait défaut aux partisans du candidat de La Majorité prési- dentielle. Aucune initiative prise si ce n’est suivre Laurent Gbagbo partout. Puisqu’ils étaient sûrs de broyer tout le monde au pas- sage d’un premier tour de cette élection présidentielle, les partians de Laurent Gbagbo se sont contentés des déclarations. A part quelques uns qui ont vérita- blement travaillé et dont le travail a été payant sur le terrain. Et par- ce qu’il sentait venir une certaine déprogrammation des choses, Laurent Gbagbo a été contraint au finish de se cacher derrière son manteau de chef d’Etat pour oc- cuper le terrain avant le lancement officiel de la campagne présiden- tielle le 15 octobre 2010. Laurent Gbagbo a vu juste et a vite com- pris. Il fallait remuer la marmite pour ne pas la laisser brûler. Et les résultats qui sont tombés sont en grande partie l’œuvre du candidat Laurent Gbagbo lui-même. A la refondation on croit toujours que Laurent Gbagbo doit tout faire. Après les déclarations par-ci et par- là, plus rien d’autres. On se conten- te des acquis d’une crise qui a duré plus de huit ans pour pouvoir ga- gner le suffrage des Ivoiriens. Ou- bliant que quel que soit le poids de tout sondage, une élection n’est ja- mais gagnée d’avance. Et les résul- tats de ce premier tour de l’élec- tion présidentielle l’attestent bien. L’ère des bastions est en train de disparaître progressivement et l’on constate que les populations sont sur la voie d’épouser la cul- ture de la démocratie. Et les résul- tats montrent qu’à part le RDR qui a encore gardé solidement son bastion dans le nord de la Côte d’Ivoire, tout a basculé dans les autres zones. Des localités comme Abengourou, Aboisso, Grand-Bas- sam, Treichville, réputées être des zones favorables au PDCI-RDA, D’Henri Konan Bédié ont fait mentir plus d’un. C’est un signal pour les deux candidats qui s’af- fronteront au deuxième tour. Les choses ne seront plus comme le croient déjà les partisans de Lau- rent Gbagbo. Eux qui avaient tou- jours pensé que Yamoussoukro leur était favorable après les gros investissements réalisés par leur candidat dans la cité des lacs. Le résultat est là. Outre Bédié, le can- didat de La Majorité présidentiel- le a été battu chez Houphouët par le candidat du RDR. Même à Ga-
gnoa, le candidat du RDR n’a pas été ridicule. Alassane Ouatta- ra a pu obtenir un taux de plus de 20% là où Laurent Gbagbo a broyé du noir à Korhogo, Ferkes- sédougou, Boundiali, Tengréla et Odienné. La bataille du second tour ne sera pas aisée pour les deux camps. Après les déclara- tions qui n’ont pu maintenir Lau- rent Gbagbo au pouvoir déjà au premier tour, ses partisans de- vraient très tôt reprendre la machi- ne de la mobilisation, lancée déjà lors de la campagne du premier tour, plutôt que d’attendre que le chef fasse tout à leur place.
Huberson Digbeu
Encadré :
Seul contre tous, Gbagbo signe sa première victoire sur Ouattara et Bédie
Laurent Gbagbo, vainqueur du premier tour de l’élection prési- dentielle. Deuxième, Alassane Ouattara. Les deux sont qualifiés pour le second tour prévu le 28 novembre prochain. Le grand per- dant, l’ex-Chef d’Etat, Henri Konan Bédié, qui se classe en troisième position derrière le candidat du RDR. Maigre score pour les « pe- tits » candidats qui n’auront fait que simple figuration, à l’exception de Mabri Toikeusse qui aura tiré son épingle du jeu dans son fief des 18 montagnes. Résultat ren- du public sur les antennes de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) par le Président de la Commission Electorale Indépendante, Yous- souf Bakayoko. Seul contre 13, Laurent Gbagbo, le candidat de
LMP, vient de réussir là son premier exploit sur ses redoutables adver- saires que sont les Houphoué- tistes. La palme d’or revient à la CEI qui, de l’avis des observa- teurs, a relevé le défi de la meilleu- re organisation de l’élection pré- sidentielle en Côte d’Ivoire sans heurts dans un contexte extrême- ment difficile de sortie de crise. En direct, le Président de la CEI a an- noncé les résultats provisoires. Il était exactement 0heurs 20 mi- nutes quand il a fait son apparition sur l’écran de la télévision. C’es- à-dire 20 minutes après les délais constitutionnels de proclamation de résultats. Certainement à la grande satisfaction des ivoiriens et de l’ensemble de la communauté internationale. Youssouf Bakayo-
ko n’a pas manqué de remercié le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, le facilitateur Blaise Compaoré et son repré- sentant, les ambassadeurs accré- dités en Côte d’Ivoire ainsi que tous ceux qui ont contribué au succès de l’organisation de cette élection. De sa voix grave, il don- ne les résultats tout en précisant qu’ils seront soumis au Conseil Constitutionnel pour validation. Contrairement à l’optimisme affi- ché des trois principaux candidats de gagner cette compétition au premier, la réalité du terrain a prouvé le contraire. Laurent Gbag- bo et Alassane Ouattara croiseront le fer le 28 novembre prochain. Grand jour de la vraie finale. Le fauteuil présidentiel est en jeu.
Patrice Pohe
Avec l’Intelligent d’Abidjan
Thu, 04 Nov 2010 10:13:00 +0100
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